Le premier sourire de Gilad à son retour à la vie

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Je n’ai jamais rencontré Gilad Shalit: il a maintenant 25 ans et a passé 20% de sa vie, dans des conditions de captivité dont nous ignorons tout. Depuis cinq ans, il n’a vu que ses geôliers. Personne ne savait s’il était encore vivant. Et cette arrière-pensée qu’il était peut-être déjà mort ne quittait aucun de ceux qui parlaient à la famille de Gilad. Ce non-dit, insupportable, pesait en arrière-plan sur toutes les conversations. Depuis une vidéo de septembre 2009, aucune nouvelle, absolument aucune nouvelle.

Admirable famille. Discipliné, introverti et taciturne, Noam Shalit a fait violence à sa discrétion naturelle pour devenir le messager de la violence faite à son fils. Il a rencontré les grands de la planète, il a exploré toutes les pistes, il n’a jamais versé dans la vocifération, ou le vedettariat factice; il n’a jamais dévié de son objectif: que son fils ne soit pas oublié.

J’ai rencontré Noam Shalit la première fois en 2007, peu après l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy, qui, le premier, a souligné et n’a jamais arrêté de le faire, que Gilad était français et que la France avait une responsabilité particulière dans sa libération. A l’Elysée étaient venues trois familles, car on pensait qu’ils étaient trois, les soldats israéliens kidnappés. N’oublions pas Eldad Regev et Ehud Goldwasser, enlevés le 12 juillet 2006 par le Hezbollah. Seuls leurs cercueils ont été rendus dans un échange douloureux le 15 juillet 2008 contre cinq terroristes du Hezbollah, parmi lesquels Sami Kuntar, assassin d’enfant devenu à sa libération un héros du Hezbollah.


Certains hommes politiques se sont fortement et magnifiquement engagés pour Gilad Shalit, d’autres plus mollement, d’autres enfin se sont prêtés à des comparaisons insupportables. Combien de fois il a fallu répéter que Gilad n’était pas un prisonnier de guerre, mais un otage, que sa situation n’avait rien à voir avec celle de Salih Hamouri ou d’autres prisonniers, condamnés légalement pour des actes authentifiés et bénéficiant pour leur défense et leur incarcération de tous les avantages que donne une démocratie. Mais tous les amalgames sont bons, s’ils peuvent servir à la critique d’Israël.

Je pense au sourire triste de Noam Shalit, soucieux de ne pas mettre son interlocuteur dans l’embarras et à ne pas lui montrer l’angoisse qui l’étreignait depuis tant d’années. Je pense à cette tente à Jérusalem où la famille Shalit s’était installée jusqu’au retour de son fils, à cette énergie qu’il lui a fallu pour que la cause de Gilad, malgré les difficultés et les réticences, s’impose comme incontournable.

Je pense à tous ces familles israéliennes qui seront blessées d’apprendre que l’assassin de leur proche fera partie de la fournée des libérés en échange, je pense aux vantardises obscènes auxquelles leur retour donnera lieu de la part du Hamas. Je pense à la patience des négociateurs, au courage du gouvernement israélien et de toutes les instances de sécurité du pays qui ont poussé aux négociations. Je pense à cette magnifique société israélienne qui fait sienne la phrase du Talmud qui accueille les Justes des Nations: “Qui sauve un homme sauve un monde” et n’hésite pas à échanger des centaines de coupables pour récupérer un seul de ses fils.

Et je pense au premier sourire de Gilad à son retour à la vie.

Bonnes fêtes de Souccoth.

Richard Prasquier
Président du CRIF

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