Francia: Llamado a testimonio consecutivo al rescate de judíos durante la redada de Rosh Hashana en la ciudad de Lyon

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Le 11 septembre 1942 l’armée allemande qui occupe le nord de la France depuis juin 1940 organise la plus grande vague d’arrestations de Juifs de Lille et sa région. Elle est aujourd’hui connue sous le nom de la « rafle de Rosh HaShana ».

Suite à cette rafle, plus de 600 Juifs d’origines polonaise, hongroise, roumaine ou turque sont acheminés vers des gares de la région, avant d’être déportés vers les camps d’extermination nazis.

C’est dans l’une d’elles, la gare de Fives, que va se produire un événement unique en Europe.


Car ce jour-là des cheminots décident spontanément d’organiser la fuite de dizaines de raflés, et de les cacher dans un premier temps dans un café où ils ont leurs habitudes. Un lieu détruit depuis.

Mais cet épisode, notamment à cause du refus de publicité de ces employés de la SNCF, n’occupe qu’une place minime, voire inexistante dans la mémoire collective (la SNCF elle-même n’était jusque récemment pas au courant) et reste peu documenté.

Il s’agit pourtant selon l’avocat et historien Serge Klarsfeld du plus grand sauvetage de Juifs en partance pour les camps de la mort.

Sans la rencontre d’un guide fait enquêteur-historien, Grégory Celerse et de son ami, Patrick Lecoutre, l’histoire aurait sans doute glissé petit à petit vers l’oubli.

Il y a quelques semaines les deux Lillois en quête de nouveaux témoignages étaient en Israël pour retrouver des sauvés et des enfants de sauvés de la rafle du 11 septembre 1942. Grégory Celerse nous raconte.

Times of Israël : Que s’est-il passé exactement le 11 septembre 1942 ?

Grégory Celerse : Le 11 septembre 1942, les Allemands ont organisé la plus grande rafle de Juifs du Nord-Pas-de-Calais. Elle a principalement concerné des Juifs polonais et leurs enfants français. Les personnes arrêtées ont été emmenées à la gare de Fives, un quartier populaire de Lille.

Il faisait très chaud ce jour-là et il n’y avait pas de point d’eau. Beaucoup de femmes et d’enfants pleuraient. Des cheminots de la SNCF qui travaillaient sur site ont constaté l’ampleur de cette rafle. Ils ont alors spontanément décidé d’agir et de sortir de la gare ou de cacher dans ces bâtiments qu’ils connaissaient par cœur. C’est comme cela, qu’ils ont pu substituer des dizaines de personnes, et surtout des enfants plus faciles à cacher.

Ils les ont soustraits à une mort certaine.

Vers où ont été acheminées ces personnes ?

Les personnes sauvées ont été cachées chez des gens de confiance, des cheminots, des catholiques et des protestants car très vite, les réseaux religieux et des gens de confiance ont accepté de prendre le risque de cacher des Juifs. Ce qui a l’époque était très risqué.

Mais heureusement, un comité de secours aux Juifs s’est créé et une seule des 43 personnes que j’ai identifiées comme ayant été sauvées ce jour-là, a été reprise. Ce fut lors d’un passage de frontière quelques mois plus tard.

Pour quelle raison lancez-vous aujourd’hui un appel à témoins ?

J’ai retrouvé 43 personnes sauvées et il doit en rester encore. Certains ont peut-être fait leur alyah et je pense que l’appel à témoins est le meilleur moyen de retrouver des personnes qui ont une connaissance de qui a été sauvé le 11 septembre 1942.

Notamment, je pense qu’une dame qui s’appelle Suzanne Grinfas (nom de jeune fille) et qui habitait Lens (Pas-de-Calais) est venue s’établir en Israël. Je pense que c’est peut-être aussi le cas de Simon Rozenpik, dont les parents et la petite sœur sont morts à Auschwitz. De même, si vos lecteurs ont eu de la famille dans le Nord-Pas-de-Calais, pendant la Seconde Guerre mondiale ou avant l’Occupation, je suis intéressé par des témoignages et des copies de photographies.

