Le 29 mai 1942, le commandement militaire allemand en France, Carl-Heinrich von Stülpnagel, signe la 8ème ordonnance qui rend le port de « l’étoile juive » obligatoire en public à partir du 7 juin 1942, pour les juifs de zone occupée de plus de six ans, français ou étrangers.
À cette époque, la France est scindée en deux : la zone occupée par l’Allemagne au nord et la zone dite “libre” sous autorité du régime de Vichy au sud. Le texte ne concerne que les Juifs de zone occupée, mais va marquer pour eux le début d’une nouvelle ère.
L’ordonnance stipule en ces termes :
« Il est interdit aux personnes juives, à partir de l’âge de 6 ans accomplis, de paraître en public sans porter l’étoile des Juifs. »
Cette ordonnance s’inscrit dans la volonté nazie d’opérer une distinction entre les Juifs et le reste de la population française et de les empêcher de mener une vie normale. Elle est très précise sur ce qu’est l’étoile jaune et sur la volonté du gouvernement allemand.
« L’étoile juive » ou « l’étoile jaune », selon les pays et appelations, y est définie comme « une étoile à six pointes ayant les dimensions de la paume d’une main et les contours noirs. Elle est en tissu jaune et porte, en caractères noirs, l’inscription “Juif”. Elle devra être portée bien visiblement sur le côté gauche de la poitrine, solidement cousue sur le vêtement. »
Ce sont les forces de l’ordre françaises, les commissariats de police en région parisienne, qui, en zone occupée, ont été chargées par les autorités allemandes de procéder à la distribution matérielle des étoiles, imprimées à 400 000 exemplaires (trois par personne), et de mettre en œuvre les mesures répressives en cas de non-respect de l’ordonnance allemande.
Tout ceux qui ne respectaient pas les prescriptions de l’ordonnance étaient passibles d’une peine de prison ou d’une amende. Plus encore, selon les termes du document, « des mesures de police, notamment le transfert dans un camp de Juifs, peuvent être ordonnées ».
Dans les faits, la majorité des Juifs se mit à porter l’étoile jaune. Mais certains d’entre eux ont refusé le port de l’étoile jaune, tels que le poète Max Jacob, le professeur Robert Debré, Françoise Giroud (de même que sa mère et sa sœur), et de nombreux anonymes, risquant ainsi leurs vies.
Notons que le port de l’étoile jaune n’a pas été étendu à la zone sud après son invasion par les forces allemandes le 11 novembre 1942. Mais, le 11 décembre 1942, le gouvernement de Vichy imposa aux juifs de faire porter à l’encre rouge la mention « Juif » sur leur carte d’identité et leur carte d’alimentation.
Pour en savoir plus : Le Mémorial de la Shoah vous propose de découvrir une vidéo autour du port de l’étoile jaune en 1942 avec Claire Zalc, historienne.
Source : Concours national de la Résistance et de la déportation et Yad Vashem
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