Le 24 janvier 2016, le centre médiatique de l’Etat islamique (EI) Al-Hayat a diffusé une vidéo intitulée « Et tuez-les où que vous les rencontriez » (référence au Coran 2:191). La vidéo comporte des déclarations posthumes des neuf membres de l’EI auteurs des attentats du 13 novembre à Paris et contient de nouvelles menaces adressées à la France et à tous les ennemis de l’EI. La vidéo montre les auteurs des attentats exécutant des prisonniers de l’EI, cinq par décapitation et deux par balles. La vidéo est en français et en arabe. Il en existe une version titrée en français et une autre en anglais. Elle est diffusée sur des comptes Twitter et Telegram et hébergée entre autres sur Archive.org, YouTube et Sendvid.
La vidéo débute avec une déclaration écrite expliquant : « Voici les derniers messages des neuf lions du Califat, mobilisés depuis leurs repaires pour mettre tout un pays – la France – à genoux. Ils ont porté la parole du Tawhid [monothéisme] et redonné vie aux versets du Coran en tuant des infidèles partout où ils les ont trouvés. Et ils continuèrent ainsi jusqu’à ce que la soif de leur succès fut étanchée par rien d’autre que leur propre sang [probablement en référence à leur propre martyre] . »
La vidéo de 18 minutes démarre sur des images de télévisions occidentales couvrant les attentats de Paris, dont des enregistrements audio de journalistes décrivant la scène des massacres. Un nouveau nasheed (chant islamique) en français est joué en toile de fond, mentionnant, entre autres, l’opération de janvier 2015 en France, menée par Amedy Coulibaly au nom de l’EI.
Les premières images suggèrent que les combattants de l’EI utilisaient le logiciel de cryptage de données PGP permettant des communications sécurisées. La vidéo entend montrer la détermination et la puissance de l’EI, présenté comme capable de préparer des attaques et de les mener comme bon lui semble au cœur du territoire de ses ennemis.
Le premier message est délivré par Abdelhamid Abaaoud, considéré comme le chef de file de l’opération, qui parle à la caméra devant un drapeau de l’EI. La mise en scène de la séquence ainsi que la qualité de la vidéo suggèrent qu’il ne se trouve ni en Irak ni en Syrie. Puis, sept combattants habillés en tenue de combat identiques délivrent un message avant de procéder à des décapitations devant la caméra quelque part en Syrie ou en Irak. Le dernier combattant, identifié comme étant Brahim Abdeslam, s’entraîne au tir dans un lieu inconnu, probablement en Syrie, et ne livre pas de message.
Le contenu des différents messages est très similaire et place l’accent sur deux points principaux : d’abord, les combattants menacent leurs ennemis, les membres de la coalition et tous ceux que l’EI considère comme mécréants. Ils maintiennent que l’Occident ne connaîtra pas la paix tant qu’il continuera à le combattre, laissant entendre que l’État islamique ne fait que répliquer.
Ensuite, les combattants s’adressent aux musulmans résidant en Occident, les exhortant à mener des attentats ou à rejoindre le djihad de l’EI. Ce contenu est identique à celui de nombreux autres messages délivrés en vidéo par des combattants français et étrangers de l’EI, adressés à un public occidental.
La vidéo se clôt avec la légende : « Quiconque se trouve dans les rangs des mécréants sera une cible pour nos épées et tombera dans l’humiliation. » Elle menace clairement la Grande-Bretagne comme prochaine cible prioritaire.
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