Un reportage télévisé sur le racisme contre les Noirs en Tunisie : ségrégation dans les bus scolaires et absence de législation

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Un reportage télévisé diffusé sur Al-Jazeera a abordé le problème du racisme et de la discrimination contre les Noirs en Tunisie, interrogeant des victimes de violentes attaques racistes, qui se plaignent de ne pas être traitées en égales, même par les tribunaux. Un couple mixte a affirmé que des bus scolaires séparés avaient vu le jour « pour mettre fin aux mariages mixtes ». La militante anti-raciste Saadia Mosbah a précisé que la loi ne considèrait pas le racisme comme un crime. Le ministre des Droits de l’Homme Kamel Jendoubi a admis l’existence d’un racisme tourné contre les Noirs : « Le gouvernement doit s’attaquer à ce problème », a-t-il déclaré. Le reportage a été mis en ligne le 17 mars 2016.


Extraits :

Journaliste : La Tunisie, comme tous les autres pays d’Afrique du Nord, comporte une importante minorité de Noirs. Beaucoup d’entre eux font des travaux manuels ou mal payés. Ils ont peu de chances d’améliorer leur statut. Après la révolution de 2011, la Tunisie a adopté une nouvelle constitution. Elle a déclaré tous les citoyens, hommes et femmes, égaux devant la loi, sans aucune discrimination. Mais il semble que certains Tunisiens sont plus égaux que d’autres…

Yassir Letifi (footballeur) : Les termes racistes comme « nègre » me dérangent beaucoup. Je me sens déprimé et je ne peux pas me concentrer sur le match. Ça me fait mal, au fond du cœur.

Il n’y a pas de punition. Les fans ne sont pas pénalisés. Idem pour les entraîneurs.

Rappeur noir : Comment puis-je aimer mon pays s’il ne m’aime pas ? Les gens ne me laissent pas vivre. Ils ne voient que ma peau noire. Ils me voient comme un esclave, et non pas qui je suis à l’intérieur. Ils tiennent des propos injurieux. « Noirs, sucez votre crasse car elle est sale ».

J’ai écrit cette chanson sur le racisme en Tunisie.

Femme témoin noire : C’est la première fois que je suis revenue à la station-service. Nous avons demandé au type de fixer la roue. Il a dit qu’il ne servait pas les esclaves. Il m’a insultée. Il m’a traitée de sale. Mon fils lui a demandé de ne pas me parler comme ça. Puis, deux de ses collègues ont retenu mon fils. Ils l’ont étranglé. Ils voulaient le frapper avec une barre de fer.

Mehdi Mohmoudi : Ils ne doivent pas nous traiter comme ça. Nous devons être égaux. Ils disent : « serviteur », « rat » ou « Africain ». Elle a passé la nuit à l’hôpital.

Mabrouka Mohmoudi : Je suis rentrée chez moi en pleurant. Je suis traumatisée. On m’a attaquée et aucune justice ne m’a été rendue. Il m’a battue. Mon sang était répandu partout sur le sol. Mais le tribunal a refusé de considérer mon cas. Ils m’ont dit de rentrer à la maison, comme si j’étais un animal ou un chien battu, pas un être humain.

Saadia Mosbah, activiste anti-raciste (en français) : Le racisme en Tunisie existe, mais ce qui n’existe pas chez nous, c’est la reconnaissance. Reconnaître ce mal. Si le texte suprême ne stipule pas que la discrimination ou le racisme est un crime, sur quoi va travailler le législateur ? Et je pense qu’ils se disent que le racisme n’existe pas, parce que nous n’existons pas.

Témoin noir : A cause de notre mariage, ils ont introduit des bus scolaires séparés. Le bus pour les enfants blancs affiche une publicité seulement pour le yaourt blanc. Mais le bus pour les enfants noirs affiche aussi une publicité pour le yaourt au chocolat. Ils ont séparé les bus pour mettre fin aux mariages mixtes.

Kamel Jendoubi, ministre des Droits de l’Homme : Il y a du racisme en Tunisie, je ne peux pas être plus clair sur cela. C’est un vrai problème, il n’est pas imaginaire. Les Noirs se sentent mal traités, au travail comme à l’école. Cela les affecte énormément. Le gouvernement doit s’attaquer à ce problème. Je veillerai à ce qu’il le fasse.

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El Instituto de Investigación de Medios de Información en Medio Oriente (MEMRI) explora el Medio Oriente a través de los medios informativos de la región.

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