Sermon du vendredi suite aux agressions du Nouvel An à Cologne : Il ne faut pas garder le silence sur le harcèlement sexuel

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Dans un sermon du vendredi prononcé à la mosquée Al-Shura, à Vienne, le 5 février 2016, cheikh Tarafa Baghajati a abordé les agressions sexuelles contre les femmes qui ont eu lieu durant le Nouvel An et exhorté la congrégation à ne pas garder le silence sur les harcèlements sexuels. « Aucun problème dans l’histoire de l’humanité n’a jamais été résolu en gardant le silence à ce sujet », dit-il. Prônant la maîtrise de soi et le respect des êtres humains, Baghajati affirme : « Les autres femmes ne sont pas un simple objet pour notre plaisir, ou notre propriété. »


Dans le sermon, qui a été mis en ligne, il a salué les musulmans qui ont  protégé les femmes à Cologne, affirmant que les médias les ont appelés des « héros ».

Extraits :

Cheikh Tarafa Baghajati : Evidemment, toutes les formes de harcèlement n’ont pas le même degré de gravité. Une forme de harcèlement est de reluquer, ce qui signifie fixer d’une manière qui mène au harcèlement. Comme je l’ai déjà dit depuis cette chaire : père musulman, lorsque tu vas rencontrer la mère de ton fils… Excusez-moi, je voulais dire le professeur de ton fils… Lorsque tu lui parles, regarde-la dans les yeux afin que vous puissiez vous comprendre l’un l’autre, car si vous regardez le mur lorsque vous lui parlez, vous ne la comprendrez pas, et elle ne vous comprendra pas, et elle pourrait même l’interpréter comme un signe de dédain envers elle.

Je l’ai dit depuis cette chaire et dans une autre mosquée à Vienne aussi. A la fin de la prière, un frère s’est approché de moi et m’a demandé : « Qu’en est-il du verset coranique qui dit que les hommes doivent baisser le regard [par pudeur] ? »

Je lui ai répondu que le genre de regard dont je parlais n’était pas ceux mentionnés dans le verset. Allah ne vous demandera pas de compte pour ce genre de regard, si vous avez à l’esprit les intérêts de votre fils, ou si vous parlez à une femme médecin, ou même si vous êtes un étudiant, qui s’adresse à une collègue à l’université. Nous ne voulons pas instiller la crainte au sein de notre jeunesse, ni qu’ils se sentent mal à l’aise, comme si c’était grave de simplement regarder une femme.

[…]

Comme je l’ai dit, nous ne voulons pas que [nos jeunes] soient mal à l’aise, mais nous voulons leur inculquer le contrôle de soi et le respect des autres êtres humains, hommes et femmes. Les autres femmes ne sont pas simplement un objet pour notre plaisir, elles ne sont pas notre propriété, et ne sont pas des filles esclaves, peu importe comment elles s’habillent, parlent ou agissent.

Ce sont des êtres humains tout comme nous, et [le Coran dit] : « Nous avons honoré les Enfants d’Adam ». Il est très dangereux de dire : « C’est de sa faute. Qui a dit à cette femme de sortir de chez elle ? Si elle était restée chez elle, personne ne l’aurait agressée. »
D’autres disent : « Qui lui a dit de se mettre en pantalon ? Elle aurait mieux fait de porter autre chose. » Ensuite, ils disent : « Qui lui a dit de porter seulement un hijab ? Il  aurait mieux valu qu’elle porte un niqab. » Ensuite ils disent : « Qui lui a dit de laisser ses yeux visibles à travers le niqab ? Les yeux visibles à travers le niqab sont attrayants et très sexy. Elle devrait couvrir même ses yeux. Ainsi, il n’y aurait pas d’agression. » Mais nous la blâmerons dans tous les cas. Même si elle porte une cape noire, les gens demandent : « Pourquoi marchait-elle de cette manière ? »

Si Allah lui a donné un beau corps, nous demandons : « Pourquoi fait-elle étalage de sa beauté ? C’est de sa faute. » Et ensuite il y a encore une autre tragédie : du fait de notre éducation, la pauvre petite sent que c’est elle la coupable. Si quoi que ce soit lui arrive, elle ne le dira pas à son père ou à son frère. Elle aura honte. Elle pensera qu’elle est responsable de ce qui lui est arrivé. Pas du tout !

[…]

Pourquoi sommes-nous en colère lorsque quelqu’un s’approche de notre fille, de notre sœur ou de notre mère, alors que nous considérons les filles des autres comme des proies à notre disposition ?

Un autre problème est que les cas de harcèlement ne sont pas déclarés. La honte ressentie par les jeunes filles les amène à garder le silence et à ne rien dire. Pourquoi cela ? Parce que même leur famille a honte d’elles, ou comme je l’ai indiqué auparavant, elles disent : « C’est de ta faute ». C’est pourquoi notre société affirme : « Nous n’avons pas ce problème. Il n’y a pas de plainte. Personne n’a entendu parler de telles choses. C’est un problème européen, ou c’est un problème qui se produit ailleurs, ou encore c’est un problème qui concerne uniquement les filles qui ne portent pas le hijab. » Ce n’est pas vrai du tout ! Les statistiques montrent que le [harcèlement sexuel] dans les pays islamiques n’a rien à voir avec la manière de se vêtir. Tout le monde harcèle tout le monde lorsqu’il n’y a pas de valeurs morales.

Aucun problème dans l’histoire de l’humanité n’a jamais été résolu en gardant le silence. Même dans les cas de harcèlement ou de viol à l’intérieur de la famille, la mère, le fils ou quiconque est la victime doit le déclarer rapidement aux personnes concernées, à l’intérieur ou à l’extérieur de la famille. Il y a une autre question très importante. Le droit des enfants de ne pas être maltraités est un droit de l’homme sacré, qui ne doit jamais être bafoué. Revenons à la question de la jeunesse [musulmane] dans ce pays, et à la question de la jeunesse en Occident et en Orient. Beaucoup de jeunes gens, lorsqu’ils agressent sexuellement quelqu’un, disent : « La fille m’a souri. » Mes frères, il existe des normes [différentes]. Les gars, chaque sourire n’est pas forcément un appel au harcèlement. Une invitation à boire un verre ou à dîner chez quelqu’un n’est pas forcément un appel à la dépravation morale. Un contact physique ne signifie pas que vous avez le droit de faire ce que vous voulez à une fille. C’est interdit. Devons-nous, en tant que musulmans, respecter les autres, musulmans et non musulmans ? Oui.

Les filles de ce pays – un pays qui nous a respectés, nous a accueillis, nous a donné des visas et la citoyenneté, sont exactement comme nos propres filles. Nous ne laisserons personne leur nuire. Allah soit loué ! Même [lors des harcèlements sexuels en masse du Nouvel An] à Cologne, il y a eu des cas merveilleux jeunes Arabes et musulmans qui ont protégé les filles. Les médias ont parlé d’eux et les ont appelés les « héros du Nouvel An ».

Acerca de MEMRI

El Instituto de Investigación de Medios de Información en Medio Oriente (MEMRI) explora el Medio Oriente a través de los medios informativos de la región.

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