Dans son sermon du vendredi 27 décembre, Hani Al- Sibai, prédicateur égyptien résidant à Londres et directeur du Centre Al-Maqrizi d’études historiques, fustige l’intervention française en Afrique – notamment en République centrafricaine. Pour lui, la France, source de tous les problèmes du continent, orchestre le « terrorisme criminel » contre les musulmans dans la région. Il évoque également l’Egypte, qualifiant son régime actuel d’« alliance militaire hérétique de Croisés », et critique la minorité chrétienne égyptienne et même les salafistes qui, affirme-t-il, collaborent avec le régime. Ci-dessous les principaux points de son sermon:
Selon Al-Sibai, la France, ne pouvant tolérer l’idée d’un musulman à la tête du pays, ou celle d’une coalition islamique au pouvoir, a décidé de semer la désunion. Ainsi, lorsque les musulmans se sont soudés pour se défendre, la France les a priés de faire preuve de retenue. La France a « armé une milice chrétienne qui a déclaré la guerre aux organisations [musulmanes], y compris celles qui collaborent avec les chrétiens. Dans certaines régions, ils sont entrés dans les maisons musulmanes, ont attrapé les enfants et les ont massacrés sous les yeux [de leurs parents] ». Les rues étaient jonchées de cadavres musulmans, mais l’ONU et l’Occident n’ont rien fait.
Pour Al-Sibai, la France considère toujours certains pays africains comme siens et l’ambassadeur français comme le véritable souverain de ces pays. Il ajoute: « La République centrafricaine est un pays appauvri gouverné par des gangs et [des groupes] de diverses nationalités, et la France est à l’origine des problèmes de ce pays… et de tous les problèmes en Afrique… C’est la France qui orchestre ce terrorisme criminel contre l’islam et les musulmans. La France est la tête du serpent et finance les groupes armés et les milices chrétiennes d’Afrique, notamment en République centrafricaine. »
En conclusion, Al-Sibai affirme que de nombreux pays dans le monde sont de fait occupés et contrôlés par les Etats-Unis et l’Europe. Certains directement, comme l’Irak, l’Afghanistan et la Palestine, mais la plupart indirectement, par le biais de leurs armées équipées par l’Occident, comme l’Egypte, l’Arabie saoudite ou l’Algérie. Par conséquent, les musulmans doivent répliquer de la même manière, c’est-à-dire engager un djihad défensif (djihad difai) et combattre pour défendre leurs foyers.
Concernant les événements en Egypte, Al-Sibai se demande pourquoi le gouvernement égyptien a eu une réaction frileuse quoique hystérique devant les attentats de Mansoura du 24 décembre 2013, condamnant les Frères musulmans avant même que l’enquête aboutisse. Il dénonce le fait que les officiers tués dans l’attentat aient été appelés « martyrs », alors que ces mêmes hommes avaient assassiné leurs frères et employé des brutes pour brûler et détruire les mosquées. Il n’épargne pas non plus le « perfide » courant salafiste, qui « collabore avec le gouvernement ». Il fustige aussi les chrétiens égyptiens, déplorant que le régime actuel traite comme un roi le milliardaire chrétien Naguib Sawiris, devenu le véritable souverain d’Egypte, grâce à sa richesse. La minorité chrétienne est plus puissante et beaucoup plus influente que la majorité musulmane opprimée, regrette-t-il.
Attaquant le régime actuel, qu’il appelle « gouvernement d’occupation », il clame: « Prêtez attention à la haine envers l’islam ; c’est une alliance militaire hérétique de Croisés, de communistes gauchisante. [Ce sont] des criminels, un gang de criminels qui s’est emparé du pouvoir en exploitant l’imbécillité et la mollesse de ceux qui ont abandonné le pouvoir [les FM dirigés par Morsi] sous prétexte d’une honteuse [tentative] de réconciliation [nationale] ». Selon lui, le ministre de la Défense Abd Al-Fattah Al-Sissi ne peut se lamenter des assassinats en Afrique, tant que des tueries sont perpétrées dans son propre pays. Il conclut: « Les gangs armés sont ceux qui dirigent et exploitent toutes les ressources de la nation. Ce sont eux qui déterminent si l’un est un terroriste ou un criminel, ou non. Ce sont eux qui déterminent ce qui doit être vu comme un crime… Ils ne peuvent être considérés comme des musulmans ; c’est un honneur qu’ils ne méritent pas. »
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