Astronautique: Arieh Sternfeld, génie inconnu en Occident

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En 1957, le lancement par l’Union soviétique du premier satellite artificiel stupéfia le monde entier. Cette victoire de la science était basée sur les recherches d’un astronauticien génial, presqu’inconnu en Occident, Arieh Sternfeld, qui avait fait ses études en France.


Sous un nom prédestiné, en Yiddish “champ d’étoiles,” Arieh naquit en 1905 dans la petite ville de Seradz, en Pologne, dans une famille juive très attachée aux traditions religieuses, descendante directe du philosophe mediéval Maïmonides (Ramban)[1] Il y fut élevé dans une foi rigoureuse et fut un brillant élève de l’école et du lycée de la région. Dès son enfance, Arieh fut fasciné par les étoiles, rêvait de voyages interplanétaires et interstellaires et ses camarades de classe plaisantaient à ce sujet.

Cependant malgré son talent, Arieh ne fut pas accepté par l’École Plytechnique de Varsovie, parce qu’il était juif, et il suivit des études philosophie pendant un an à l’Université Jagellon de Cracovie..

Bien décidé à suivre des études malgré le refus auquel il s’était heurté, Arieh, qui parlait couramment l’allemand, enseigné alors dans les lycées polonais, décida à 18 ans, en 1923, de se rendre en France, même sans parler le français, pour y suivre les études unversitaires. Rappelons que la France était encore à cette époque et depuis la Révolution de 1789 et la Déclaration des Droits de l’Homme, le phare d’espérance pour les opprimés et persécutés de l’Europe. La France reçut Arieh et il fut accepté comme étudiant par l’Université de Nancy.

Pour survivre, Arieh dut travailler comme portefaix, d’abord au Halles puis dans les marchés de Nancy, pour une poignée de francs, pendant qu’il étudiait et apprenait le français.

Le première année fut pénible, à cause de son ignorance de la langue, et il finit avant-dernier de sa classe. Néanmoins, un an plus tard, il en était le second. Arieh reçut le diplôme d’ingénieur de l’Université de Nancy où son intelligence extraordinaire avait été remarquée, et il fut engagé peu après par les Industries Automobiles Renault, dont il devint rapidement un des ingénieurs les plus distingués. Cependant, dès le début de sa vie académique, Arieh continuait de rêver des étoiles et de songer à la navigation aérospatiale. Après le succès remporté chez Renaul, Arieh entra à la Sorbonne pour y préparer un doctorat en astronautique. Les autorités universitaires n’étaient guère disposées à prendre des responsabilités dans ce domaine, en réalité trop en avance sur l’époque, en dépit des découvertes d’un autre prodige, C. Tsiolkovsky, également de souche polonaise quoique né en Russie, et des recherches de l’industriel français Esnault-Pelleterie. L’Université de la Sorbonne pria donc Arieh de se consacrer à une autre branche de recherche. Comme Arieh ne voulait pas renoncer à ses aspirations, il retourna en Pologne, où malgré toute sorte de difficultés, il parvint à publier son premier ouvrage scientifique, rédigé en français et intitulé “Introduction à l’Astronautique” pour lequel un prix lui fut décerné à Paris en 1934.

Cette même année, l’Académie des Sciences accepta son livre et envisagea la publication de deux rapports qui en faisaient partie. Or, Arieh Sternfeld avait également envoyé ce livre à l’Ambassade de Russie à Paris. Les Soviétiques publièrent immédiatement cette oeuvre et l’invitèrent à se rendre en Russie, car le nouveau régime cherchait alors anxieusement à attirer des “cerveaux”. Les temps étaient durs en France, la crise sévissait, et Arieh finit par accepter cett offre, en partie sous l’influence de sa femme, qui était communiste et vantait constamment le “paradis des travailleurs”. C’est avec une profonde tristesse qu’Arieh quitta la France, qu’il adorait. Son amour de la France dura toute sa vie, et il éleva d’ailleurs en français ses deux filles nées en Russie, en suivant les principes de la culture française.

