Par N. Mozes et M. Terdiman *
Après six ans de guerre en Syrie, le régime du président syrien Bachar Al-Assad semble prendre le dessus sur les forces rebelles. Le soutien massif des alliés de l’Iran, de la Russie et du Hezbollah, lui a permis d’écraser presque totalement ses adversaires et de les repousser bastion après bastion. Les zones contrôlées par les rebelles ont été assiégées, et le transfert de l’aide humanitaire à leurs résidents interdit. Elles ont subi des raids aériens massifs, dont des attaques de bombes-barils et d’artillerie. Les efforts du régime se focalisent désormais sur Alep, où il a déjà repris plus des deux tiers de l’est de la ville. Dans le même temps, les alliés russes du régime concentrent leur offensive sur Idlib, devenue un important bastion des forces de l’opposition venues de toutes parts du pays, en vertu d’ « accords de réconciliation » avec le régime, lesquels n’empêchent toutefois pas les Russes de les attaquer dans le cadre de son soutien au régime.
Les nombreuses victoires militaires du régime, notamment à Alep, ont lieu dans un contexte de changement politique pour certaines superpuissances occidentales ayant dirigé le camp anti-Assad. Suite au triomphe présidentiel de Donald Trump, à la victoire présidentielle française anticipée de François Fillon et aux déclarations des deux indiquant leur volonté de coopérer avec Assad dans sa lutte contre l’Etat islamique, le régime syrien a pu espérer des changements en sa faveur dans la politique américaine et française vis-à-vis de la crise en Syrie. En outre, il est désormais de plus en plus convaincu que sa cause est juste et qu’elle l’emportera, et déterminé à remporter une victoire totale, sans négociations.
Tout au long de la guerre, alors même que la situation sur le champ de bataille et la scène diplomatique étaient au plus bas, le régime syrien n’a jamais vacillé, convaincu de son triomphe final. Aujourd’hui, cette assurance en la victoire n’a de pair que le découragement de l’opposition et de ses supporters, qui essuient des pertes croissantes sur le champ de bataille, la division dans leurs rangs, tandis que des voix de plus en plus nombreuses présagent une prochaine victoire d’Assad.
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* N. Mozes et Dr M. Terdiman sont chargés de recherche à MEMRI.
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