Par : Y. Graff *
Fin septembre 2015, avant son départ pour New York pour assister à l’Assemblée générale des Nations unies, le Premier ministre irakien Haider Al-Abadi a annoncé la création à Bagdad d’un centre de renseignements commun à l’Irak, l’Iran, la Syrie et la Russie. Le centre de renseignements, a-t-il annoncé, mettra l’accent sur la collecte de renseignements sur l’État islamique (EI) afin d’aider l’armée irakienne à le combattre, et sera doté d’effectifs militaires et de renseignements de ces quatre pays.
Le centre de renseignements a ouvert début octobre, avec l’arrivée à Bagdad des équipes. Le 14 octobre, le président de la commission parlementaire irakienne de la sécurité nationale et de la défense Hakem Al-Zameli a affirmé que l’armée irakienne avait lancé sa première attaque sur des cibles de l’EI grâce à des opérations de renseignements du centre.
En plus de la création du centre conjoint de renseignements, des informations récentes ont fait état de coopération accrue entre l’Irak et la Russie, et d’éventuelles frappes russes sur des cibles de l’EI en Irak, comme en Syrie actuellement.
L’intervention russe en Irak, pays habitué depuis 2003 à une activité américaine significative sur son sol, a suscité un débat dans le pays. Ce débat reflète la division qui oppose les chiites irakiens, qui considèrent la Russie comme un allié, à l’instar de l’Iran, et les sunnites, qui la considèrent avec une grande méfiance. Les politiciens et les religieux sunnites expriment leur opposition à l’intervention russe en Irak, tandis que les politiciens chiites, dirigés par le Premier ministre Al-Abadi, la soutiennent.
Cette division est également perceptible dans des articles de la presse irakienne, qui expriment leur déception face aux États-Unis et à la coalition internationale qui n’ont pas réussi à améliorer la situation dans le pays, soulevant le débat sur une solution alternative.
*Y. Graff est chercheur à MEMRI.
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