La morosité économique française n’est-elle pas également un argument de départ?
L’économie peut être un élément de réflexion, car Israël est une économie en croissance et un pays attractif. Mais il est très minoritaire. C’est la première fois que les mouvements d’émigration sont aussi importants, alors que la France a déjà connu des épisodes de crise économique. L’économie n’est pas un facteur d’explication suffisant vu l’ampleur du phénomène. Car si l’Agence juive donne les chiffres d’émigration vers Israël, il ne faut pas oublier que de nombreux Juifs français partent également dans d’autres pays comme les États-Unis ou le Canada.
Après l’agression antisémite de Créteil, au début du mois de décembre, le gouvernement a fait de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme une «cause nationale». Est-ce suffisant?
Je suis satisfait que le gouvernement soit décidé à se mobiliser pour lutter contre l’antisémitisme. Seulement, on n’a vu aucune mesure concrète pour l’instant. Il n’y a pas d’actes hormis la nomination d’un délégué ministériel. Il faut désormais voir les moyens mis en œuvre au-delà de la volonté politique.
Quelles seraient les mesures à prendre, selon vous?
La plupart de ces actes sont le fait de jeunes issus de l’immigration. Ils croient dans des préjugés sur le peuple juif et développent une pensée antisémite. Ce phénomène pointe l’échec de l’école de la République qui n’a pas réussi leur intégration. Les enfants ne naissent pas antisémites, ils le deviennent. Il faut donc mobiliser les écoles où l’on doit enseigner dès le plus jeune âge le respect de chacun, quelles que soient sa couleur de peau ou sa religion. Mais il faut également travailler sur les convictions des parents, qui transmettent ces préjugés antisémites. On doit éradiquer ces pensées en mobilisant toutes les forces vives de la nation comme les entreprises, les syndicats et les médias.
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