La chercheuse libanaise Nayla Abi Nader appelle à revoir les programmes scolaires et à cesser d’alimenter l’obscurantisme

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Nayla Abi Nader, chercheuse libanaise spécialiste en Pensée islamique, a averti que la dichotomie entre musulmans et non-musulmans divisait la société. Elle a déclaré : « Nous n’avons aucun intérêt aux conflits, aux combats ou à la classification des personnes en dhimmis et non-dhimmis ». Appelant à une réforme dans le domaine éducatif, elle a exhorté à cesser d’éduquer à l’ignorance. C’était dans une émission diffusée le 20 mars 2018 sur Alghad, chaîne télévisée émiratie émettant d’Egypte. Extraits :

Nayla Abi Nader : Musulman contre infidèle, religieux contre non-religieux, musulman contre non-musulman – cette dualité ou dichotomie divise la société, les gens et les idéologies. Nous continuons à en souffrir. […]

Qu’est-ce qui nous empêche d’avancer vers la mise en pratique de l’égalité ? La question est de savoir à qui profitent tous ces conflits. Je souhaite aborder cette question dans une perspective utilitaire. Autrefois, les êtres humains s’entre-tuaient pour des pâturages, de la nourriture et de l’eau, puis ils ont découvert qu’il était dans leur intérêt de signer des pactes et de coexister en paix. Jusqu’à quand serons-nous incapables de discerner nos propres intérêts ? Nos intérêts ne se trouvent pas dans les conflits, les combats ou la classification des gens comme dhimmis ou non-dhimmis. Nous sommes venus dans ce monde pour vivre, grandir, être heureux, partager, découvrir la vie et la savourer. […]

La question est de savoir quand allons-nous prendre conscience que notre humanité est en danger et qu’il est dans notre intérêt de nous réveiller. Nous devons nous réveiller de notre profond sommeil, sans attendre que quelqu’un d’autre le fasse. Ce réveil est lié à une réforme dans le domaine éducatif. Nous devons réexaminer tous nos programmes et analyser notre méthode d’enseignement. C’est nous qui éduquons à l’arriération et qui posons les bases de l’ignorance, d’une [attitude] réactionnaire et de toutes les tragédies auxquelles nous sommes confrontés aujourd’hui. […]