Le président iranien Rohani : L’Iran va cesser la vente de l’excédent d’uranium enrichi et d’eau lourde – Cela nous coûte désormais trop cher de stopper le flux de migrants en direction de l’Europe

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Le président de la République islamique d’Iran Hassan Rohani a déclaré dans un discours diffusé le 8 mai 2019 sur IRINN TV que, conformément à la décision du Conseil suprême de sécurité nationale, il avait envoyé des lettres aux dirigeants des cinq pays restants du PAGC (Plan d’action globale commun, JCPOA en anglais), annonçant que son pays cesserait de vendre l’excédent d’eau lourde et d’uranium enrichi à un « certain pays », geste qui devait permettre aux cinq pays d’entamer des négociations sur le pétrole et le secteur bancaire. Il a expliqué que l’Iran avait vendu plus de 130 tonnes d’eau lourde à un « certain pays », et que tout excès d’uranium dépassant les 300 kg avait été vendu à « un certain pays » en échange de yellowcake. Rohani a affirmé que, si un accord n’était pas trouvé dans les 60 jours, l’Iran ne respecterait plus la limite d’enrichissement de 3,67 % prévue par le PAGC et reprendrait la construction du réacteur à eau lourde d’Arak, conformément aux plans de construction antérieurs au PAGC.


Rohani a également affirmé qu’il y aurait une prorogation de 60 jours supplémentaires durant cette seconde phase, suite à laquelle de nouvelles actions seraient prises. Il a déclaré que les lettres mettaient en garde que, si les cinq pays renvoyaient le dossier au Conseil de sécurité, ils seraient confrontés à une « mesure très décisive », détaillée selon lui dans ces lettres. Il a ensuite rappelé aux amis de l’Iran que si l’Iran n’avait pas « rempli son rôle », les terroristes déambuleraient actuellement dans les capitales européennes, les immigrants afflueraient en Europe et de grandes quantités de drogue y seraient en circulation. Il a ajouté que le PAGC avait été un accord « win-win » et que s’il devenait un accord « win-lose », comme les Etats-Unis le souhaitent selon lui, l’Iran le transformerait en accord « lose-lose », et toutes les parties concernées en ressortiraient perdantes. Extraits :

« A chaque fois que notre matériau enrichi a atteint le seuil des 300 kilogrammes, nous en avons vendu l’excédent à un certain pays, et nous avons reçu du yellowcake en retour »

Hassan Rohani : Conformément à la décision du Conseil suprême de sécurité nationale, j’ai envoyé aujourd’hui cinq lettres aux dirigeants des cinq pays qui sont demeurés au sein du PAGC. […]

Aujourd’hui, nous avons annoncé aux dirigeants de ces cinq pays que nous cesserions de faire deux choses que nous faisions jusqu’à présent. Ces deux actions – en résumé – étaient deux actions de vente.

Chaque fois que notre matériau enrichi atteignait le seuil de 300 kilogrammes, nous en vendions l’excédent à un certain pays, et nous recevions du yellowcake en contrepartie. A ce jour, nous cesserons cette vente. Le second [type de] vente concernait l’eau lourde. Chaque fois que notre quantité d’eau lourde dépassait les 130 tonnes, nous vendions l’excédent à un certain pays. Aujourd’hui, nous cessons aussi ce [type de] vente. […]

Cette annonce est valable pour 60 jours. Nous avons informé les autres parties que, si dans un délai de 60 jours, les cinq pays se joignent aux négociations et que nous parvenons à des résultats et réalisons nos principaux intérêts – notamment concernant les questions importantes relatives au pétrole et aux banques, alors nous reviendrions à la case départ. […]

« Dans le cadre du PAGC, nous avons convenu de maintenir le niveau d’enrichissement à 3,67 % – nous n’aurons désormais plus de limite »

Toutefois, si nous n’obtenons pas de résultats dans les 60 jours, nous prendrons deux mesures supplémentaires. Dans le cadre du PAGC, nous avions accepté de maintenir le niveau d’enrichissement à 3,67 % ; nous allons y mettre fin. En d’autres termes, nous n’aurons aucune limite. L’autre mesure concerne le réacteur à eau lourde d’Arak, qui devait être reconstruit en coopération avec l’ancien P5+1 [les Etats-Unis se sont retirés depuis]. Le processus se poursuit, jusqu’à ce que nous atteignions nos résultats définitifs. [Toutefois,] au terme de ces 60 jours, nous déciderons de reprendre [la construction] du réacteur d’Arak conformément au plan antérieur au PAGC, et de terminer la [construction du] réacteur d’Arak. Nous accorderons une prorogation de 60 jours dans la seconde phase également, et si nous n’obtenons pas de résultats, nous prévoyons de prendre des mesures supplémentaires. Bien évidemment, dans notre message aux cinq pays, nous avons explicitement indiqué que, si jamais ils cherchaient un prétexte pour envoyer le dossier de l’Iran devant le Conseil de sécurité, ils seraient confrontés à une mesure très décisive de notre part. J’ai détaillé cette mesure dans ma lettre aux dirigeants des cinq pays. […]

Nous avons senti que le PAGC avait besoin d’une intervention chirurgicale et que les analgésiques de l’année dernière n’étaient pas suffisants. Cette intervention visait à sauver le PAGC, pas à le tuer. […] J’aimerais dire encore une chose à nos amis. […]

« Vous savez que si nous n’avions pas rempli notre rôle, les terroristes déambuleraient actuellement avec arrogance dans les capitales européennes »

Vous savez que si nous n’avions pas rempli notre rôle, les terroristes déambuleraient avec arrogance dans les capitales européennes. Vous savez que nous avons empêché l’afflux d’immigrants en Europe par cette région, et que nous avons reçu – et recevons toujours – des millions d’immigrants. Vous savez que nous avons constitué la plus grande tranchée de la lutte contre la drogue.

C’est nous qui avons sacrifié 4 000 martyrs de nos forces bien aimées et dévouées sur nos frontières orientales et qui avons empêché d’importantes quantités de drogues de passer par vos pays. Mais vous savez tous que ces actions coûtent des milliards de dollars. Dans les circonstances créées par les Etats-Unis, nous ne pouvons pas payer ces sommes. […]

Je l’ai dit dès le premier jour, et je le répète aujourd’hui : le PAGC était un accord gagnant-gagnant. Nous ne laisserons pas les Etats-Unis transformer cet accord gagnant-gagnant en accord gagnant-perdant. Le monde doit le savoir. Le PAGC ne deviendra pas un accord gagnant-perdant, comme le souhaite l’Amérique. Si cela se produit, alors ce sera un accord perdant-perdant.

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El Instituto de Investigación de Medios de Información en Medio Oriente (MEMRI) explora el Medio Oriente a través de los medios informativos de la región.

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