Dans une émission télévisée égyptienne, les présentateurs s’opposent sur la responsabilité d’Assad dans la crise syrienne

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Une émission diffusée le 4 mai 2016 au matin sur la chaîne télévisée égyptienne ON s’est transformée en un match disputé entre les deux présentateurs. Nahawand Serry a affirmé que beaucoup de Syriens aiment toujours Bachar Al-Assad ; Khaled Tallima a opposé que la responsabilité de la situation revenait « d’abord et avant tout » à Bachar. « Certains aiment Hitler », a rétorqué Tallima, ce à quoi Serry a répondu qu’ils étaient libres de leurs sentiments. Le ton est monté, Serry accusant Tallima de subjectivité et de présenter une image partiale de la situation, et Tallima se plaignant de ne pouvoir placer un mot. Extraits :


Animateur Khaled Tallima : Comment peut-on soutenir la guerre contre le terrorisme ici ou ailleurs, soutenir un État ou un groupe d’États qui parrainent le terrorisme en Syrie ?!

Animatrice Nahawand Serry : Je voudrais dire quelque chose au sujet de la crise en Syrie, et cette opinion diffèrera quelque peu de celle que nous avons entendue dans le reportage, afin que l’image que nous présentons ne soit pas partiale. Il y a différents points de vue. Une grande partie de ma famille vit en Syrie. La révolution syrienne a commencé très normalement. Elle ressemblait au printemps arabe, dans notre région du monde, dont nous parlions tous. Tout le monde avait de grands espoirs. Peut-être le régime syrien ne vaut-il pas mieux que les autres régimes. Il ressemble à beaucoup de régimes dans notre monde arabe. Je suis d’accord avec cela, mais ce que je refuse d’entendre, c’est que tous en Syrie ont souffert du régime.

[…]

Je peux rendre compte de la situation là-bas d’après ce que j’entends de mes proches. Il ne s’agit pas du régime et de l’opposition pour l’heure. Personne ne parle de démocratie ou d’élections politiques démocratiques, dans une atmosphère optimiste. Il n’en est pas du tout ainsi. Les gens disent que c’est soit l’Etat islamique et son terrorisme, soit le régime.

[…]

Oui, quand tout cela aura pris fin, nous pourrons parler des élections, et savoir si nous voulons vraiment Bachar Al-Assad ou non. C’est un aspect de la situation là-bas, mais nous ne pouvons pas dire que tous les Syriens s’opposent au régime. Ce n’est pas vrai.

Khaled Tallima : C’est…

Nahawand Serry : Juste une seconde, Khaled. Beaucoup de gens aiment toujours Bachar Al-Assad. Beaucoup de gens pensent qu’il est l’un des meilleurs présidents. Je ne suis pas ici pour le défendre, mais je vous transmets ce que l’on ressent là-bas. Les opinions varient. Nous ne pouvons pas parler au nom du peuple syrien et dire que tous les Syriens ont été blessés, que tous croient que leur président est un meurtrier. Ce n’est pas du tout vrai.

Khaled Tallima : Eh bien, certaines personnes aiment Hitler …

Nahawand Serry : Très bien. Les gens sont libres d’aimer Hitler. Je transmets ce que les gens disent en Syrie.

Khaled Tallima : Que voulez-vous dire par « libres » ?

Nahawand Serry : d’aimer Abdel Nasser, d’aimer Bachar Al-Assad.

Khaled Tallima : Puisque vous avez présenté votre opinion, permettez-moi…

Nahawand Serry : Je ne présente pas mon opinion. Je prends toujours soin de ne pas le faire.

Khaled Tallima : Pourquoi ? Il n’y a rien de mal à dire ce que vous pensez.

Nahawand Serry : Au contraire, c’est vous qui avez présenté votre opinion. L’idée est que vous ne pouvez pas présenter seulement votre point de vue, ou mon point de vue, ou les opinions de X ou de Y. Il y a plusieurs aspects. Lorsque nous parlons d’un sujet, nous devons présenter tous les points de vue. Croyez-moi, il y a des Syriens qui aiment Bachar Al-Assad.

Khaled Tallima : Je peux parler maintenant ?

Nahawand Serry : Oui, j’ai fini. Allez-y.

Khaled Tallima : Je n’ai aucun problème avec le fait que des Syriens aiment Bachar Al-Assad. C’est tout à fait normal. Il y a des gens qui ont agi comme Bachar et ont encore des admirateurs. Certaines personnes tirent du plaisir de ce type d’effusions de sang…

Nahawand Serry : Encore une fois, c’est votre opinion.

Khaled Tallima : Puis-je terminer ce que j’ai à dire ?

Nahawand Serry : Très bien, mais dites que c’est votre opinion.

Khaled Tallima : Je suis libre de dire ce que je veux, Nahawand.

Nahawand Serry : Libre dans quel sens ?

Khaled Tallima : C’est mon opinion, et je tiens à l’exprimer.

Nahawand Serry : Très bien, mon cher.  Ce n’est rien de plus que votre propre point de vue.

Khaled Tallima : Je voudrais terminer une phrase, mais chaque fois que j’ouvre la bouche…

Nahawand Serry : Vous avez présenté votre opinion, Khaled.

Khaled Tallima : Pas encore.

Nahawand Serry : Vous l’avez fait, lorsque vous avez interviewé l’officier plus tôt au téléphone.

Khaled Tallima : Je veux simplement dire que la responsabilité de ce que nous voyons en Syrie incombe d’abord et avant tout à Bachar Al-Assad.

[…]

Khaled Tallima : Qui est responsable ? Tout d’abord, le régime syrien, et ensuite, toutes les personnes qui ont afflué vers des organisations terroristes, leur ont fourni des armes et les ont soutenues. Lorsque je dis cela, cela ne signifie pas que leur crime est moins grave que celui de Bachar. En tant que chef de l’Etat, il aurait pu éviter toutes ces effusions de sang en prenant les décisions qui s’imposaient dès le début. Il aurait pu éviter tout ce sang. C’est tout…

Nahawand Serry : C’est également votre avis, avec tout le respect…

Khaled Tallima : Etes-vous l’avocate de Bachar Al-Assad ? Je veux terminer ce que j’ai à dire.

Nahawand Serry : Juste une seconde. Pourquoi faisons-nous toujours de cette émission une tribune de nos points de vue…

Khaled Tallima : Je suis libre de dire ce que je veux, Nahawand. Je suis libre.

Nahawand Serry : Non, vous ne l’êtes pas. Le point de vue de l’émission ne peut se limiter à votre propre opinion.

Khaled Tallima : C’est impossible. Je suis libre de dire ce que je veux.

Nahawand Serry : Alors vous pouvez présenter votre opinion, et tout autre point de vue serait inacceptable ?

Khaled Tallima : Non, vous êtes également libre…

Nahawand Serry : Vous présentez uniquement votre propre opinion, Khaled. Effectivement, vous êtes libre.

Khaled Tallima : Exactement. Je suis libre.

Nahawand Serry : Il est impossible que votre opinion soit la seule bonne opinion.

[…]

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Acerca de MEMRI

El Instituto de Investigación de Medios de Información en Medio Oriente (MEMRI) explora el Medio Oriente a través de los medios informativos de la región.

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