Henda Ayari dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron : Il est de votre responsabilité de lutter sans compromis contre une idéologie qui éduque les enfants dans la haine d’autrui et qui est le véritable terreau du terrorisme

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Dans une lettre ouverte adressée le 14 juillet 2017, jour de la Fête nationale (1), au Président de la République Emmanuel Macron, aux présidents du Sénat et de l’Assemblée Nationale, au Premier Ministre et au Président du Conseil économique, la franco-Tunisienne Henda Ayari a appelé le gouvernement à tenir ses promesses et à prendre des mesures vigoureuses contre l’islam politique. « Je vous écris pour vous demander de faire de la lutte contre l’islam radical la priorité des priorités. C’est d’ailleurs ce que demandent les Français. Le radicalisme n’est ici pas seulement spirituel ou religieux. Il est politique », écrit-elle.

En 2016, Henda Ayari publiait un témoignage relatant son expérience de femme « rescapée du salafisme en France » (2). Elle a également créé en 2015 l’association Libératrices, visant à « créer un réseau d’entraide pour soutenir la cause des femmes » (3). Extraits de sa lettre ouverte : 

« (…) C’est mon attachement profond à la France, ma terre natale, aux valeurs de notre République, et particulièrement à la devise « liberté, égalité, fraternité », qui m’incite à vous écrire cette Lettre ouverte.


Je vous écris, Messieurs, en ce 14 juillet, date de notre Fête nationale, journée pourtant endeuillée par le terrible attentat de Nice le 14 juillet 2016 et auquel vous rendez hommage aujourd’hui auprès des victimes et des habitants de Nice.

A la suite des attentats de 2015, qui ont été un électrochoc pour moi comme pour l’immense majorité de nos concitoyens et de la communauté internationale, j’ai décidé de parler publiquement de mon passé de femme salafiste, de m’exprimer sur les raisons de ma chute puis de ma renaissance et de réfléchir aux voies et moyens de l’éviter pour d’autres.

J’ai été entraînée dans le salafisme, j’ai été violentée par un mari lui-même embrigadé. Je me suis évadée de cette prison par amour de mes enfants et parce qu’à un moment décisif, j’ai trouvé du travail.

Aujourd’hui, je considère qu’il est de mon devoir, de ma responsabilité de m’engager pour promouvoir les valeurs de la République auprès de ces jeunes, souvent des femmes, tentés par les sirènes d’un Islam dévoyé, radical et hostile à la République.

Je veux témoigner pour que mon parcours puisse servir à d’autres, pour que d’autres femmes et jeunes filles ne tombent dans les mêmes pièges qui ont anéanti 15 années de ma vie et qui menacent la République.

Je reçois des milliers de messages de soutien, d’espoir mais aussi de ces femmes désemparées cherchant à sortir de la tentation de la radicalisation ou de cet enfer sectaire dans lequel elles sont déjà tombées. C’est aussi pour elles que je me bats.

Pour toutes ces raisons, aujourd’hui, Messieurs, je vous écris en femme libre, musulmane et laïque qui a décidé de se battre pour sa liberté, pour défendre les droits des femmes et les valeurs d’un pays libre.

Je vous écris pour vous demander de faire de la lutte contre l’islam radical la priorité des priorités. C’est d’ailleurs ce que demandent les Français.

Le radicalisme n’est ici pas seulement spirituel ou religieux. Il est politique. Si la laïcité garantit la libre expression de la religion, le concept même d’islam politique, autant que le seraient ceux de catholicisme ou de judaïsme politiques, est par essence contraire à la laïcité et ne peut que dévoyer un islam de paix et respectueux d’autrui.

Lutter contre le terrorisme, développer les moyens de renseignement et de sécurité est indispensable. Mais cela ne suffit pas. Il faut mettre autant d’efforts dans l’éradication des causes du passage à l’acte ou des agissements criminels de centaines de jeunes embrigadés.

Messieurs, il est de votre responsabilité d’assurer non pas seulement la sécurité des citoyens, mais aussi leur liberté, en luttant avec détermination et sans compromis contre une idéologie qui gangrène nos valeurs les plus fondamentales, qui ramène la femme, au mieux au rang de sous-citoyenne, au pire à celui d’objet, qui éduque les enfants dans la violence et la haine d’autrui et qui est le véritable terreau du terrorisme.

C’est pourquoi je vous appelle solennellement à adopter des mesures courageuses qui seules préviendront l’embrigadement idéologique et sectaire dans l’Islam politique de centaines de milliers jeunes désœuvrés et en quête de sens et de repères, processus véhiculé par des milliers de petits soldats du djihadisme et du salafisme, souvent Français eux-mêmes.

Le 20 juin dernier, lors du dîner officiel du Conseil Français du Culte Musulman, vous avez, Monsieur le Président de la République, proposé trois priorités : « le combat contre le fanatisme et sa diffusion », la lutte « contre une pratique de l’Islam organisant une ségrégation au sein de la République », « la formation des imams et des enseignants ». (…)

  •  (…) si une femme est libre de porter le voile, quand bien même une soumission prétendument consentie demeure une soumission, combien d’entre elles le font sous la pression de leur mari, de leur famille et de leur quartier ? Il faut, selon moi, faire interdire effectivement le voile intégral (niqab ou burqa) sur tout le territoire, comme l’a fait le Maroc, apporter un soutien psychologique et social aux femmes désirant abandonner le voile (intégral ou non), développer dans les quartiers et dans les écoles des campagnes d’information et de sensibilisation des jeunes femmes sur la laïcité, l’égalité entre les femmes et les hommes et les valeurs républicaines (…) »

Henda AYARI

Présidente de l’association Libératrices

Notes : 

(1) La lettre intégrale a été publiée par l’organe de médias en ligne Opinion-internationame.com

(2) «J’ai choisi d’être libre, rescapée du salafisme en France» (Flammarion)

(3) Page Facebook de l’Association

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El Instituto de Investigación de Medios de Información en Medio Oriente (MEMRI) explora el Medio Oriente a través de los medios informativos de la región.

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