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Le vice-président iranien Ali Akbar Salehi, chef de l’Organisation de l’énergie atomique d’Iran, a souligné, en réaction à la rhétorique de la campagne électorale de Trump, que « l’aspect technique [du JCPOA] est scellé ». Les négociations sont terminées, a-t-il affirmé, « en particulier concernant les articles techniques, qui sont l’épine dorsale de l’accord ». Saleh a précisé que si Washington renonçait à l’accord, l’Iran s’en trouverait mieux. « Nous sommes capables de revenir au point où nous en étions avant l’accord, d’une manière qui dérouterait et choquerait l’administration américaine », a-t-il dit. Ses déclarations ont été faites lors d’une interview télévisée sur Al-Jazeera, le 23 janvier 2017. Extraits :
Ali Akbar Salehi : Concernant l’aspect technique, tout va bien. L’Iran a respecté ses engagements. Récemment, nous avons franchi la dernière étape en retirant l’infrastructure des centrifugeuses à l’usine de Fordo. Dans ses derniers rapports, M. Amano dit que l’Iran s’est conformé à ses engagements et a tenu ses promesses. Concernant l’aspect juridique relatif à la question des inspections et la question du Protocole additionnel, nous maintenons qu’il n’y a aucun problème. Ce qui reste est l’aspect des sanctions et les questions politiques. C’est là que les problèmes se situent, car l’autre partie n’a pas respecté ses engagements en vertu de l’accord. Peut-être a-t-elle pris quelques mesures ostensibles pour faire croire qu’elle respectait ses engagements, mais la vérité est qu’elle n’a rien fait. Sinon, comment expliquer le fait que nos relations avec les grandes banques n’aient pas progressé, pas même d’un pas ?
Journaliste : Quand vous parlez de « l’autre partie », vous voulez dire les États-Unis ou tout le monde ?
Ali Akbar Salehi : En effet, je veux parler de l’Amérique. Jusqu’à présent, elle n’a rien fait qui mérite d’être mentionné. Elle n’a pris aucune mesure nécessaire, comme de donner le feu vert aux grandes banques. Ces banques nous traitent encore avec suspicion et hésitation… Car elles n’ont pas reçu de message clair des Américains… En apparence, l’Amérique fait ce qu’il faut, mais en douce, dans les coulisses, elle tente même de mettre des bâtons dans les roues. […]
Les positions [américaines] à notre égard sont clairement négatives, mais en un sens, certaines d’entre elles sont à notre avantage. Quand le président américain élu affirme que cet accord est le pire accord de l’histoire, la question est de savoir s’il est mauvais pour l’Iran ou pour l’Amérique et son président. Il veut sans nul doute dire que l’accord est mauvais pour lui, car il veut nous imposer un mauvais accord. Evidemment, cela n’arrivera jamais. Nous ne voulons pas juger à l’avance. Nous préférons attendre patiemment que la nouvelle administration commence à travailler, pour voir ce qu’elle fera dans le monde réel.
Heureusement, en Iran, nous sommes prêts à toutes les éventualités. Si la nouvelle administration maintient l’accord, respecte ses articles et les engagements de Washington, ce sera une bonne chose. C’est ce que nous voulons. Nous ne voulons pas que l’accord essuie de revers. […]
Mais si Washington renonce à l’accord, il devra en assumer la responsabilité aux yeux de l’opinion publique internationale. Nous ne perdrions rien, car nous reviendrions au point où nous en étions avant l’accord. Nous sommes capables de revenir là où nous étions avant l’accord, d’une manière qui dérouterait et choquerait l’administration américaine. […]
Journaliste : Donc l’Iran est capable de revenir au point où il en était avant l’accord sur le nucléaire…
Ali Akbar Salehi : Oui, rapidement – et à une bien meilleure position nucléaire qu’avant l’accord. Nous ne souhaitons pas que cela se produise. L’Iran ne sera pas le premier à violer l’accord sur le nucléaire. C’est notre décision en Iran.
Journaliste : En bref, l’Iran est-il prêt à apporter un changement quel qu’il soit à l’accord nucléaire ? Certains en Amérique disent que le but de toute cette pression est d’introduire des changements dans l’accord nucléaire. L’Iran est-il prêt à cela ?
Ali Akbar Salehi : Absolument pas. Permettez-moi de souligner que l’aspect technique de l’accord est totalement scellé.
Journaliste : Et s’ils émettent des exigences politiques ?
Ali Akbar Salehi : Nous ne pouvons pas aborder cette question maintenant, mais il n’y aura pas de nouveau processus de négociations sur l’accord nucléaire. C’est très clair.
Journaliste : Donc les négociations sont terminées ?
Ali Akbar Salehi : Oui, elles sont terminées, surtout concernant les articles techniques, qui sont l’épine dorsale de l’accord. Les articles portant sur l’enrichissement d’uranium, l’eau lourde, l’usine d’Arak et d’autres questions, ne sont plus sujets à débat.
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