Dans sa chronique du 27 mars 2017 en anglais, parue dans le quotidien turc radical Yeni Safak (Nouvelle Aurore), le rédacteur en chef Ibrahim Karagul exhorte la Turquie à cesser de combattre les ennemis de l’Occident, faisant vraisemblablement allusion à l’Etat islamique [EI], et à acquérir toutes sortes d’armes, y compris des armes nucléaires. Le quotidien est réputé pour ses contenus polémiques visant des figures de l’opposition et des minorités, et pour ses informations souvent saugrenues. [1]
Dans un article intitulé « Pourquoi une attaque de croisés ? Ils savent qu’Anatolie, ce dernier fort, gâchera le jeu », Karagul critique à maintes reprises le « monde occidental » et l’Occident « croisé », tout en se focalisant sur les actions des gouvernements d’Europe occidentale, qui permettent un activisme pro-PKK et répriment la propagande du parti AKP au pouvoir. Si les États-Unis ne sont jamais mentionnés, il cite « l’Allemagne et les pays de l’axe allemand ».
Karagul perçoit l’Occident comme un adversaire à la fois faible et agressif des puissances non occidentales. Un « axe de l’Atlantique » qui n’est plus capable de contrôler le monde, est placé en opposition à ses adversaires : « Non seulement la Turquie, mais aussi le monde musulman gagnant la côte pacifique, la Russie, la Chine, l’Amérique latine, l’Afrique centrale, le Sud et l’Asie du Sud-Est, qui se trouvent à l’extérieur de la région de l’Atlantique, pourraient avoir à affronter cette nouvelle folie. »
En évoquant le référendum turc du 16 avril qui devrait conférer au président Erdogan une marge de manoeuvre encore plus étendue, Karagul appelle à un changement radical dans la politique étrangère turque. Faisant clairement allusion à l’État islamique, il affirme : « Nous devons d’abord mettre de côté les combats contre tout ce que l’Occident a défini comme une menace, qu’il s’agisse d’une organisation ou d’autre chose ».
Il appelle à cesser d’aider l’Occident, en cessant notamment d’être « le garde-frontière européen, l’équipe antiterroriste ou la force de prévention des réfugiés » et à devenir « un Etat extraordinaire doté de toutes sortes de [moyens de] défense, dont l’armement nucléaire ».
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