Assad : Il est possible que Baghdadi ait été enlevé, caché ou qu’il ait subi un lifting – Erdogan est notre ennemi – Nous nous sommes battus contre les valets d’Israël

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Le président syrien Bachar Al-Assad a été interviewé sur les ondes syriennes le 31 octobre 2019. Il a déclaré que la doctrine extrémiste wahhabite incarnée par Abou Bakr Al-Baghdadi et l’Etat islamique continuerait d’exister même après la disparition de l’EI et qu’Al-Baghdadi avait été libéré des prisons américaines en Irak afin de diriger l’organisation. Doutant qu’Al-Baghdadi ait réellement été tué par les Américains, Al-Assad a considéré qu’il était peut-être déjà mort ou qu’il avait peut-être été enlevé, caché, ou que son visage avait peut-être été transformé par des opérations de chirurgie esthétique. Il a affirmé que l’opération américaine visant à tuer Al-Baghdadi était une combine et que la politique américaine reposait sur l’imagination et ressemblait à Hollywood.


Al-Assad a encore déclaré que le président turc Recep Tayyip Erdogan était l’ennemi de la Syrie et que Trump était le meilleur président que l’Amérique ait jamais eu car il était transparent quant à la politique de son pays et ses intérêts au Moyen-Orient.

S’il est vrai que la Turquie occupe des parties de la Syrie, le fait que la Syrie négocie avec elle ne signifie pas qu’elle pourrait aussi négocier avec Israël, car la Syrie ne reconnaît pas Israël comme étant un État, ni les Israéliens comme étant un peuple, a-t-il précisé.

Il a aussi dit que la Syrie entendait reprendre progressivement le contrôle du Kurdistan. Selon lui, l’implication d’Israël dans la guerre civile syrienne est une évidence, même si elle n’est pas apparente, vu que tous les événements en Syrie ont servi les intérêts d’Israël à travers ses agents, valets ou par le biais des États-Unis. La version sous-titrée en anglais de l’interview a été mise en ligne sur la chaîne YouTube de la présidence syrienne. Extraits :

Bachar Al-Assad : Premièrement, Bagdadi représente l’Etat islamique, et l’EI représente un type de doctrine : la doctrine extrémiste wahhabite. Ce type de pensée date de plus de deux siècles. Tant que cette pensée sera vivante et n’aura pas reculé, la mort de Bagdadi, et même celle de l’EI, ne pourront l’affecter. En ce qui concerne l’individu Bagdadi, on sait bien qu’il se trouvait dans les prisons américaines en Irak, et qu’ils l’ont laissé sortir pour jouer ce rôle. C’était donc un individu qui pouvait être remplacé à tout moment. A-t-il vraiment été tué ? A-t-il été tué mais d’une autre façon, d’un manière très ordinaire ? A-t-il été kidnappé ? Etait-il caché ? Ou a-t-il été enlevé et lui a-t-on fait un lifting ? Dieu seul le sait. La politique américaine n’est pas différente d’Hollywood ; elle repose sur l’imagination. Pas même la science-fiction : la simple imagination. Ainsi, vous pouvez voir de la politique américaine à Hollywood, et du Hollywood dans la politique américaine. Je crois que tout ce qui touche à cette opération est une combine. Bagdadi sera recréé sous un nom différent, avec un individu différent, ou l’EI tout entier sera reproduit si nécessaire sous un nom différent, mais avec la même idéologie et le même but. Les metteurs en scène restent et demeurent les mêmes : les Américains. […]

Rappelons qu’Erdogan avait pour objectif, dès le début de la guerre, de créer un problème entre le peuple syrien et le peuple turc, d’en faire un ennemi, ce qui arrivera avec un affrontement militaire. Au début de la guerre, l’armée turque a soutenu l’armée syrienne et a coopéré avec nous dans toute la mesure du possible, jusqu’au coup d’Etat d’Erdogan contre l’armée. Nous devons donc poursuivre dans cette direction et veiller à ce que la Turquie ne devienne pas un État ennemi. Erdogan et son clan sont des ennemis, car [Erdogan] dirige cette politique, mais jusqu’à ce jour, la plupart des forces politiques turques sont opposées à la politique d’Erdogan. Nous devons donc veiller à ne pas faire de la Turquie un ennemi, et c’est là qu’interviennent les amis, le rôle de la Russie et de l’Iran. […]

Quant à Trump, vous pourriez me poser une question et je vous donnerai une réponse qui peut paraître étrange. Je dis que c’est le meilleur président américain, non pas parce que sa politique est bonne, mais parce qu’il est le président le plus transparent. Tous les présidents américains commettent toutes sortes d’atrocités politiques et de crimes, tout en remportant le Prix Nobel et en se présentant comme les défenseurs des droits de l’homme et des valeurs américaines nobles et uniques, ou des valeurs occidentales en général.

