Ali-Akbar Hachemi Rafsandjani, président du Conseil de discernement iranien, a accusé le régime de bafouer la liberté d’expression et de bannir des partis politiques. Lors d’une réunion de militants politiques privés du droit de se présenter aux prochaines élections, Rafsandjani a averti le régime que cette mesure pourrait conduire à un faible taux de participation aux élections, puis éventuellement à des troubles sociaux. Le discours a été mis en ligne sur le site personnel de Rafsandjani le 23 janvier 2016. Extraits :
Ali-Akbar Hachemi Rafsandjani : Nous souhaitons une participation importante [d’étudiants] de l’université à la politique, aux élections, à l’administration [de l’Etat] et au progrès social. Mais les [étudiants] sont opprimés, je regrette de le dire, ce qui est très nuisible. Les jeunes musulmans étudient, et la plupart d’entre eux se dotent d’une éducation à leurs propres frais. Ils devraient au moins être libres d’exprimer leurs opinions.
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L’Iran jouit de la sécurité grâce à sa population. La population reste fidèle à la Révolution, mais nous devons comprendre… Les décisionnaires qui prennent les mauvaises décisions doivent comprendre que si les gens, surtout les jeunes et les personnes instruites, devenaient indifférents, la sécurité [de notre société] ne serait pas longtemps assurée. L’indifférence de la population est un grave danger.
Comment les gens deviennent-ils indifférents ? Notamment par les élections. S’ils comprennent qu’un choix leur est imposé lors des élections, il est évident qu’ils ne se rendront pas [aux urnes]. Depuis nos premières élections, nos référendums ont toujours été libres. La grande majorité y a participé, avec un taux de vote de 99 %, [ensuite tombé] à 60-70 %. Nous avons toujours eu [un taux de participation élevé], mais [les partis politiques] récemment formés se sont vus refuser la permission d’être actifs aux élections. Ils ne peuvent que voter. Le [camp idéologique] interfère [dans les élections], ce qui pourrait mener lentement au danger de l’indifférence au sein du pays. Qui nous permet [de jouer] avec le sort de la population ? Nous sommes tous nés libres, et personne ne peut nous dire quoi penser. Ils ne peuvent que nous orienter.
[…]
[Le camp idéologique] ne fait que se leurrer, car les gens sont instruits et sagaces, et même si nous leur offrons [notre] analyse, ils ne dénigreront pas la leur.
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Selon moi, le régime islamique devrait donner à son peuple la liberté, sans coercition, menaces, restrictions ou arrestations arbitraires. Je vais vous lire quelques-uns des préceptes de l’imam Khomeiny ; ainsi vous verrez qu’il a affirmé que les gens devraient être autorisés à gérer leurs propres affaires. [Il a dit] qu’il ne devrait pas y avoir d’écoutes aux portes ou de fausse calomnie. [Il a dit :] N’humiliez pas autruie, ne prenez pas leur honneur à la légère et respectez leurs droits.
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