Les tensions militaires montent entre la Russie et l’OTAN. La récente réunion du Conseil OTAN-Russie, qui s’est tenue le 13 juillet 2016, n’a pas amené de développement important en termes de dialogue politique. Le directeur du Département de la Sécurité européenne à l’Institut de l’Europe de l’Académie des Sciences russe, Dmitry Danilov, a affirmé que l’objectif de la réunion était de diminuer les risques et les préjudices mutuels, du fait qu’il n’existait « pratiquement aucun programme positif ». L’OTAN accuse la Russie de mener des activités militaires « provocatrices » dans la périphérie du territoire de l’OTAN et de déstabiliser la sécurité européenne par des actions agressives, comme l’annexion de la Crimée, ainsi que des exercices à grande échelle qui violent l’esprit du Document de Vienne de 2011 visant à instaurer la confiance et la transparence parmi les Etats membres.
La Russie, de son côté, accuse l’OTAN de mener des actions conflictuelles près de la frontière russe, considérant le déploiement de bataillons de l’OTAN en Pologne et dans les pays baltes, et d’une brigade en Roumanie, comme des violations de l’Acte fondateur OTAN-Russie de 1997. Moscou est également préoccupée par le système de missiles de défense Etats-Unis/OTAN déployé en Europe orientale. L’OTAN affirme que celui-ci est dirigé contre l’Iran et non contre la Russie, mais Moscou y voit une menace directe pour son arsenal nucléaire. Selon Mikhail Troitskiy, professeur associé à l’université MGIMO, l’OTAN pourrait envoyer un signal positif à la Russie en abandonnant ses projets de construire un système de missiles de défense capable « d’intercepter des missiles balistiques intercontinentaux [à savoir un missile balistique à tête nucléaire] en 2020, car ni l’Iran ni les autres acteurs du Moyen-Orient ne semblent capables d’acquérir de telles armes ».
En mai 2016, le think-tank pro-Kremlin « Conseil pour la politique étrangère et de défense » a publié un rapport intitulé « La politique étrangère russe : de la fin des années 2010 au début des années 2020 », qui faisait état d’un risque accru de confrontation nucléaire entre la Russie et l’Occident. Selon le rapport, « dans le monde de la politique traditionnelle, une telle redistribution rapide de la puissance économique et politique et de l’influence morale entraînerait inévitablement une série de guerres à grande échelle, ou même une nouvelle guerre mondiale. Mais à ce jour, cela a été empêché par le facteur structurel le plus important qui a déterminé le développement international au cours des 70 dernières années, les armes nucléaires, notamment les arsenaux superpuissants en Russie et aux Etats-Unis. Eux seuls ont empêché la guerre froide de se transformer en guerre nucléaire. Sans la menace dissuasive d’un Armageddon nucléaire, les « vieilles » élites mondiales auraient eu du mal à accepter le renforcement de l’influence des puissances montantes, notamment la Chine et l’Inde. Mais la prolifération des armes nucléaires se poursuit, tandis que le niveau de confiance, de dialogue et de coopération positive dans les domaines militaire et stratégique est extrêmement bas. Tout cela réuni augmente la probabilité d’un conflit nucléaire. La stabilité stratégique internationale à long terme a diminué. »
Légende de la caricature : Sur le serpent : Anaconda, référence à l’exercice militaire de l’OTAN « Anakonda-16 ». Le dessin fait référence à la célèbre fable russe, intitulée « Le cygne, le brochet et le crabe », par Ivan Krylov (1768-1844). Les trois animaux, qui représentent les membres de l’OTAN, s’y opposent et le combattent. Les trois animaux voulaient tirer une charrette (qui dans la caricature est représentée par l’exercice militaire « Anaconda-16″), mais le cygne, le brochet et le crabe la tirent dans des directions différentes. Par conséquent, même s’ils y mettent toutes leurs forces, la charrette ne bougea pas et tous leurs efforts se sont révélés avéré inutiles. (Vk.com/13studiya, le 27 juin 2016)
Artículos Relacionados: