L’ancien ministre de la Culture égyptien Gaber Asfour soutient l’intellectuel réformiste emprisonné Islam Buhairi : C’est le « début de la fin » pour Al-Azhar

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Dans une interview du 10 janvier 2016 sur la chaîne télévisée égyptienne ON, l’ancien ministre de la Culture égyptien Gaber Asfour défend l’intellectuel réformiste Islam Al-Buhairi, récemment condamné à un an de prison pour blasphème, et critique la position d’Al-Azhar, affirmant qu’avoir recours à la loi, au lieu de débattre poliment avec ses adversaires, est « un signe de faiblesse » et « le début de la fin » pour l’institution. Extraits :


Journaliste : Pensez-vous que les procès et les accusations de blasphème limitent la liberté de pensée ?

Gaber Asfour : C’est la clause obsolète d’une loi désuète, qu’on a ressuscitée pour punir les gens. Le blasphème n’existe pas. On utilise ce mot pour punir les gens d’autres choses, pas de blasphème.

Journaliste : En quoi est-ce du blasphème lorsqu’un chercheur comme Islam al-Buhairi – ou tout autre jeune homme ou citoyen – critique un autre chercheur, qui vivait il y a plus de 1 200 ans, appelé Al-Bukhari ? Nous avons un chercheur qui critique un autre chercheur. En quoi est-ce du blasphème ?

Gaber Asfour : Il n’y a pas de blasphème ici. Au contraire, lorsque Islam Al-Buhairi, ou n’importe qui d’autre, veut réformer le discours religieux, c’est par respect pour la religion, et par désir de rendre au discours islamique sa hauteur de vue  et sa sincérité. C’est aux antipodes [du blasphème].

Lorsque les gens reconnaissent que la compilation d’Al-Bukhari renferme quelques hadiths illogiques, ce qu’ils disent fait sens ! Sinon, il nous faudrait croire des hadiths que même un enfant ne pourrait accepter.

[…]

Journaliste : Pensez-vous que dans ces circonstances, où un chercheur, un penseur sont condamnés à l’emprisonnement, juste pour avoir réfléchi…

Gaber Asfour : Selon moi, cela n’a rien à voir avec la religion musulmane.

Journaliste : C’est à dormir debout…

Gaber Asfour : Cela n’a absolument rien à voir avec l’islam.

[…]

Nous sommes surpris lorsque les gens attaquent les chiites sans aucune raison. Pourquoi ? Pourquoi y a-t-il une telle querelle inter-musulmane ? Vous êtes un musulman chiite ? Bienvenu. Je suis un musulman sunnite ? Bienvenu. Ce qui nous relie au sein de l’islam, c’est la croyance en l’existence de Dieu, et qu’il n’y a d’autre dieu qu’Allah et que Mahomet est Son messager. Comment quiconque peut-il faire une différence entre moi et l’autre ? Comment quiconque peut-il instiller la haine dans le cœur de mon fils ou de mon petit-fils envers les chiites, simplement parce que ce sont des chiites ? C’est très étrange.

[…]

Les gens d’Al-Azhar disent une chose lorsque le président se trouve là-bas, et font autre chose une fois qu’il est parti. Lorsque [le cheikh d’Al-Azhar] rencontre le président, il dit : « Oui, nous réformerons le discours religieux ! »

Journaliste : Et qu’arrive-t-il ?

Gaber Asfour : Je n’ai pas de réponse. Sur le terrain, il n’y a pas de réforme.

[…]

Journaliste : Quiconque a parlé de réforme ou de développement, ou a soulevé une critique contre une institution ou un érudit, à travers l’histoire, depuis l’époque de la prophétie de Mahomet jusqu’à nos jours, a subi des procès, a vu ses livres interdits ou a été accusé d’hérésie, d’athéisme…

Gaber Asfour : Voulez-vous entendre mon sentiment ?

Journaliste : Oui.

Gaber Asfour : Selon moi, c’est le début de la fin. C’est un signe de faiblesse. Lorsque vous ne trouvez aucune justification, vous avez recours à la force, mais lorsque vous êtes sûr de vous-même, vous débattez poliment avec vos adversaires. Au lieu de cela, Al-Azhar se tourne parfois vers la loi, et ceci, d’après moi, marque le début de la fin.

[…]

J’aurais espéré du président qu’il utilise son autorité pour intervenir dans le procès d’Islam Al-Buhairi, et ordonne sa remise en liberté immédiate.

Acerca de MEMRI

El Instituto de Investigación de Medios de Información en Medio Oriente (MEMRI) explora el Medio Oriente a través de los medios informativos de la región.

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