Au Venezuela, Nicolas Maduro convoque une Assemblée constituante « citoyenne »

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A l’occasion de la célébration officielle du 1er-Mai, le président vénézuélien Nicolas Maduro a annoncé la convocation d’une Assemblée nationale constituante. « J’ai décidé de convoquer le pouvoir constituant originaire pour construire la paix dont la République a besoin », a-t-il déclaré aux travailleurs chavistes venus exprimer leur soutien à la « révolution bolivarienne », à Caracas, sur l’avenue Bolivar.

L’opposition dénonce une « manœuvre politicienne » du pouvoir, soucieux de gagner du temps. Sur Twitter, l’ex-candidat à la présidentielle Henrique Capriles Radonski a ainsi appelé les opposants « à se mobiliser face à cette fraude constituante ». L’opposition est dans la rue depuis un mois pour exiger un calendrier pour les élections de gouverneur – qui auraient dû avoir lieu en 2016 –, pour les municipales et pour la présidentielle. Elle réclame aussi la libération des prisonniers politiques, le respect de l’Assemblée nationale, où les opposants sont majoritaires, et l’autorisation de l’aide humanitaire internationale.

« Ils ne nous ont pas laissé le choix », a pour sa part justifié M. Maduro. « Ils », ce sont les dirigeants de l’opposition et les Vénézuéliens en colère qui manifestent par centaines de milliers. Le successeur de l’ancien président Hugo Chavez (1999-2013) doit faire face à une crise économique sans précédent. Les pénuries d’aliments et de médicaments, l’inflation galopante et l’insécurité alimentent le mécontentement. Le président se dit victime d’une « guerre économique » et d’une tentative de « coup d’Etat ».


La date de l’élection constituante n’a pas été précisée. Mais M. Maduro a donné des indications sur la nature de l’Assemblée à élire : « une Constituante citoyenne, et non pas une Constituante des partis ni des élites, une Constituante ouvrière, communale, paysanne, une Constituante féministe, de la jeunesse, des étudiants, une Constituante indigène, mais surtout, mes frères, une Constituante profondément ouvrière, profondément communale. » La commune est la collectivité de base créée par la « révolution bolivarienne ».

L’Assemblée constituante sera conformée de 500 membres dont « 200 à 250 seront élus par la base de la classe ouvrière, des communes, des missions, des Indigènes, des paysans, des quartiers, des mouvements sociaux », a précisé le président. Les handicapés et les retraités auront eux aussi « leurs » élus. L’autre moitié de l’Assemblée sera élue au scrutin direct « selon un système territorial » sur la base des circonscriptions municipales.

Luis Emilio Rondon, un des recteurs du Conseil national électoral, a critiqué un « scrutin corporatif ». « Le principe de base du suffrage est l’universalité », a-t-il rappelé sur son compte Twitter. Des formes de scrutin « non prévues par la Constitution empêcheraient les Vénézuéliens d’exercer leur droit à élire leurs représentants ».

« Coup d’Etat »

L’opposition aussi s’inquiète de cette désignation sectorielle par catégorie sociale. « Les constituants ne seront pas élus par des votes libres, secrets et universels, critiquent les députés dans une déclaration. L’Assemblée constituante sélectionnée frauduleusement serait investie de tous les pouvoirs de l’Etat. » Ainsi, « le gouvernement obtiendrait le contrôle de tous les pouvoirs », y compris du Parlement, dont la majorité lui est opposée depuis les législatives de décembre 2015. « L’annonce du 1er mai consolide le coup d’Etat » de M. Maduro, assurent les parlementaires, qui exigent les élections prévues par la Constitution.

« Tout permet de penser que l’intention de Maduro est de simuler un processus constituant pour faire élire un organe subordonné au gouvernement », écrit le juriste José Ignacio Hernandez. Quant au chaviste dissident Nicmer Evans, dirigeant de Marée socialiste, il voit dans la décision de M. Maduro « un coup contre la Constitution promue par Hugo Chavez, la mort du projet chaviste décidée par le gouvernement ».

 

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