La question de savoir comment vont les ex-otages et les familles des victimes des attentats de Paris (et de Toulouse) serait presque indécente à poser tant on suppose la douleur insurmontable. L’anniversaire de ces tragédies incite pour autant à prendre de leurs nouvelles. Ainsi, explique le psychologue clinicien directeur du Pôle enfance de l’OSE, « un anniversaire, c’est à la fois une prise de distance avec l’événement et sa répétition par l’actualisation médiatique du traumatisme vécu ». À la suite des attentats de janvier 2015, l’œuvre de Secours aux Enfants a créé l’UPR, l’Unité de soins psychotraumatiques et résilience, une unité spécialisée pour venir en aide aux victimes d’attentats et à leurs proches, enfants et adultes. Avec son équipe, Éric Ghozlan s’est donc directement intégré à l’équipe de nuit qui a accueilli les otages de l’Hypercacher dès leur libération. « Notre volonté est d’être une sorte de fil rouge. Les victimes savent qu’elles peuvent se tourner vers nous dès qu’elles en ressentent le besoin, maintenant ou plus tard », explique-t-il.
(…)Patrick Klugman est l’avocat des ex-otages de la chambre froide de l’Hypercacher. « Les victimes ne vont pas bien dans l’ensemble », affirme-t-il. Et d’expliquer : « Elles ont pour la plupart d’entre elles le sentiment d’avoir disparu du champ de la victimologie. Un sentiment renforcé depuis les attentats du 13 novembre et du 14 juillet. Elles se sentent comme coincées entre Charlie Hebdo et le Bataclan. Elles ont un peu le sentiment d’avoir été rayées de la carte des victimes. La seule figure qui demeure connue est celle de Lassana Bathily, qui, quel que soit le rôle que celui-ci a joué, n’a pas été victime. Cela les fait extrêmement souffrir ».
Lire la suite dans Actu J
Artículos Relacionados: