C’est une enquête hors norme. Par sa nature et son ampleur. Pendant dix-huit mois, Ipsos a sondé les Français sur le “vivre ensemble” en n’éludant aucun sujet : religion, racisme, antisémitisme, terrorisme… Particularité supplémentaire de cette étude : elle donne la parole aux juifs et aux musulmans. La Fondation du judaïsme français, institution reconnue d’utilité publique, qui œuvre au rayonnement de la culture juive, a tout d’abord commandé une étude sur la “perception et les attentes de la population juive”, puis a décidé de l’étendre aux musulmans de France… Tout ceci sous le contrôle de chercheurs de l’EHESS et du CNRS.
Mais comment interroger des juifs ou des musulmans dans un pays qui refuse de découper sa population en catégories ethnico-religieuses? “Il n’existe aucune définition parfaite de qui est juif ou musulman et de qui ne l’est pas, tant ces groupes sociaux ne se définissent pas uniquement par la religion, explique Brice Teinturier d’Ipsos. La meilleure façon de procéder est de partir de la définition par l’interviewé lui-même, quels que soient les critères qu’il mobilise pour cela : religieux, culturels, familiaux… C’est ce que nous avons fait et c’est ce qui permet d’obtenir l’échantillon le plus représentatif, le moins biaisé et qui reste très significatif même sur une base réduite.”
Les premiers entretiens ont débuté en juillet 2014 et se sont achevés en juin 2015. Avant et après la tuerie de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher (lire note technique dans l’infographie ci-dessous). “Ce n’est pas un coup médiatique, renchérit Ariel Goldmann, le président de la Fondation du judaïsme français, nous pourrions mettre en place un baromètre. Notre enquête ne prend pas en compte les effets des attentats du 13 novembre. Quels en ont été les effets? Des rangs resserrés? Une défiance accrue?”
La méfiance générale
Les résultats révèlent une France de la méfiance, qui dans sa grande majorité n’a pas confiance en son avenir (61%) et encore moins en l’autre. Ils sont 66% à penser qu'”on ne peut pas faire confiance à la plupart des gens” et 54% que “l’immigration n’est pas une source d’enrichissement”. Un tiers des Français considère qu'”une situation raciste peut se justifier”. Un juif sur dix dit avoir été personnellement victime d’une agression physique. Quant aux musulmans, 41% d’entre eux disent avoir essuyé personnellement des remarques ou des insultes. Des résultats vertigineux.
Le choc des religions
49% des Français interrogés par Ipsos pensent que “les catholiques représentent moins de la moitié de la population” mais que “les musulmans pèsent pour plus de 20% et les juifs pour 10%. Les études sur le sujet, notamment celles de l’Institut national d’études démographiques (Ined), tendraient à montrer que ces deux communautés seraient en réalité entre trois et six millions, soit moins de 10% de la population. Si une majorité de Français concèdent qu’en France, les différentes religions “coexistent plutôt bien”, plus d’un sur quatre ne voit pas “l’intégrisme religieux” comme un phénomène marginal. Pis, 23% des personnes interrogées confient avoir assisté, au cours de l’année, à des agressions contre des personnes en raison de leur religion.
L’antisémitisme en progression
L’étude de la Fondation du judaïsme montre que les juifs sont à la fois considérés comme “des Français comme les autres”, plutôt “bien intégrés” (90%). Pourtant, six Français sur dix prêtent aux juifs “une part de responsabilité dans l’antisémitisme”. Pour la grande majorité des sondés (42%), cette part est certes “minime”, mais on constate que ces derniers adhérent majoritairement à la plupart des stéréotypes antisémites. Plus de 40% des ouvriers et… 32% des cadres prennent pour acquis au moins cinq de ces préjugés. Ce bruit de fond “antisémite” n’est pas nouveau mais il se révèle résistant et particulièrement répandu dans la population de culture musulmane. Fruit d’un étrange mélange, entre concurrence communautaire, sentiment de proximité culturelle et de détestation d’Israël…
Lo dije dias atras en un comentario…que el antisemitismo en Europa está creciendo. Esta encuesta lo demuestra y es solo la punta del iceberg en ese mar de conflictos etnicos dormidos, cubiertos de una fina capa de polvo que desaparecera si llegan vientos ultranacionalistas en los años venideros.
Sea por causa musulmana, por lo miles de inmigrantes que arriban al viejo continente, por una crisis economica, por desempleo…lo principal es que la violencia contra los hebreos está adormecida, aletargada.
Hay que estar alerta para haccer las maletas y mudarse de ciudad, region o pais. El judio errante debe seguir presente y con el pasaporte en regla.