Le Quartet arabe (Égypte, Arabie saoudite, Jordanie et Émirats arabes unis) poursuit ses efforts en vue d’une réconciliation au sein du Fatah et pour nommer un successeur au président palestinien Mahmoud Abbas. Récemment, Abbas a rejeté une initiative du Quartet en ce sens, au motif qu’il n’accepterait pas d’ingérence arabe dans les affaires palestiniennes. [1]
Plusieurs médias arabes ont couvert la visite d’une importante délégation de la Ligue arabe à Abbas à Ramallah le 9 novembre 2016. La délégation, composée du secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmad Abou Al-Gheit, et de ses deux prédécesseurs, Amr Moussa et Nabil Al-Arabi, s’est rendue à Ramallah pour participer, officiellement, à l’ouverture du Musée Yasser Arafat. Les trois représentants auraient fait pression sur Abbas pour qu’il se choisisse un successeur, et tenté de le persuader de se réconcilier avec Mohammed Dahlan – ancien membre du Conseil législatif palestinien (CLP) du Fatah et chef de la sécurité préventive à Gaza, et aujourd’hui successeur potentiel – en lui permettant de revenir sur la scène politique après son expulsion en 2011 du Fatah, et d’arrêter de le persécuter, lui et ses partisans.
Le site web Arabi21, proche des Frères musulmans, a souligné dans un article du 12 novembre que la visite de la délégation à Ramallah et la rencontre avec Abbas se sont tenues « loin de l’attention des médias » afin d’éviter de laisser paraître une quelconque normalisation avec Israël, et en raison de la nature délicate de l’objectif de la réunion : la nomination d’un successeur à Abbas. [2]
Le 16 novembre, le quotidien islamique égyptien indépendant Al-Misriyyoun a publié un long article sur le sujet, précisant qu’Abou Al-Gheit avait proposé à Abbas trois successeurs potentiels : l’ancien ministre des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne (AP) et neveu d’Arafat Nasser Al-Qidwa ; Marwan Al-Barghouti, ancien membre du Fatah, qui purge cinq peines de prison à perpétuité en Israël pour avoir orchestré des attentats pendant la deuxième Intifada ; et Dahlan. Selon le journal, les pays arabes, et notamment l’Égypte, tiennent à nommer un successeur à Abbas, car si celui-ci quittait la scène politique sans le faire, le poste de président de l’AP pourrait revenir au président du Conseil législatif palestinien (CLP) et membre du Hamas Aziz Dweik, conférant au Hamas une assise au sein de la direction de l’AP. [3]
Arabi21 et Al-Misryyoun ont rapporté qu’Abbas avait rejeté les demandes de la délégation, en dépit des menaces de sanctions et du risque de perdre sa légitimité aux yeux de la Ligue arabe.
Notons que, ces dernières semaines, des articles parus dans la presse égyptienne ont fustigé Abbas pour avoir ainsi accueillé les efforts de médiation du Quartet arabe [4].
Lire l’article dans son intégralité en anglais
Notes :
[1] Voir Tension Between Mahmoud ‘Abbas, Arab Quartet Over Initiative For Internal Reconciliation In Fatah, 27 septembre 2016.
[2] Arabi21.com, 12 novembre 2016.
[3] Al-Misriyyoun (Egypte), 16 novembre 2016.
[4] Voir par exemple Al-Ahram (Egypte), les 27 octobre 2016 et 13 novembre 2016 ; Al-Yawm Al-Sabi’(Egypte), 8 novembre 2016.
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