Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu estime que les juifs français devaient pouvoir porter la kippa s’ils le voulaient, mais que décider ou non de le faire en fonction de la sécurité relevait du choix individuel.
Et les parisiens sont partagés. À Paris, dans le quartier du Marais, qui abrite une importante communauté juive, rien n’a changé. Parmi les passants, des hommes arpentent la rue des Rosiers coiffés d’un chapeau, d’une casquette ou d’une kippa. Cette petite calotte portée par les juifs pratiquants n’est en effet pas obligatoire. À défaut, il suffit de se couvrir la tête. Certains le font uniquement lorsqu’ils entrent dans une synagogue. D’autres préfèrent la revêtir en tous lieux et toute la journée.
Yaakov, lui, a opté pour la casquette, «plus discrète». Pour ce commerçant d’une trentaine d’années, la kippa «attire les regards» et peut être assimilée à de «la provocation». «Je ne vis pas dans la peur, mais on a des raisons d’avoir peur», estime ce traiteur, qui se dit d’accord avec les déclarations de Zvi Ammar. À l’inverse, André Cohen, président de la communauté juive de Cachan, désapprouve ces consignes. «Je comprends l’émotion qui a pu gagner Marseille», réagit ce père de famille, croisé rue Pavée, à la sortie de la synagogue, kippa sur la tête. «Mais on ne peut pas nous demander d’enlever ce que nous sommes. Il faut savoir garder une dignité et rester soi», insiste cet homme de 60 ans. «Si un criminel porte un pantalon, faut-il alors que nous arrêtions de porter des pantalons?», s’interroge-t-il, non sans ironie. «C’est aux pouvoirs publics d’assurer l’ordre public, pas à nous de changer».
«Je ne vais pas me cacher»
Devant l’école de travail ORT, rue des Rosiers, Manu fume une cigarette avec un ami. Cet étudiant de 23 ans s’apprête à rentrer en cours avec sa kippa en velours, autorisée dans ce centre de formation d’apprentis (CFA) privé. Il a suivi le débat autour du port de la kippa et se dit partagé. «D’un côté, Zvi Ammar a raison car il souhaite protéger sa communauté», concède-t-il. «Mais de l’autre, si on ne peut plus pratiquer sa religion normalement, il n’y a plus qu’à faire ses valises et partir». Malgré son agression en 2013, pas question pour lui de changer ses habitudes. «C’était chez moi, à Sarcelles, un coup de poing dans la rue puis le mec est parti. J’ai déposé plainte et j’attends toujours», soupire-t-il. «Mais je ne vais pas me cacher. Je reste juste vigilant. De toute façon, si quelque chose doit arriver, ça arrivera», conclut le jeune homme avant de s’engouffrer dans l’établissement.
Derrière, une enseignante d’histoire-géographie lui emboîte le pas. Cheveux bouclés, grand sourire, Christel Roels plaisante avec un collègue: «Mon père était juif, ma mère chrétienne. Je suis mitigée cochon d’Inde», s’amuse-t-elle. Le débat sur la kippa lui semble stérile. «Dans les années 1980, on ne la portait pas et ça n’a pas empêché l’attentat de la rue Copernic (le 3 octobre 1980) et celui de la rue des Rosiers (le 9 août 1982). J’en sais quelque chose, un de mes amis est mort ce jour-là», ajoute-t-elle…
Mantener una dignidad, como dice Andrew Cohen… Además es Francia y estamos hablando de que un paraíso fiscal no lo es …La obligación de seguridad pública en ese país está más que justificada … Si su esquema de seguridad está rebasado que hagan algo , pero no doblar las manos …sería lo peor ….