Une petite ville d’Allemagne, de Hesse exactement, en février dernier. Nous sommes à Fulda, 60.000 habitants, avec ses monuments médiévaux et une histoire bien particulière de bastion du catholicisme, notamment de la résistance catholique au nazisme.
Comme à chaque voyage de l’autre côté du Rhin, je commence par acheter au kiosque de la gare les organes de presse de la droite extrême : carrément néo-nazie (Deutsche Stimme, l’organe du parti NPD qui a obtenu un siège au Parlement européen ; Deutsche National Zeitung), nationaliste à la fois antisioniste et anti-musulmane (le luxueux hebdomadaire Zuerst), la revue d’histoire militaire sur papier glacé Deutsche Militar Zeitschrift, qui mélange nostalgie de la SS, reportages sur le Hezbollah et éloges d’Assad) et puis cette nouveauté dans la presse que sont les journaux, bien faits, destinés à populariser l’histoire et les revendications des Allemands expulsés d’Europe centrale après 1945 (Der Schlesier ; Die Ostpreussen ; Preussiches Allgemeine Zeitung).
Les services de sécurité allemands estiment à environ 23.000 le nombre d’activistes d’extrême-droite, dont un quart de néo-nazis purs et durs. Au total, ils évaluent à 9.600 le nombre d’individus dangereux, c’est-à-dire susceptibles de commettre des actes racistes et/ou antisémites violents, voire terroristes. Particularité du paysage extrémiste de droite local : son extrême degré de segmentation en groupes locaux quasi-clandestins, nommés souvent Kameradschaften (fraternités) ou Freie Nationalisten (nationalistes indépendants), absolument nazis et négationnistes, recrutant parmi les jeunes de 16 à 25 ans dans la partie Est de l’Allemagne et en Rhénanie-Palatinat notamment… Lire l’intégralité.
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