Arieh et sa femme furent d’abord reçus à bras ouverts par les Russes et Arieh entra à l’Institut de Recherche Spatiale de l’URSS. Quelque temps après, cependant, le gouvernement soviétique commença à lui rendre la vie impossible (c’était le début des purges staliniennes) parce qu’il était juif, Polonais et avait en outre étudié en France, cet affreux pays capitaliste! Dans ces circonstances, inadmissibles pour Staline à ce moment-là, Arieh fut mis en disponibilité par l’Institut en 1937. Cette disgrâce apparente lui sauva la vie. En effet, deux mois plus tard, la KGB fit une descente à l’Institut, dont elle arrêta presque tous les membres, qui furent déportés en Sibérie où la plupart furent fusillés, victimes des purges politiques.

A partir de ce moment, Arieh Sternfeld ne travailla plus jamais sur une base officielle. Il demeura dans son minuscule appartement, où pendant des années il réalisa la partie la plus importante de ses recherches spatiales sur une table de cuisine, a l’aide d’un ordinateur primitif construit par lui-même. La surdité qui l’affligeait fut en réalité un autre bienfait déguisé, car elle l’empêchait d’entendre le bruit autour de lui et lui pemettaait de se concentrer en silence sur ses travaux.

C’est de ce modeste appartement qu’Arieh Sternfeld poursuivit ses recherches. Il publia un grand nombre de livres et de rapports sur le développement de la navigation spatiale, qui furent couronnés de succès et traduits en 39 langues.

Au cours de ses dernières années, Arieh Sternfeld fut couvert d’honneurs et de doctorats honoris causa des universités les plus réputées du monde entier, sans oublier les prix scientifiques et autres hommages à ses découvertes. Mais il était privé de la liberte de voyager. À une occasion, les autorités soviétiques lui refusèrent, avec leur sadisme habituel, le visa de sortie pour aller à l’étranger afin d’y recevoir un prix. Plusieurs disciples qui suivaient son enseignement hors de Russie, firent alors le voyage à Moscou pour l’accompagner à la date de la remise de ce prix.

Arieh Sternfeld mourut à Moscou en 1980 pendant qu’il poursuivait ses recherches sur un projet de navigation aérospatiale surprenant, qui pourrait faire l’objet d’un autre reportage.

Ses travaux furent non seulement la base du lancement du Spoutnik en 1957 et ensuite de la première navette spatiale “Sayouz” en 1961, y compris les sytèmes de retour des satellites dans l’atmosphère de la Terre, mais Arieh Sternfeld est aussi l’auteur de plusieurs systèmes et trajectoires aérospatiales, dont une appelée la Trajectoitre Sternfeld, qui permettent une économie considérable de carburant sur les satellites, y compris les véhicules spatiaux qui transportent des astronautes. En outre, il réalisa l’exploit inouï d’expédier une fusée d’exploration de la face cachée de la Lune.

En Pologne, l’Observatoire astronomique de Lodz, inauguré en octobre 2002, porte son nom, ainsi qu’une rue importante de cette ville et une avenue de Seradz sa ville natale En hommage à son génie, un cratère de la Lune porte son nom.

Il est logique de se demander si la Pologne, qui refusa à Arieh Sternfeld avec autant de bêtise que de méchanceté l’entrée à Polytechnique uniquement parce qu’il était Juif, a vraiment le droit de le proclamer comme génie polonais, de s’enorgueillir des ses découvertes et d’être fière de sa gloire. Cet honneur devrait plutôt revenir à la France ou même à la Russie. Une solution au-delà des ces opinions divergentes consiste à affirmer qu’Arieh Sternfeld est un génie universel qui appartient au monde entier. Non seulement un génie mais encore un héros qui surmonta des obstacles apparemment infranchissables pour ouvrir aux hommes la route vers les étoiles.

Danielle Wolfowitz.

septembre 2003
[email protected]


[1] suivant le témoignage de plusieurs documents, malheureusement brûlés au cours de la Deuxième Guerre Mondiale.

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