Israel : Cómo la religión y el sentimiento anti árabe permitieron que la derecha ganara

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Beaucoup d’encre a coulé et continuera de couler sur les résultats des élections de mardi à la Knesset, les politiques, sondeurs et experts tentant de déchiffrer la formule magique qui a permis à Benjamin Netanyahu d’être plébiscité pour un cinquième mandat de Premier ministre.

Bien sûr, de nombreux facteurs expliquent la victoire de la droite, mais si l’on examine de plus près les campagnes menées par les différents partis susceptibles de former le 35e gouvernement israélien, on constate une certaine tendance, qui peut se résumer, même si elle est provocante, en deux termes : « religion » et « préjugés raciaux ».

Sans surprise, les deux partis ultra-orthodoxes ont fait appel à la foi des électeurs. Ils le font toujours, mais cette année semblait particulièrement axée sur des thèmes religieux, tels que le caractère sacré du Shabbat et l’importance de l’étude de la Torah. Les campagnes du parti séfarade Shas et de la faction ashkénaze Yahadout HaTorah, qui ont réuni 15-16 sièges à eux deux (selon les résultats finaux), étaient également très exigeants sur les approbations des rabbins de poids.


Les clips électoraux de Yahadout HaTorah se revendiquaient du rabbin Chaim Kanievsky, 91 ans, son gadol hador, la principale autorité religieuse de la génération. Shas, qui, lors des élections de 2015, a insisté sur ses valeurs de justice sociale, a souligné cette année l’héritage de son regretté chef spirituel, le rabbin Ovadia Yosef. Le dirigeant du parti Aryeh Deri, parfois en larmes, a exhorté les électeurs à faire en sorte que le parti fondé par Yosef il y a 35 ans ne tombe pas sous le seuil d’éligibilité.

Le parti de Deri, citant Yosef, a spécifiquement promis aux électeurs une « place au paradis » en échange de leur bulletin de vote.

La stratégie a fonctionné pour les deux partis. Yahadout HaTorah et le Shas ont tous deux mieux réussi à ces élections qu’en 2015.

Qu’en est-il du rôle des préjugés raciaux ?

Les partis laïcs susceptibles de participer à la prochaine coalition gouvernementale ont présenté divers programmes différents, mais peuvent être divisés en deux camps : ceux qui faisaient clairement appel au sentiment anti-arabe des électeurs, et ceux qui se concentraient principalement sur d’autres questions. La peur des Arabes a remporté plus de voix.

La campagne menée par le Likud de Netanyahu a dépensé la majeure partie de son énergie à attaquer Benny Gantz et Yair Lapid, les co-leaders du parti centriste Kakhol lavan, les présentant comme des « gauchistes faibles ». S’ils étaient élus, M. Netanyahu a averti à maintes reprises que Gantz et Lapid formeraient un gouvernement de gauche composé de partis arabes, ou avec leur soutien.

Mardi, Netanyahu est intervenu sur les réseaux sociaux pour dénoncer un « accord » entre Ofer Shelah de Kakhol lavan et Amir Peretz du Parti travailliste pour inclure les partis arabes dans leur futur gouvernement éventuel.

« Si vous voulez empêcher cela, il n’y a qu’un seul moyen : votez Likud », a-t-il dit.

Peu de temps après, Yariv Levin, le numéro 7 du Likud, a publié une vidéo affirmant que Kakhol lavan distribuait des tracts exhortant les Arabes qui ne sont pas citoyens israéliens mais qui séjournent illégalement dans le pays de convaincre leurs amis et leur famille autorisés d’exercer leur droit de vote.

Un tract que le Likud a dit avoir été distribué par Kakhol lavan aux Arabes séjournant illégalement en Israël le jour du scrutin ; Kakhol lavan a démenti être à l’origine de ce tract. (Autorisation)

« C’est la vérité : ils nous disent une chose, et à eux, ils disent autre chose », a accusé Levin. (Un porte-parole de Kakhol lavan a dit au Times of Israel que son parti n’avait rien à voir avec le tract).

Les accusations inquiétantes portées contre les électeurs arabes israéliens ont été un thème central des actions du Likud tout au long de la journée électorale.

Faisant écho à son avertissement tristement célèbre, il y a quatre ans, selon lequel les arabes israéliens se rendaient « en masse » aux urnes, Netanyahu justifiait mardi le fait que des militants affiliés au Likud avaient introduit quelque 1 200 caméras cachées dans des bureaux de vote des villes arabes. Plutôt que de dénoncer ce que la justice en charge des élections a jugé être une violation des règles électorales, Netanyahu a encouragé l’installation de caméras partout, disant qu’elles devraient être largement utilisées, publiquement, pour « garantir la régularité du scrutin ».

Les caméras étaient destinées à garantir « la régularité du vote », a expliqué plus tard l’avocat du Likud, Koby Matza, reconnaissant la responsabilité du Likud. « Le problème se situe au niveau de ces personnes dans le secteur arabe », a-t-il dit, suggérant que les électeurs arabes étaient plus enclins à la fraude électorale.

