Interview – Alain Beit, Président de l’association Beit Haverim

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À l’occasion de la Journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, le Crif s’est entretenu avec Alain Beit, Président du Beit Haverim, groupe juif LGBT+ de France, et association membre du Crif. Dans cette interview, le Président du Beit Haverim aborde notamment la question de la place des minorités sexuelles dans la société française, et de la lutte contre l’antisémitisme et contre la haine d’Israël dans la communauté LGBT+.

Le Crif : Pouvez-vous nous présenter l’association Beit Haverim et ses missions ?

Alain Beit : Le Beit Haverim a été créée en 1977, c’est l’une des plus vieilles associations LGBT de France.

Ses objectifs sont multiples : lutter contre toutes formes d’homophobie, LGBTphobie dans la communauté juive et dans la République, mais également lutter contre l’antisémitisme et l’antisionisme dans les communautés LGBT.


En parallèle, l’association Beit Haverim a fondé un espace de convivialité où toutes les personnes issues de minorités sexuelles peuvent vivre leur minorité sexuelle publiquement sans se cacher (queers, gender fluid, transgenres, gay, bisexuel…). Dans cet espace, elles peuvent maintenir un lien avec le judaïsme et partager avec des personnes qui ont des vécus similaires. Le Beit Haverim est ainsi une mini communauté transgénérationnelle qui regroupe tous les sexes et genres.

L’association est par ailleurs très inclusive. Elle accueille également des personnes hétérosexuelles, cisgenre et/ou non-juives qui gravitent autour de l’association.

 

Le Crif : Y-a-t-il des projets à venir pour Beit Haverim que vous aimeriez partager avec nous ?

Alain Beit : À très court terme, pour aujourd’hui, le 17 mai, Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, le Beit Haverim organise une conférence à la Mairie de Paris avec l’Association des Chrétiens LGBT, en présence de pasteurs, révérends et rabbins qui vont témoigner sur ces sujets. Un rabbin transgenre va notamment parler des interdits dans la religion juive, comment les vivre, les interpréter et témoigner de sa propre expérience. C’est essentiel pour que les gens comprennent et que les mentalités évoluent.

Dans un mois, l’association organise la Marche des fiertés à Paris. Les Juifs seront ainsi représentés dans cette manifestation au travers de l’Association Beit Haverim. On pourra ainsi défiler et affirmer fièrement que nous sommes à la fois Juif et LGBT et qu’il n y a rien d’incompatibles.

 

Le Crif : Comment voyez-vous la place des minorités sexuelles dans la société française en général ?

Alain Beit : Concernant la place des minorités sexuelles dans la société française, de nombreux progrès ont été réalisés, notamment avec le mariage pour tous.

Le prochain combat est la maternité et la paternité pour tous. Ce combat reste compliqué notamment chez les LGBT juifs chez qui, le désir de transmission est important, aussi bien d’un point de vue traditionnel que culturel. Beaucoup de parents rejoignent l’association, qu’ils soient parents par des modes traditionnels ou par la gestation pour autrui (GPA) dans des pays étrangers. Cela se fait mais c’est très compliqué et assez cher. Il est essentiel de démocratiser le fait de pouvoir avoir des enfants.

Il est important de signaler que les minorités sexuelles n’ont pas encore trouvé leur place dans la communauté juive. Cela reste un sujet peu traité et très peu visible. Le Beit Haverim est encore une association assez confidentielle même si nous avons une visibilité au niveau des communautés libérales sur ces sujets. Dans les communautés consistoriales et orthodoxes, beaucoup de progrès reste à faire, notamment lorsque l’on voit le malaise de la jeune génération qui ne se sent pas acceptée telle qu’elle est.

 

Le Crif : La lutte contre l’antisémitisme et contre la haine d’Israël sont-elles des causes comprises et partagées par la communauté LGBTQ+ ?

Alain Beit : Au sujet de la lutte contre l’antisémitisme et contre la haine d’Israël, dans les milieux LGBT qui sont très souvent marqués à gauche, il y a un antisionisme important notamment du fait de la méconnaissance du contexte moyen-oriental. Beaucoup parlent d’apartheid ; il reste beaucoup d’efforts de pédagogie à faire sur ce sujet. À l’inverse, d’autres se rendent très souvent à Tel Aviv pendant la Gay pride. Sans être sioniste, ils aiment Israël et trouvent qu’Israël est un pays incroyable pour vivre pleinement sa différence.

De nombreuses associations, sont gangrenées par des idées ultra gauchistes et antisionistes. Pour elles, il y a un travail pédagogique important à faire, d’autant plus que,  ̶  ce qui est assez désarmant parfois, c’est de se rendre compte qu’elles ne vont pas parler de ce qu’il peut se passer en Tchétchénie, en Syrie ou encore en Iran, pays où être publiquement gay équivaut à une mise à mort.  Pourtant elles concentrent leur attention sur Israël. Or, en Israël, D-ieu, merci, on ne tue pas les gays !

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