Le Tribunal de l’Union européenne joue avec le feu

Por:
- - Visto 214 veces

La justice européenne a annulé mercredi 17 décembre 2014, pour vice de procédure, les décisions du Conseil européen maintenant le Hamas sur la liste des organisations terroristes de l’UE. Le Tribunal de l’Union européenne a néanmoins maintenu temporairement les mesures à l’encontre du mouvement palestinien, dont le gel de ses fonds, pour une période de trois mois ou le temps que les possibilités d’appel soient épuisées. Dans un communiqué, le tribunal explique son jugement par le fait que les décisions du Conseil étaient fondées « non pas sur des faits examinés et retenus dans des décisions d’autorités nationales compétentes, mais sur des imputations factuelles tirées de la presse et d’Internet ». Rappelons ici que le tribunal avait été saisi par… le Hamas. La justice européenne précise que cette annulation « n’implique aucune appréciation de fond sur la question de la qualification du mouvement Hamas de groupe terroriste ». Le Conseil a trois mois pour prendre une nouvelle décision de gel des fonds, ou deux mois pour se pourvoir en appel auprès de la Cour de justice de l’UE contre cette décision, ajoute le Tribunal dans un communiqué. Cette décision problématique pose cependant problème. Les juges de l’Union européenne ignorent-ils quel est l’ADN du Hamas? Quelles sont les lignes phares de ce mouvement? Que veulent-ils vraiment? Et quel modèle veulent-ils imposer à la société palestinienne? Ce sont là quelques questions que les juges auraient pu se poser.

Retour sur une nébuleuse terroriste :

L’idéologie et les objectifs de ce mouvement sont contenus dans sa charte, adoptée le 18 août 1988. Parmi les aspects les plus controversés de cette charte, figure l’article 13 qui définit la Palestine historique, c’est-à-dire le territoire recouvrant celui du mandat britannique et incluant donc géographiquement l’Etat d’Israël, comme une exclusive propriété islamique (wafq).


“Abandonner une partie de la Palestine est comme abandonner une partie de sa religion”, déclare le Hamas. Pour le mouvement islamiste, seul le djihad, considéré par l’article quinze comme une obligation religieuse, peut libérer ce territoire et restaurer une souveraineté, sous la forme d’un Etat islamique et par le biais d’une (ré) islamisation de la société. Son article 8 est plus catégorique encore. Le Hamas y rappelle sa devise: “Dieu est son but, l’Apôtre son modèle, le Coran sa constitution, le djihad son chemin et la mort sur le chemin de Dieu la plus éminente de ses espérances.”

Le Hamas pourrait-il évoluer?

Que pense le Hamas du processus de paix ? Dans son article treizième, le Hamas dit renoncer à toutes négociations. Selon lui, les initiatives et les conférences internationales préconisées pour régler la question israélo-palestinienne vont à l’encontre de la profession de foi du mouvement. “Renoncer à quelque partie de la Palestine que ce soit, c’est renoncer à une partie de la religion. Ainsi, le patriotisme du Mouvement de la Résistance Islamique fait-il partie de sa religion”, affirme le Hamas. “C’est sur cette base que ses membres ont été éduqués et c’est pour déployer l’étendard de Dieu sur leur patrie qu’ils mènent le Djihad.” Le mouvement islamiste réaffirme plus loin: “Il n’y aura de solution à la cause palestinienne que par le djihad. Quant aux initiatives, propositions et autres conférences internationales, ce ne sont que pertes de temps et activités futiles.”

Comment se définit lui-même le Hamas?

La confrérie serait le “mouvement universel” et le Hamas, son “mouvement de résistance en Palestine”. Le Hamas est donc l’une des ailes des Frères musulmans en Palestine. Que dit à ce sujet le Hamas ? “Le Mouvement des Frères musulmans est un organisme mondial, le plus important des mouvements islamiques de l’époque moderne; il se distingue par (…) l’universalisme parfait des concepts islamiques qui s’appliquent à l’ensemble des domaines de la vie, aux représentations et aux croyances, à la politique et à l’économie, à l’éducation et à la vie sociale, au judiciaire et à l’exécutif, à la mission et à l’enseignement, à l’art et à l’information, à ce qui est caché comme à ce qui est manifeste et à tous les autres domaines de la vie.” La Palestine serait donc une terre islamique. Dans son article premier, le Hamas définit en ces termes ses bases intellectuelles: “L’islam est sa règle de vie; il en tire ses idées, ses concepts de même que ses points de vue sur l’univers, sur la vie et sur l’homme; c’est à lui qu’il se remet pour juger de l’ensemble de ses pratiques et c’est de lui qu’il tire les indications de la Voie droite sur laquelle mettre ses pas.” L’islamisation de la société est donc le pilier de l’idéologie du Hamas, qui appartient à la mouvance des Frères musulmans.

Que deviendraient les Chrétiens et les Juifs avec le Hamas?