La commission centrale électorale a ordonné le retrait immédiat des caméras de tous les bureaux de vote.

Mais l’invocation constante de l’épouvantail arabe a apparemment joué son rôle : le Likud a été le plus grand vainqueur de ces élections, remportant cinq sièges de plus qu’en 2015.

Yisrael Beytenu a également consacré beaucoup d’énergie à cibler les Arabes : certains des principaux thèmes de la campagne ont été les appels à la peine de mort pour les terroristes et la promesse de rendre la vie plus difficile aux prisonniers de sécurité. Dans le slogan électoral du parti, le président Avigdor Liberman promettait de ne pas se laisser intimider par le Hamas ou par Ahmad Tibi, un parlementaire arabe de longue date. (L’autre grande problématique pour le parti, qui attire principalement les immigrants laïcs russophones, avait trait à la religion et à l’État).

Le parti de Liberman a perdu deux sièges aux élections de mardi, mais pendant des semaines, les sondages avaient prédit qu’il disparaîtrait complètement du paysage politique israélien, d’où le fait que remporter plus de 4 % des suffrages et cinq sièges à la Knesset constitue une réussite impressionnante.

L’Union des partis de droite, formée à la demande de Netanyahu, est un consortium de trois partis : Union nationale, HaBayit HaYehudi et Otzma Yehudit. Ce dernier est composé de disciples du rabbin raciste disparu Meir Kahane – dont le parti Kach s’était vu interdire de se présenter aux élections israéliennes à la fin des années 1980 après un mandat – et a mené sa propre campagne électorale indépendante.

Un élément clé de la campagne provocatrice attendue d’Otzma Yehudit a été de solliciter les instincts anti-arabes des électeurs. Une publicité d’Otzma Yehudit déclarait qu’il valait mieux tuer un millier de terroristes que de toucher à un seul cheveu d’un soldat juif.

Itamar Ben Gvir, membre du parti Otzma Yehudit, prend la parole lors d’une campagne électorale à Bat Yam, le 6 avril 2019. (Flash90)

Certains sondages ont suggéré que l’Union des partis de droite était sur le point de descendre sous le seuil des 3,25 % requis pour entrer à la Knesset, mais il a finalement réussi à gagner cinq sièges.

Le parti de Naftali Bennett et Ayelet Shaked, HaYamin HaHadash, est loin d’être conciliant en ce qui concerne le conflit israélo-palestinien, mais avant les élections, il a moins attaqué les Arabes que critiqué le gouvernement israélien pour sa faiblesse.

Les deux principaux piliers de la campagne de HaYamin HaHadash étaient les demandes de Bennett de remplacer Netanyahu comme ministre de la Défense pour renverser le régime du Hamas à Gaza et la tentative de Shaked de faire avancer ses réformes contre la Cour suprême, que le parti considère comme étant de gauche.

Alors que Netanyahu s’était engagé quelques jours avant les élections à appliquer la souveraineté israélienne aux implantations en Cisjordanie, Bennett – qui a longtemps été le politicien israélien le plus identifié avec l’idée d’annexion de la Cisjordanie – ne s’est pas fait l’avocat de cette décision.

Le parti n’est pas parvenu à franchir le seuil d’éligibilité.

Le président de Zehut, Moshe Feiglin, s’exprime lors d’une manifestation organisée après l’assassinat d’Ori Ansbacher, 19 ans, sur la place Rabin, Tel Aviv, le 9 février 2019. (Tomer Neuberg / Flash90)

Le dirigeant du parti Zehut, Moshe Feiglin, anciennement du Likud, se trouve également à l’extrême droite du spectre politique, appelant à l’annexion de toute la Cisjordanie et encourageant les Israéliens arabes à émigrer. Mais lors de ces élections, la campagne de Zehut s’est concentrée sur la légalisation du cannabis et la libéralisation de l’économie israélienne, minimisant ainsi son programme diplomatique belliqueux.

Le parti n’a pas non plus obtenu les 3,25 % de voix nécessaires pour entrer à la Knesset.

Pour se distinguer du Likud, de HaYamin HaHadash, de Yisrael Beytenu, de Zehut et de l’Union des partis de droite, le parti Koulanou de Moshe Kahlon s’est fait passer pour la « droite raisonnable ». N’attaquant ni les Arabes ni la gauche, la campagne du parti s’est concentrée exclusivement sur les questions socio-économiques.

Bien que Kahlon soit généralement considéré comme un bon ministre des Finances, son parti est passé de 10 sièges aux dernières élections à quatre cette année.

Il y a bien sûr une myriade de raisons pour lesquelles les Israéliens ont voté comme ils l’ont fait. Mais invoquer des motifs religieux ne semble pas avoir nui aux partis orthodoxes, et jouer avec les stéréotypes sectaires n’a pas nui aux partis laïcs de droite.

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