A qui profitent les frappes russes en Syrie ?

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Les bombardements menés par l’armée russe sur les régions de Homs et de Hama, en Syrie, depuis mercredi 30 septembre, marquent un tournant majeur dans la guerre civile syrienne.

Si Moscou continue à affirmer viser des « positions de l’Etat islamique », de plus en plus de voix s’élèvent pour mettre en doute cette version des faits. Selon les médias syriens, ce sont en réalité des rebelles de la coalition, dite de « l’Armée de la conquête », qui ont été visés jeudi dans les provinces d’Idlib et de Hama, largement contrôlées par l’armée syrienne. Des observateurs internationaux avaient émis les mêmes doutes sur la nature des cibles de l’aviation russe la veille, lors des premières frappes aériennes.
« Les troupes syriennes vont retrouver la capacité d’avancer »

Pour un diplomate occidental de retour de Damas, l’intervention russe est une chance pour Bachar Al-Assad. « Avant l’arrivée des Russes, le moral des gens du régime était en berne. Mais aujourd’hui, leur état d’esprit a totalement changé. Ils ont le sentiment de voir le bout du tunnel. » D’un point de vue quantitatif, la force de frappe du corps expéditionnaire russe est loin d’être négligeable : 32 avions de combat, une vingtaine d’hélicoptères, quelques chars et véhicules de transport de troupes et 500 soldats d’infanterie de marine.


Mais c’est surtout d’un point de vue qualitatif que l’aide militaire russe peut faire la différence. La vingtaine de Soukhoï 24 et 25, spécialisés dans l’attaque au sol, qui ont été transférés sur l’aéroport Bassel Al-Assad, à Lattaquié, devraient offrir aux soldats loyalistes un soutien tactique et opérationnel que les vieux MiG syriens, taillés pour les duels aériens, ne pouvaient pas assurer. « La survie de Bachar Al-Assad est assurée à court et moyen terme, estime Emile Hokayem, analyste à l’International Institute for Strategic Studies de Londres. Les troupes syriennes vont retrouver la capacité d’avancer. Avec la couverture aérienne russe, il n’est pas impossible qu’elles délogent l’Etat islamique de Palmyre. Ce serait un coup fabuleux pour Poutine. Mais est-ce que Bachar Al-Assad pourra reconquérir tout le terrain perdu depuis 2011 ? Bien sûr que non. »

De retour à Moscou après sa démonstration de force à l’ONU, le chef d’Etat russe a incité Bachar Al-Assad au compromis. « Une solution définitive n’est possible en Syrie que sur la base d’une réforme politique », a précisé M. Poutine. Une formule vide de sens, selon le diplomate occidental. « Le processus politique envisagé par les Russes est un processus de relégitimation d’Assad, dit-il. Ils affirment que c’est au peuple syrien de décider de son sort. Mais depuis quand a-t-il le droit de s’exprimer librement ? »

Les frappes russes du 30 septembre 2015 en Syrie.

Une aubaine pour les djihadistes

Avant même le début des frappes russes, l’Armée de l’islam, l’un des deux plus puissants groupes rebelles avec Ahrar Al-Sham, avait annoncé entrer en guerre contre les troupes envoyées par Moscou. A l’appui de sa déclaration, cette formation salafiste a diffusé une vidéo montrant des tirs de roquettes contre une base de la côte abritant des forces russes. « Nous renverrons les Russes chez eux dans des cercueils, comme nous l’avons fait pour le Hezbollah et les milices irakiennes », promet Oussama Abou Zayed, de l’Armée syrienne libre : « La Syrie sera pour eux un nouvel Afghanistan. » Pour tenir la comparaison, les rebelles devront se procurer des missiles sol-air, à l’image des fameux Stinger, livrés aux moudjahidins, l’une des principales raisons du fiasco soviétique en Afghanistan. Pour l’instant, les Etats-Unis ont interdit à leurs alliés arabes, saoudiens et qataris, de fournir de telles armes aux anti-Assad. Mais nul ne sait si cet embargo sera maintenu.

La métaphore afghane risque d’être plus pertinente en ce qui concerne l’afflux de combattants étrangers. Comme dans les années 1980 en Asie centrale, le déploiement en Syrie de forces russes, perçues dans les milieux islamistes comme une « armée de kouffar » (mécréants), pourrait drainer vers l’Etat islamique et le Front Al-Nosra un nouveau flot de recrues. « Cela va donner un nouvel élan au djihad global », pronostic Emile Hokayem. « Le fait que les frappes russes n’aient suscité que des protestations minimales des Etats Unis renforce l’argument-clé des djihadistes qui consiste à dire que l’Occident n’a rien à faire de la Syrie », a tweeté Charles Lister, analyste à la fondation Brookings.

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