En réalité, il s’agit d’une bande de criminels qui représentent les intérêts des lobbies américains, comme les grandes sociétés pétrolières, d’armement et autres. Trump parle en toute transparence, affirmant que ce que veut [l’Amérique], c’est du pétrole. Telle est la réalité de la politique américaine, du moins depuis la Seconde Guerre mondiale. Ils veulent se débarrasser de telle ou telle personne ou offrir un service moyennant finance. Telle est la réalité de la politique américaine. Que demander [de plus] qu’un adversaire transparent ? […]

Si vous me demandez ce que je ressentirais si, personnellement, je devais serrer la main de quelqu’un du clan Erdogan, ou aux tendances similaires, ou incarnant son idéologie – je ne serais pas honoré de le faire et j’en serais dégoûté. Mais nous devons mettre de côté nos sentiments personnels lorsque l’intérêt national est en jeu. Si une rencontre devait donner des résulats, je dirais que tout ce qui peut être fait dans l’intérêt national doit l’être. C’est la responsabilité de l’État. […]

Journaliste : La question délicate à cet égard est… Les Turcs sont des occupants, donc si je le souhaite, ou si j’en ai l’occasion, ou si je pense pouvoir rencontrer les Turcs… Les Turcs sont des occupants, exactement comme les Israéliens ; il serait [donc] possible de rencontrer les Israéliens. C’est une question sensible, mais elle a été soulevée.

Bachar Al-Assad : Elle a été soulevée lorsque nous avons commencé à nous rencontrer : comment pouvons-nous rencontrer des occupants à Afrin ou dans d’autres régions ? Et même si ce ne sont pas des occupants, ils soutiennent le terrorisme. Ce sont des ennemis au sens national. La différence entre eux et Israël est que nous ne reconnaissons pas la légitimité de son existence en tant qu’État. Nous ne reconnaissons pas l’existence du peuple israélien. Il n’y a pas de peuple israélien, hormis celui qui a existé plusieurs siècles avant J.-C. ; c’est une diaspora qui est venue et a occupé la terre et en a expulsé son peuple.

Tandis que le peuple turc existe, c’est un peuple voisin, et nous avons une histoire commune, que cette histoire soit bonne, mauvaise ou entre les deux, cela n’a aucune importance. La Turquie existe en tant qu’État et c’est un État voisin. La question d’Alexandrette n’a rien à voir avec celle d’une situation où un peuple sans terre remplace une terre et un peuple. La comparaison n’est pas valable.

Même à l’époque où nous négociions avec Israël, dans les années 1990, nous ne le reconnaissions pas. Nous avons négocié pour parvenir à la paix. Si elle avait été conclue et si les droits avaient étaient restitués, nous l’aurions reconnu. Comme je l’ai dit, la comparaison n’est pas valable. La Turquie continuera d’exister et les Turcs doivent rester un peuple fraternel. […]

Le seul accord russe avec les Kurdes est ce que nous avons mentionné sur le rôle de la Russie pour parvenir à un accord avec les groupes kurdes – nous ne devrions pas dire avec « les Kurdes », car c’est [une appellation] inexacte ; nous ne pouvons pas parler d’un segment [de population]… Les groupes qui se dont appeler FSD [Forces de défense syriennes], avec l’armée syrienne… Bien sûr, l’armée syrienne ne peut pas être déployée que pour accomplir des actions purement sécuritaires ou militaires. Le déploiement de l’armée syrienne est l’expression de la présence de l’État syrien, c’est-à-dire la présence de tous les services qui devraient être fournis par l’État.

Cet accord a été conclu, et nous avons atteint la plupart des régions, mais pas toutes. Il reste des obstacles. Nous intervenons parce que nous avons des relations directes et anciennes – datant d’avant l’incursion turque – avec ces groupes. Parfois ils réagissent, parfois non. Mais il est certain que l’armée arabe syrienne atteindra ces régions, accompagnée de tous les services publics, ce qui signifiera le retour de la pleine autorité de l’État. Je tiens à répéter que cela se repoduira graduellement.

Deuxièmement, la situation ne retournera pas à ce qu’elle était avant. Il y a des aspects sur le terrain qui doivent être examinés, et cela prendra du temps. Il existe une situation nouvelle relative à ceux qui se trouvent sur le terrain, née pendant que l’État était absent. Il y a des groupes armés. Nous ne nous attendons pas à ce qu’ils rendent les armes immédiatement. Notre politique doit être progressive et rationnelle et tenir compte des faits. Mais le but ultime est de revenir à la situation d’avant, c’est-à-dire au contrôle total de l’État. […]

Journaliste : Certains qualifient Israël de « présent-absent » en Syrie et de plus grand bénéficiaire des événements en Syrie. En effet, il se porte mieux aujourd’hui que jamais auparavant, en comparaison à la Syrie, au Hezbollah et à l’Iran affaiblis, selon les dires des analystes.

Bachar Al-Assad : Il est le « toujours présent ». Il n’a jamais été absent. Il se peut qu’il soit absent au niveau lexical, car nous luttons contre ses émissaires, ses agents, ses larbins ou ses instruments de différentes façons, militaires et politiques. Ce sont tous des instruments au service d’Israël, directement ou par l’intermédiaire des Américains. Étant donné que la bataille sur le terrain se conduit contre ces forces, il est normal que ce soit ces forces qui soient nommées et non Israël. Israël est en fait un acteur important dans ce qui se passe, et vu que c’est un État ennemi, il n’y a pas de quoi être surpris. Va-t-il rester là bras croisés ? Non. Il va être proactif et plus efficace pour frapper la Syrie, le peuple syrien, la patrie syrienne et tout ce qui concerne la Syrie.

Journaliste : En profitant, dans les faits, de ce qui s’est passé ?

Bachar Al-Assad : Cela va de soi. Même si nous n’en discutons pas. C’est une donnée de la situation en Syrie.

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El Instituto de Investigación de Medios de Información en Medio Oriente (MEMRI) explora el Medio Oriente a través de los medios informativos de la región.

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