Cette année, la fête musulmane célébrant la naissance du prophète Mahomet est tombée le jour du Réveillon de Noël. Un certain nombre de dirigeants politiques et de dignitaires musulmans ont saisi cette occasion pour transmettre un message œcuménique.
Le président égyptien Abd Al-Fattah Al-Sissi a présenté ses vœux de Noël aux coptes ; le grand mufti d’Egypte Chawki Allam et d’autres dignitaires musulmans égyptiens ont émis des vœux similaires. L’année d’avant, Sissi avait assisté à la messe de Noël au Caire et été accueilli par des acclamations. De même, le roi Abdallah de Jordanie a envoyé cette année des vœux de Noël et souligné le besoin d’unité et d’égalité entre les citoyens des deux confessions.
Les déclarations de ces dirigeants interviennent dans un contexte général de violence religieuse et inter-communautaire au Moyen-Orient. Elles prennent en outre le contre-pied des musulmans qui interdisent de saluer des non-musulmans lors de leurs fêtes religieuses, nombreux au sein même des courants non militants du salafisme et du wahhabisme.
Sissi : Nous souhaitons à nos frères chrétiens de joyeuses fêtes et partageons leur joie du fond de nos cœurs
Le 22 décembre 2015, dans un discours public prononcé à l’occasion de la célébration de la naissance du prophète Mahomet, le président égyptien Abd Al-Fattah Al-Sissi a présenté ses vœux de Noël aux chrétiens de son pays, soulignant la nécessité de renforcer l’unité nationale. Il a ajouté que si les musulmans ne partageaient pas l’esprit des fêtes chrétiennes, ce serait une « tragédie ». Extraits :
Les fêtes de nos frères et de nos amis, les chrétiens, approchent… Nous leur souhaitons de joyeuses fêtes et partageons leur joie du fond de nos cœurs. Si vous ne partagez pas ce sentiment, c’est une tragédie. Si vous pensez que cela ne fait pas partie de votre religion, c’est un problème. Veuillez noter que je ne dis pas cela juste pour vos oreilles. Vous le savez déjà. Je dis cela pour que les Egyptiens l’appliquent.
N’écoutez pas les gens qui nous divisent. Je ne permets à personne de me dire : nos frères qui sont comme ceci ou comme cela. Nul ne devrait définir qui que ce soit par son apparence ou sa religion… Nous sommes tous des Égyptiens…
Je dis à la veille des fêtes : Joyeuses fêtes. Je dis cela avec tout mon amour et toute ma gratitude… Je le dis pour que cela soit enseigné du haut des chaires des mosquées. Ce qui nous divise nous détruit. Ce qui nous divise nous détruit. Il n’y a pas de différence. Nous sommes unis, et si Dieu le veut, nous resterons unis. Ce ne sont pas que des mots. Il faut le dire et le mettre en pratique.
Artículos Relacionados: