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Dans un récent discours, l’ancien président tunisien Moncef Marzouki appelle les dirigeants des pays du Golfe et du Maghreb à accueillir des réfugiés syriens. « Vous ne pouvez pas laisser les Européens gérer seuls cette tragédie », dit-il. Le discours a été diffusé sur Al-Jazeera le 11 septembre 2015. Extraits :
Moncef Marzouki : L’été 2015 entrera certainement dans l’histoire comme une tache de honte pour cette nation, et je regrette de le dire, pour chacun de nous, parce que la tragédie syrienne qui se déroule sous nos yeux a dépassé toutes les prévisions. Les paroles et les sentiments ne veulent plus rien dire. Nous sommes entrés dans une sphère de folie et d’anarchie totale, une sphère d’effondrement total. Nous témoignons du déplacement de la moitié de la population syrienne, et de leur migration vers les pays européens. Nous voyons les nations européennes ouvrir leurs portes à des millions d’Arabes.
Ceci est une preuve claire de l’échec de notre système arabe dans son ensemble, une preuve claire de l’échec de nos pays et de nos régimes. Peut-être cela est-il une preuve encore plus claire de l’échec de la notion de citoyenneté. J’ai toujours défini la « patrie » comme un refuge, mais c’est devenu le lieu que nous fuyons […]
Je veux forcer les gens à assumer leurs responsabilités. Je veux forcer les dirigeants arabes – chacun d’entre eux – à assumer leurs responsabilités. Ils ne peuvent pas rester bras croisés, à contempler la situation de loin, comme si cela arrivait à des Martiens sur Mars. Ce n’est pas le cas.
Les personnes concernées sont des Arabes, de notre propre peuple, notre propre chair et notre propre sang. Nous ne pouvons pas demeurer contemplatifs, comme s’il ne se passait rien. La semaine dernière, j’ai demandé à rencontrer le président tunisien M. Béji Caïd Essebsi, pour lui demander que la Tunisie ouvre ses portes à un millier de familles syriennes, pour commencer. Jusqu’à présent, le président n’a pas daigné me rencontrer. Par conséquent, je lui envoie ce message via la télévision : je crois que j’exprime la volonté du peuple tunisien en lui demandant d’ouvrir les portes, rapidement, à un millier de familles syriennes au moins, pour commencer.
[…]
Je sais que des pays comme le Liban, la Jordanie et l’Irak portent le fardeau de la plupart des réfugiés. Les pays du Golfe et les pays du Maghreb sont capables de porter une partie de ce fardeau. Par conséquent, je dis aux dirigeants du Maghreb et du Golfe : C’est une question d’honneur personnel, d’honneur de notre nation, d’honneur de votre pays et de vos populations. Vous ne pouvez pas laisser les Européens gérer seuls cette tragédie, et porter tout seuls le fardeau de nos propres problèmes.
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