Comment ont commencé vos recherches ?

J’ai commencé des recherches en 2013, après avoir rencontré Patrick Lecoutre, alors directeur de l’observatoire de la ville de Lille. Nous avons tout de suite été d’accord pour travailler sur cette histoire que nous trouvions incroyable.

Mais surtout parce qu’aucun historien spécialiste de la Seconde Guerre mondiale n’avait travaillé en détail sur ce sauvetage. Il y a bien eu quelques articles dans des revues spécialisées en 1978 et 1992. Mais rien de fouillé sur les motivation des cheminots. Et les témoignages retrouvés étaient toujours les mêmes depuis 1992.

Alors il a fallu entreprendre des recherches que personne n’avait faites jusque-là. C’est une collègue, Monique Heddebaut, qui a trouvé une liste de cheminots actifs le 11 septembre 1942 dans les archives départementales. Puis j’ai recherché individuellement les cheminots les plus actifs et j’ai retrouvé des familles, qui, pour certaines ignoraient ce sauvetage.

C’est le cas de Marcel Hoffmann, le cheminot qui a sauvé 10 personnes. C’est le plus actif. Sa propre fille ignorait l’activité de son père. Elle avait entendu parler de personnes sauvées mais elle ignorait qu’il s’agissait de Juifs. Mais ce qui nous a le plus aidé, c’est le rapport du chef de gare de Fives, Jean Mabille, qui racontait en détails le sauvetage.

Là, nous avons compris qu’il ne s’agissait pas d’un simple sauvetage.

Serge Klarsfeld vous a dit qu’il s’agissait sans doute du plus grand sauvetage de juifs en partance pour les camps de la mort. Comment expliquez-vous à la fois ce geste héroïque et le fait que ce sauvetage soit un grand oublié de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale en France ?

En effet, mon éditeur a envoyé mon livre – Sauvons les enfants – à Serge Klarsfeld et je lui ai demandé une préface. Il l’a lu et m’a envoyé une préface dans laquelle il confirme qu’il s’agit de l’événement le plus important en terme de sauvetage dans une gare française.

Le Musée de l’Holocauste de Washington (USHMM) considère qu’il s’agit d’un, voire du plus grand, sauvetage de Juifs d’un convoi en partance pour Auschwitz de toute l’Europe. M. Klarsfeld a par ailleurs trouvé ce travail très intéressant et très détaillé.

Qui êtes-vous venu rencontrer en Israël avec Patrick Lecoutre ?

Nous avons rencontré des témoins, dont un rescapé du 11 septembre 1942. Il avait 18 mois mais c’est surtout ce que sa mère lui a raconté – elle aussi a été sauvée par un cheminot – qui nous intéressait. Je vais devoir revenir car un témoin s’est rétracté à la dernière minute. Il est difficile de parler pour certains.

J’ai aussi essayé de rencontrer l’employé de Yad Vashem, avec qui je travaille sur des dossiers de reconnaissance de Justes parmi les Nations. Mais je suis venu durant la période de Roch HaShana…

La SNCF, incriminée pour sa participation dans la déportation des juifs vous a-t-elle apporté une aide pour retrouver des éléments d’histoire dans ses archives ?

Initialement lorsque j’ai commencé mes recherches en 2013, la SNCF n’avait pas connaissance de ce sauvetage. Même les employés de la SNCF qui travaillaient sur le site de la gare de Fives ignoraient ce sauvetage.

Je m’y suis rendu à plusieurs reprises avec mon collègue Patrick pour retrouver les bâtiments et les lieux précis du sauvetage. Mais la SNCF n’a pas contribué à nos recherches. A l’époque, nous travaillions sur nos propres fonds.

Aujourd’hui, après le livre et la cérémonie qui a été organisée le 11 septembre 2016 sur le site, avec la présence de cinq enfants sauvés en 1942, la direction de la communication m’aide pour certains déplacements.

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