Le Hamas soutient-il la dhimmitude des autres religions? Nous rappelons ici que le mot “dhimmitude” définit l’ensemble des relations entre d’une part l’Oumma, la communauté islamique, et d’autre part le Peuple du Livre (la Bible), c’est-à-dire les indigènes juifs et chrétiens (ahl al-kittab). C’est ainsi que tant que les Juifs et les Chrétiens se soumettront à la loi islamique -c’est-à-dire accepteront l’état de dhimmitude- l’Etat musulman théoriquement protégera leur vie et leurs biens. Justement, dans son article Trente et unième, le Hamas affirme: “A l’ombre de l’islam, les disciples des trois religions, islamique, chrétienne et juive, peuvent coexister dans la sécurité et la confiance. Ce n’est qu’à l’ombre de l’islam que la sécurité et la confiance peuvent se trouver, l’histoire récente et ancienne en constituant un bon témoin.” Examinons ce qu’il en est dans la bande de Gaza. Hazem Abu Shanab, un membre du Conseil révolutionnaire, organe de contrôle du Comité central du Fatah, ancien ambassadeur de l’Autorité nationale palestinienne au Pakistan, avait confirmé à MidEast Christian News (25 novembre 2013) ce qu’il en est du sort dramatique des Chrétiens dans la bande de Gaza. Selon lui, le Hamas impose un islam rigoureux, réprime les chrétiens, limite leur liberté de culte et s’efforce de les convertir à la religion musulmane. Dans cet entretien, Hazem Abu Shanab rappelle les attaques contre les églises et lieux de culte chrétiens et l’imposition aux chrétiens depuis 2013 de manuels scolaires qui ont été rédigés pour promouvoir l’idéologie du Hamas et des Frères Musulmans.

Et l’antisémitisme?

Au-delà de l’hostilité à Israël, la charte exprime une forte hostilité aux Juifs, le mouvement palestinien Hamas est fondamentalement antisémite. Les sionistes sont partout: derrière l’ONU, la Franc-Maçonnerie, la révolution de 1789 et celle de 1917, et même derrière le Lion’s Club et le Rotary. La Charte se réfère sans l’ombre d’une hésitation au protocole des sages de Sion, le célèbre opuscule antisémite russe datant de 1903.

Qu’impose le Hamas à Gaza?

Examinons la situation et prenons quelques exemples caractéristiques.

•          Le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir à Gaza, est accusé de violations systématiques des droits de l’Homme à grande échelle, y compris de torture et de procès inéquitables. Son système pénal se caractérise par l’injustice, il viole systématiquement les droits des détenus et accorde l’impunité à des services de sécurité abusifs.

•          Des jeunes ont été régulièrement arrêtés par la police, parfois battus et ils ont eu par exemple le crâne rasé de force car ils arboraient des coupes de cheveux jugées “indécentes”. Des garçons portant des jeans taille basse ont également été visés (RFI, 26 avril 2013).

•          Le Hamas s’occupe également des femmes. Si aucune loi n’est émise, le mouvement islamiste encourage le port du voile. Les Palestiniennes se voient interdire de fumer la chicha en public, de monter à l’arrière de motos ou encore de se faire coiffer par des hommes…

•          L’organisation islamiste a expurgé les manuels scolaires des valeurs “contraires à la religion musulmane”: le Hamas s’oppose à l’enseignement des droits de l’homme et au fait que ces manuels reproduisent la Déclaration universelle des droits de l’homme. Car, selon l’organisation islamiste, ces manuels sont “totalement étrangers à la réalité de l’élève arabo-islamique palestinien”, (Shaffaf, 18 février 2014).

•          C’est ainsi que règne une « famine culturelle » à Gaza, déplore dans un entretien, le professeur de littérature anglaise Sahar El-Mougy: “Il n’y a même pas de cinémas, de bibliothèques, de librairies proposant des livres sur les arts, la philosophie ou la littérature. Les seuls livres disponibles sont ceux traitant de la charia islamique (jurisprudence islamique) et du Fiqh (pensée islamique).”

Le Hamas impose sa loi, il fait régner la terreur, liquide ou torture les opposants politiques et se sert de la population civile comme bouclier humain. Il prend ainsi en otage des centaines de milliers de Gazaouis. De fait, le Hamas fait autant de mal aux Israéliens qu’il en fait aux Palestiniens qui vivent dans la bande de Gaza

Les guerres israélo-palestiniennes sont une tragédie et personne ne peut ou ne doit se réjouir d’un conflit aussi dur, avec son cortège de morts et de blessés. Pour mettre fin à ce conflit, il faut relancer le processus de paix et l’encourager. Nous espérons qu’israéliens et palestiniens vivront côte à côte, en paix et en sécurité et dans deux Etats distincts.

Cependant, ce n’est pas avec le Hamas que la paix adviendra, parce que dans son ADN en l’état, il y a le refus de reconnaître Israël, l’opposition aux traités de paix, le recours systématique au terrorisme et le Hamas ne reconnaît que l’Islam, sa seule et unique matrice. Mahmoud al-Zahhar (28 octobre 2011), un des fondateurs du Hamas l’avait d’ailleurs déclaré: “La nation arabe a commencé à récolter les fruits d’un chaud printemps arabe. Hier, les islamistes l’ont emporté en Tunisie. Demain, ils triompheront en Égypte, puis en Libye et ce, jusqu’à ce que l’islam, qui règne en conformité avec les règles du Coran, prévale sur la planète entière.”

Deja tu Comentario

A fin de garantizar un intercambio de opiniones respetuoso e interesante, DiarioJudio.com se reserva el derecho a eliminar todos aquellos comentarios que puedan ser considerados difamatorios, vejatorios, insultantes, injuriantes o contrarios a las leyes a estas condiciones. Los comentarios no reflejan la opinión de DiarioJudio.com, sino la de los internautas, y son ellos los únicos responsables de las opiniones vertidas. No se admitirán comentarios con contenido racista, sexista, homófobo, discriminatorio por identidad de género o que insulten a las personas por su nacionalidad, sexo, religión, edad o cualquier tipo de discapacidad física o mental.


El tamaño máximo de subida de archivos: 300 MB. Puedes subir: imagen, audio, vídeo, documento, hoja de cálculo, interactivo, texto, archivo, código, otra. Los enlaces a YouTube, Facebook, Twitter y otros servicios insertados en el texto del comentario se incrustarán automáticamente. Suelta el archivo aquí

Artículos Relacionados: