Pr Philip Salem, oncologue libano-américain de renom : Le Liban irait mieux s’il se trouvait toujours sous mandat français

Le professeur Philip Salem, oncologue de renom, a déclaré lors d’une interview accordée à LDC TV (Liban), le 4 janvier 2019, que la grève générale au Liban est importante, car elle signifie que les Libanais refusent l’impasse politique actuelle. Et d’ajouter que le jour de l’indépendance du Liban devrait être un jour de deuil et que la situation serait cent fois meilleure si le pays se trouvait toujours sous mandat français. En conclusion, il a appelé à la séparation de la religion et de l’État. 

Pr Philip Salem a reçu de nombreux prix, notamment la Médaille de la Liberté sénatoriale républicaine (Republican Senatorial Medal of Freedom) et la Médaille d’honneur d’Ellis Island. Extraits :

Philip Salem : Les Libanais préfèrent s’adapter [à la situation] plutôt que de se rebeller. S’il n’y a pas d’électricité, ils achètent un générateur, et s’il n’y a pas d’eau, ils achètent de l’eau, au lieu de se rebeller contre l’État afin de garantir leurs droits. La grève générale d’aujourd’hui est importante, car [elle signifie que] le peuple libanais dans son ensemble n’accepte pas la situation actuelle, dans laquelle nous sommes incapables de former un gouvernement depuis sept mois. Nous montrons au monde le visage d’un État défaillant et de gens incapables de s’autogouverner. […]

Le Jour de l’indépendance du Liban aurait dû être un jour de deuil et non un jour de fierté.

Animateur : Pourquoi ? Parce que nous nous sommes séparés des Français ? 

Philip Salem : Si le Liban était toujours sous mandat français, la situation serait cent fois meilleure qu’aujourd’hui. 

Animateur : Vous allez à présent être accusé de soutenir le colonialisme… 

Philip Salem : Nous avons accédé à l’indépendance, mais qu’en avons-nous fait ? Où l’indépendance a-t-elle mené le Liban ? Malheureusement, les dirigeants politiques et les écoles traditionnelles de pensée politique au Liban ont provoqué le flétrissement du Liban. […]

Au Liban et au [Moyen-]Orient, nous ne pourrons réaliser aucun progrès réel, si nous ne sommes pas capables de séparer la religion et l’État et, plus important encore, de séparer la religion et l’éducation, car l’éducation est la véritable révolution en vue de créer un nouvel individu.

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