Après la destruction en vol par Israël du drone iranien qui avait pénétré dans son espace aérien le 10 février 2018 et ses attaques subséquentes contre le centre d’opération des drones en Syrie, le Hamas et d’autres factions palestiniennes importantes comme le Front populaire de libération de la Palestine, le Djihad islamique palestinien et le Front démocratique pour la libération de la Palestine ont condamné les attaques israéliennes et annoncé que leurs branches militaires avaient rehaussé le niveau d’alerte. Les déclarations et annonces publiées par les différentes factions ont souligné le fait que tous les fronts de l’axe de résistance contre Israël constituaient un front unique, et que toute attaque israélienne sur les autres fronts de l’axe de résistance – à savoir en Syrie ou au Liban – engendrerait une réaction des Palestiniens à Gaza. Ce message a également été relayé dans des articles et commentaires dans les journaux et sites web affiliés au Hamas.
Dans une interview donnée par Hossein Cheikh Al-Islam, conseiller du ministre des Affaires étrangères iranien à l’organe de presse du Hamas Al-Risala, celui-ci a mentionné « une demarche stratégique de constituer un front unifié en Syrie, au Liban et à Gaza », précisant que « l’activité pour constituer ce front n’avait pas cessé, mais s’était renforcée » [1]. Ces déclarations font suite à de nombreuses réunions et contacts ces derniers mois entre les différents éléments de l’axe de la résistance, qui ont également évoqué la possibilité d’une action conjointe contre Israël.[2]
Les déclarations de Cheikh Al-Islam correspondent à la politique iranienne qui dure depuis des années, consistant à agir via ses alliés, politique dont il s’est momentanément écarté il y a quelques jours en envoyant un drone dans l’espace aérien israélien.[3] Il convient de mentionner que l’Iran a récemment accru ses préparatifs en vue d’une attaque contre Israël, en révélant les contacts directs de Qassem Soleimani, commandandant de la Force Qods du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), avec le Hamas et le Djihad islamique palestinien. Les visites d’officiels iraniens à la frontière libano-israélienne se sont également multipliées.[4]
Lien vers le rapport en anglais
Notes :
[1] Alresalah.ps, 2 février 2018.
[2] Voir Enquête et analyse de MEMRI n°1366, Intensive Discussions In Resistance Axis Ahead Of Possible Joint Confrontation With Israel; Syrian Daily: A Confrontation Is Inevitable, 1er janvier 2018.
[3] Voir Enquête et analyse de MEMRI n° 1374, Shifts In Iran’s Strategy Against Israel – From Using Proxies To Direct Action: Iran-Operated Iranian Drone Enters Israeli Airspace, 12 février 2018.
[4] Le 11 décembre 2017, selon des informations, Soleimani se serait entretenu au téléphone avec les commandants des branches militaires du Hamas et du Djihad islamique palestinien et leur aurait enjoint de recruter de nouveaux activistes en Cisjordanie. Il leur aurait également dit que l’armement en Cisjordanie est une priorité essentielle du dirigeant iranien Khamenei, et que Téhéran était disposée à aider les forces de la résistance islamique palestinienne par tous les moyens. Soleimani aurait souligné le fait que les autres groupes de résistance dans la région étaient prêts à défendre la mosquée Al-Aqsa (Tasnim, Iran, 11 décembre 2017 ; Al-Jarida, Koweït, 13 décembre, 2017). Au sujet des visites sur la frontière Israël-Liban d’officiels iraniens et d’officiels des milices chiites soutenues par l’Iran, comme celle de l’associé de Khamenei Ebrahim Raisi et du commandant des milices irakiennes Qais Al-Khazali, voir MEMRI en français, Ebrahim Raisi, associé et héritier désigné du Guide suprême iranien Khamenei, en visite à la frontière entre Israël et le Liban : « Bientôt nous assisterons à la libération de Jérusalem », 4 février 2018 ; Clip n° 6308 de MEMRI TV, Iraqi Shiite Militia Commander Qais Al-Khazali Enters Lebanon, Visits Israeli Border, 8 décembre 2017.
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