Tunisie : le parti anti-islamiste remporte les législatives

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Le parti anti-islamiste tunisien Nidaa Tounes a remporté les législatives de dimanche, devançant ses rivaux d’Ennahda, selon les résultats officiels préliminaires annoncés dans la nuit de mercredi à jeudi par l’instance chargée d’organiser le scrutin.

Nidaa Tounes a remporté 85 des 217 sièges de l’Assemblée des représentants du peuple, tandis qu’Ennahda en a engrangé 69, a annoncé l’ISIE lors d’une conférence de presse. L’Union patriotique libre (UPL), le parti du richissime homme d’affaires et président du Club africain, l’un des principaux clubs de Tunisie, Slim Riahi, arrive en troisième position avec 16 sièges. Il est suivi par le Front populaire, coalition de gauche et d’extrême gauche dont deux responsables ont été assassinés en 2013, qui remporte 15 sièges, et par le parti Afek Tounes (huit sièges).

Ces législatives, ainsi que la présidentielle prévue le 23 novembre, doivent enfin doter la Tunisie d’institutions pérennes près de quatre ans après la révolution qui mit fin en janvier 2011 à la dictature de Zine el-Abidine Ben Ali. Nidaa Tounes, une formation hétéroclite créée en 2012 et regroupant aussi bien des personnalités de gauche, de centre droit, des opposants et des caciques du régime déchu de Ben Ali, a mené une campagne virulente contre les islamistes d’Ennahda.


Une image consensuelle

Le parti s’était dès dimanche soir dit confiant dans sa victoire, tandis qu’Ennahda a très rapidement reconnu être arrivé deuxième. Son président Rached Ghannouchi a appelé lundi le chef de Nidaa Tounes, Béji Caïd Essebsi, pour le féliciter. Vainqueur des premières élections libres de l’histoire de la Tunisie en octobre 2011, très critiqué pour son bilan controversé après deux ans au pouvoir, Ennahda perd 20 des sièges qu’il occupait jusqu’ici dans l’Assemblée constituante, mais il reste la deuxième force politique du pays.

Ennahda a tenté tout au long de sa campagne de répondre aux critiques en mettant en avant une image consensuelle et n’évoquant que rarement la question de l’islam. Nidaa Tounes a, lui, notamment capitalisé sur le ras-le-bol des Tunisiens en promettant de rétablir “le prestige” de l’État. La Tunisie a en effet vécu des années difficiles depuis la révolution, l’économie ayant été durement affectée par l’instabilité. Le pays a connu une année 2013 particulièrement terrible, marquée par l’essor de groupes jihadistes, et une interminable crise politique.

Une grande coalition

Avant même l’annonce des résultats officiels, les Tunisiens s’interrogeaient sur les contours de la future majorité gouvernementale. Nidaa Tounes sera en effet contraint de former une coalition pour avoir une majorité de 109 sièges sur 217. “Nous gouvernerons avec les plus proches de nous, la famille démocratique entre guillemets”, a affirmé Béji Caïd Essebsi dans une interview à la chaîne privée Al-Hiwar Ettounsi, en allusion à d’autres partis séculiers. Pendant la campagne, M. Caïd Essebsi n’avait toutefois pas écarté une collaboration de circonstance avec Ennahda si les résultats l’exigeaient. Les journaux tunisiens avaient évoqué mercredi une union des deux principales forces politiques dans une grande coalition. “Le meilleur parmi ces scénarios serait une coalition Nidaa Tounes-Ennahda qui garantirait un gouvernement stable durant les cinq prochaines années”, a ainsi jugé La Presse, premier quotidien francophone du pays.

Le Temps a noté de son côté que Nidaa Tounes serait confronté à un véritable dilemme, car les partis considérés comme ses alliés naturels n’auront qu’une représentation limitée au Parlement, tandis qu’une alliance avec le Front populaire, une coalition de gauche, est improbable au regard des divergences sur le plan économique. En dépit des spéculations, les tractations vont sans doute se faire attendre, la Tunisie devant entrer samedi en campagne électorale pour la présidentielle du 23 novembre.

Soutenir le plus “consensuel”

Malgré son grand âge, Béji Caïd Essebsi, 87 ans, en est le favori face à 26 autres candidats, dont l’actuel chef de l’État Moncef Marzouki. Ennahda n’a de son côté pas présenté de candidat, indiquant vouloir soutenir le plus “consensuel”. Le parti doit se réunir pour discuter de cette question dans les jours à venir.

Le scrutin de dimanche a été qualifié de “crédible et transparent” par la mission d’observation électorale de l’Union européenne. La France et les États-Unis, notamment, ont salué ces élections qui tranchent avec les autres pays du Printemps arabe, qui ont basculé dans le chaos ou la répression.

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