Le Premier ministre adjoint russe Dmitry Rogozin a annulé sa visite en Iran, initialement prévue pour le 13 février, et selon les médias russes, cette annulation est due à une violation du secret – car la Russie avait demandé que la visite de Rogozin demeure confidentielle, et l’Iran a divulgué l’information. Selon certaines sources, Rogozin devait aborder le sujet de l’acquisition par l’Iran de technologies provenant de pays ayant imposé des sanctions à la Russie.[1] D’après le média russe Vzglyad, l’annulation de la visite de Rogozin est un message “direct et ouvert” à Téhéran. Vzglyad explique que les dernières années ont été marquées par le retour sur le devant de la scène politique internationale de l’Iran, qui a retrouvé son statut de puissance régionale essentielle. Concernant les relations Russie-Iran, Vzglyad souligne que l’Iran possède des “cartes maîtresses”, qu’il pouvait jusqu’à récemment utiliser afin de se donner la capacité de discuter avec Moscou en position de force. Toutefois, avec l’arrivée au pouvoir de la nouvelle administration Trump, le statut de l’Iran a changé, car Washington a déclaré que Téhéran était l’ennemi public numéro un.
Ces circonstances renforcent la position du Kremlin dans le dialogue Iran-Russie, explique Vzglyad : “Etant donné la situation actuelle de l’administration américaine, le Kremlin devra faire plus pour fournir une couverture politique (et militaire) à Téhéran, au risque de mettre en péril ses propres relations avec Washington”. Aussi, la Russie s’attend à être dédommagée par Téhéran pour le coût de cette “couverture géopolitique”, et cette indemnisation pourrait commencer par l’achat d’avions.
Le site Rbth.com a également rapporté qu’un officiel russe haut-placé s’était plaint qu’en dépit de “l’aide énorme” de la Russie, l’Iran achetait encore des armes à ceux qui “les humilient par des sanctions”.[2] Rbth.com a ajouté : “En décembre, la compagnie publique Iran Air a signé un contrat avec Boeing pour l’acquisition de 80 avions, et elle a aussi un contrat avec Airbus pour l’acquisition de 100 avions. La valeur totale de ces deux contrats est proche de 30 milliards $. La coopération économique avec la Russie, toutefois, en comparaison de celle avec l’Occident, est beaucoup plus modeste. En 2016, la compagnie d’aviation civile Sukhoi a ainsi signé un mémorandum d’accord avec une des compagnies aériennes iraniennes pour lui fournir le Superjet Sukhoi 100, mais le document n’est pas contraignant. Les experts russes estiment que le marché iranien peut englober 100 avions. La consolidation d’un contrat en bonne et due forme, toutefois, ne dépend pas seulement des négociations commerciales, mais aussi du Département du Trésor américain. Son approbation est nécessaire pour finaliser la transaction, car des pièces détachées américaines sont intégrées au SSJ-100. »[3] Rbth.com a également indiqué que l’Iran était intéressé par des avions militaires, comme le Sukhoi Su-30SM, mais qu’ils faisaient l’objet de restrictions en vertu de la résolution 2231 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, qui régit la fourniture d’armes conventionnelles à l’Iran. La vente d’avions militaires ne pourrait par conséquent être possible qu’avec l’autorisation du Conseil de Sécurité”.[4]
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