Six ans après le début de la guerre civile en Syrie, qui a fait des centaines de milliers de victimes civiles, et en amont du sommet annuel de la Ligue arabe, qui doit se tenir à Amman, en Jordanie, fin mars 2017, plusieurs appels ont été lancés au cours des derniers mois dans certains pays arabes pour réintégrer la Syrie à la Ligue arabe. Elle en avait été exclue le 12 novembre 2011, quelques mois après le début du soulèvement en Syrie contre l’oppression du peuple par le régime, et cette exclusion devait rester en vigueur tant que celle-ci ne remplirait pas ses obligations conformément à la proposition arabe de résolution de la crise dans le pays, présentée par la Ligue arabe.[1] Dans le même temps, il convient d’observer que la Syrie a été représentée lors de deux sommets de la Ligue arabe par des groupes d’opposition syriens, en 2013 au Qatar et en 2014 au Koweït.[2]
Parmi les pays qui appellent aujourd’hui à réintégrer la Syrie dans la Ligue arabe figurent l’Irak et l’Egypte, probablement en conséquence de pressions russes. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, a lui-même appelé à réintégrer la Syrie.[3] Des pays comme le Liban et la Tunisie ont également exprimé leur soutien à cette initiative.
La Jordanie, qui accueille le sommet, a officiellement émis des réserves. Des officiels jordaniens ont répété ces dernières semaines que la Syrie ne serait pas invitée au sommet en raison de l’engagement de leur pays à respecter la suspension prononcée par la Ligue. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmad Abou Al-Gheit, est aussi allé en ce sens.
Si le régime syrien a, de son côté, salué ces appels, de nombreux articles parus dans la presse gouvernementale syrienne et dans des journaux proches du régime ont rejeté l’idée d’une réintégration, affirmant même pour certains qu’avant de réintègrer la Ligue arabe, la Syrie devrait présenter des excuses. D’autres commentateurs reprochent à l’Egypte de n’avoir pas apporté d’aide suffisante à la Syrie. En revanche, les officiels et la presse syrienne ont réservé un traitement plus favorable à l’Irak, dont le gouvernement soutient le régime syrien.
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