Netanyaou: Que faire de la victoire ?

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Atlantico : les dernières élections israéliennes dénotent une droitisation et une orthodoxisation de la société israélienne qui inquiètent de nombreux Israéliens. Les laïcs d’Israël commencent à se dire qu’il n’y a plus d’avenir pour eux là-bas alors même que la survie de l’Etat n’est pas remise en cause. Quel est l’état psychologique des Israéliens dans le contexte actuel ?
DZ : Les résultats des dernières élections permettent de constater une stabilité de l’électorat israélien. En prenant les résultats en nombre de voix par bloc idéologique, les évolutions sont minimes :
  • Le bloc de droite passe de 48,32 % à 48,38 % des voix, soit aucune progression.
  • En revanche, le bloc du centre et de gauche passe de 41,61 % à 38,2 % au profit des listes « arabes » qui passent de 8,61 % à 10,73 %.
Les évolutions se sont davantage effectuées à lintérieur de chaque bloc idéologique et les passages de la gauche vers la droite ont été extrêmement faibles. La droite na pas obtenu une véritable dynamique en voix ; seules les évictions de Yamina et de Meretz ont fait la différence en mandats. Seule la clarification politique voulue par les électeurs donne la victoire à Benjamin NETANYAOU qui a réussi à rassembler 64 députés.
Le sionisme religieux représenté par Bezalel SMOTRICH et Itamar BEN-GVIR passe de 11,33 % des voix recueillis par la liste menée par Naftali BENNET en 2021, à 10,84 % soit moins 0,50 % des voix.
En revanche, les deux partis religieux orthodoxes, ont eu de meilleurs résultats. La liste orthodoxe ashkénaze enregistre une progression minime de 5,63 % des voix à 5,88 % ; en revanche, Shas, parti des orthodoxes sépharades, passe de 7,17 % à 8,25 % des voix, malgré les ennuis judiciaires de son Président, Aryé DÉRY.
Néanmoins, la constitution de la coalition suscite des craintes à cause des personnalités clivantes de Bezalel SMOTRICH et Itamar BEN-GVIR et par certaines declarations laissant entendre une application stricte et généralisée de règles religieuses.
Mais, il est trop tôt pour enregistrer des departs d’Israël par crainte d’une société trop religieuse. Ce qui existe et peut s’accélerer est le depart de Jérusalem ou de villes par trop orthodoxe.
Au-delà du rapport gauche/droite, le camp laïc est largement majoritaire en Israël alors que la coalition est majoritairement composée de religieux. Le camp laïc, sans prendre en compte les partis arabes qui ne le sont pas vraiment, compte 61,61 % des voix contre 25 % pour le camp religieux. Le grand questionnement porte sur la capacité de Benjamin NETANYAOU à contenir les nombreuses exigences des sionistes religieux et des partis orthodoxes pour éviter d’être en porte-à-faux avec les aspirations de la société israélienne.
Atlantico : Comment envisager l’avenir de NETANYAOU dans ces conditions ?
Sa capacité à constituer un nouveau gouvernement représente une victoire incontestable. Le peuple lui aurait-il pour autant donné quitus par rapport à ses ennuis judiciaires ? Vox Populi, Vox Dei ? La réponse à cette question est essentielle dans une population qui paie l’impôt du sang et qui ne transige pas avec la morale politique.
Benjamin NETANYAOU a fait face à une opposition hétéroclite avec un slogan unique « Tout sauf BIBI », « TSB » qui le qualifiait de « machiavélique, manipulateur, menteur… », et insistait sur ses trois mises en examen pour corruption.
Deux faits permettent de mesurer que le pire n’est pas sûr :
  • L’élection du Président de la Knesset démontrent les capacités de manœuvre de Benjamin NETANYAOU. Le poste revenait au Likoud et le Premier ministre a fait élire Amir OHANA. En choisissant un député ouvertement homosexuel apparaissant à la télévision avec son mari et leurs deux enfants, Benjamin NETANYAOU a fait un pied de nez à ses partenaires officiellement anti-LGBT.
  • La constitution du gouvernement n’a pu se faire qu’avec un coup de canif à la morale politique israélienne avec l’abrogation de la loi interdisant un député de devenir ministre en cas de condamnation. Pour permettre à Aryé DERY d’être membre du gouvernement, la Knesset a adopté une loi personnelle. Malgré le vote des parlementaires, la Cour suprême n’a pas validé cette nomination, notamment au motif que le chef du parti Shas avait promis en 2022 de se retirer de la vie politique pour échapper à la prison. Et Benjamin NETANYAOU a fini par démissionner son ministre de la Santé et de l’Intérieur.
Redevenu Premier ministre, Benjamin NETANYAOU a battu son propre record de longévité à ce poste, la plus importante dans l’histoire d’Israël. Il doit dépasser ses problèmes judiciaires et écrire sa dernière page dans l’histoire d’Israël. Cette préoccupation devrait le conduire à ne pas prendre de risque inconsidéré.
Atlantico : dans ce contexte, comment définir l’avenir du post-sionisme ?
DZ : Plus qu’une droitisation de la société, ces élections peuvent constituer une rupture idéologique historique. Le parti travailliste a été un des bâtisseurs de l’État et l’a dirigé pendant trente ans.
Depuis l’arrivée au pouvoir du Likoud en 1977, l’État juif a connu un profond changement de modèle économique. Lrs entreprises publiques ont été privatisées et les mécanismes de son fonctionnement liberalisés, même si subsitent encore de nombreux monopoles préjudiciables à sa compétitivité.
Aujourd’hui, l’enjeu est la vision du sionisme, 120 ans après le 1er congrès sioniste mondial de 1897. Allons-nous assister à une prise de relais par les sionistes religieux ? Sans sous-estimer l’action des « Amants de Sion » et du rav KOOK, le sionisme religieux n’a commencé à se manifester qu’après la récupération du mur occidental du second Temple du Roi Salomon. Allons-nous assister à un basculement avec une vision religieuse, voire messianique du nouveau sionisme ?
Dov ZERAH

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