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Le présentateur égyptien Amr Adib a averti les Egyptiens de ne pas placer trop d’espoirs dans l’élection de Donald Trump : « Personne ne résoudra nos problèmes, sauf nous-mêmes », a-t-il déclaré. Trump, a-t-il ajouté, « ne comprend que le pouvoir […] Si vous essayez un autre langage, il vous dévorera vivants. ».
S’exprimant sur la chaîne télévisée égyptienne ON le 12 novembre 2016, Adib a souligné que Trump avait « parlé pendant des heures d’Israël et des Juifs », ne consacrant en revanche que « quatre minutes, peut-être cinq » à l’Egypte et aux musulmans. « Si c’est dans son intérêt », a-t-il précisé, « il rencontrera les dirigeants des Frères musulmans à la Maison Blanche ».
Extraits :
Amr Adib : J’aimerais dire à tous nos frères égyptiens qui sont heureux et se réjouissent, comme si Trump était un membre de leur famille : vous vous souvenez quand Obama a parlé à l’université du Caire ? La première chose qu’il a dite était : « Assalaam alaykoum ». A partir de ce jour-là, le monde arabe a été rasé !… Ne les croyez jamais ! Voilà. Vous souvenez-vous de ce discours ? N’allez pas dire : « Trump arrive, c’est très bien pour l’Egypte ! » Ne dites en aucun cas une chose pareille ! […]
Pourquoi n’apprenons-nous pas du passé ? Nous devrions apprendre que les pays agissent conformément à leurs intérêts. Et Trump ne vous aimera que si cela sert ses intérêts. […]
Les gens s’interrogent sur la nature des relations entre Sissi et Donald Trump. Il existe des liens, et Trump a été impressionné par notre président lorsqu’ils se sont rencontrés. Mais la bonne impression et la chimie ne dureront jamais, à moins que nous soyons forts et qu’il nous considère importants pour lui. […]
Ne vous réjouissez pas et ne pensez pas qu’il résoudra nos problèmes. Personne ne résoudra nos problèmes, sauf nous-mêmes. Nous devons être forts, exceller, être ingénieux et productifs. Donald Trump ne nous aidera pas. Nous ne réussirons pas simplement parce que Clinton a perdu. Nous réussirons par nous-mêmes. C’est le seul véritable succès. Je ne comprends pas ces Egyptiens qui sont restés debout toute la nuit à célébrer la victoire de Trump. Qu’allons-nous faire ? Comment pouvons-nous gagner le respect de Trump ? […]
Le pouvoir. Cet homme ne comprend que le pouvoir. Nous devons être forts et productifs. Nous devons réduire notre déficit commercial. Nous devons rééquilibrer notre balance des paiements. Notre peuple doit s’unir derrière les dirigeants et nos forces armées doivent être puissantes. C’est le seul langage qu’il comprenne. Si vous essayez un autre langage, il vous dévorera vivants. Il vous piétinera. Pensez-vous qu’il puisse piétiner Israël ? Jamais. Peut-il toucher à Netanyahou ? Aucune chance ! L’année dernière, Netanyahou est allé parler devant le Congrès américain et n’est pas allé voir Obama. Il était à Washington D.C., mais il a dit à Obama qu’il ne le rencontrerait pas. « Pas cette fois, je suis occupé. Une autre fois peut-être. » Ces gens ne comprennent que le langage du pouvoir. […]
Cet homme [Trump] a parlé pendant des heures d’Israël et des Juifs, tout au long de sa campagne. Combien de temps a-t-il consacré à l’Égypte et aux musulmans ? Quatre minutes, peut-être cinq. Vous pouvez les compter sur les doigts. Lorsque l’Egypte est mentionnée dans une seule phrase, nous nous réjouissons. Eh bien, merci beaucoup… « Avez-vous vu comment il parle des Frères musulmans ? » « Il les frappe à la tête ! » Demain, s’il pense que les Frères musulmans sont importants pour lui, il les rencontrera à la Maison Blanche.
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