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Le vice-président de MEMRI, l’ambassadeur Alberto Fernandez, a récusé les allégations de l’animateur de télévision égyptien Ahmed Moussa selon lesquelles les États-Unis seraient responsables de la montée en puissance d’organisations terroristes comme Al-Qaïda et l’Etat islamique. L’idéologie salafiste-djihadiste est locale, a déclaré l’ambassadeur Fernandez. « Des centaines de milliers de gens sont descendus dans les rues du monde arabe. Tous ces gens étaient-ils des espions et des agents américains ? » L’interview a été diffusée sur Sada El-Balad TV le 1er avril 2017. Extraits :
Ahmed Moussa : Seriez-vous contrarié si je vous disais que l’Amérique est la cause du terrorisme dans le monde ?
Alberto Fernandez : Comment cela ?
Ahmed Moussa : Qui a créé Al-Qaïda ?
Alberto Fernandez : Ayman Al-Zawahiri, Ossama ben Laden…
Ahmed Moussa : Mais qui les a armés en Afghanistan ?
Alberto Fernandez : Les Américains ont indirectement armé, par l’intermédiaire de nos amis au Pakistan, en Arabie saoudite et ailleurs, tous les mouvements « moudjahidines ». Certains sont devenus des terroristes, tandis que d’autres, comme Ahmad Shah Massoud, non. […]
Ahmed Moussa : Mais vous, Américains, avez joué un rôle dans [leur] armement. C’est vous – l’Amérique – qui avez créé ces organisations, et nous en payons le prix aujourd’hui. Vous les avez renforcées. Reconnaissez que vous avez participé à leur entraînement. Vous avez soutenu ces mouvements lorsque vous vouliez attaquer les Russes, mais ensuite, ces groupes se sont tournés contre l’Egypte, la Tunisie, l’Arabie saoudite et l’Amérique.
Alberto Fernandez : Mais l’idéologie salafiste-djihadiste, ou l’idéologie des Frères musulmans, n’est pas une idéologie américaine. C’est une idéologie moyen-orientale, arabe et islamique. Hassan Al-Banna n’était pas américain. Sayyid Qutb s’est rendu aux États-Unis et en est venu à les détester, dans les années 1950. Il était contre les Américains dans les années 1950.
Ahmed Moussa : Exact.
Alberto Fernandez : Par conséquent, l’idéologie, la théorie, est 100 % locale. […] Il ne fait aucun doute qu’il existe une certaine ingérence étrangère néfaste dans la région. Mais je suis convaincu que la crise islamique arabe dans la région est due à 90 % à des raisons locales et non étrangères. Nous parlons constamment de conspirations étrangères et blâmons « ces gens », les étrangers. Non ! Malheureusement, le coeur du problème est la crise gouvernementale, la crise du respect de l’État, la crise du gouvernement dans la région, chez les Arabes et les musulmans.
Ahmed Moussa : Non. Vous y avez contribué. Pendant des années, les administrations américaines consécutives y ont aidé. Elles ont contribué, par exemple, à ce que vous avez appelé en Amérique le « Printemps arabe ». Et nous voyons tous ce qui en est advenu. […] Aujourd’hui, les pays arabes paient le prix de cette erreur : l’ingérence américaine dans les affaires des pays arabes.
Alberto Fernandez : Mais les raisons de l’apparition de ce que l’on appelle le Printemps arabe en 2010-2011… Certes, il y a eu une influence étrangère sur ce qui s’est produit, mais il y avait aussi des raisons locales, des conflits locaux et des défis locaux.
Ahmed Moussa : Je ne peux pas le nier, mais…
Alberto Fernandez : L’Amérique n’a pas modifié la région toute seule. Des centaines de milliers d’individus sont descendus dans les rues du Caire, de Tunis, de Sanaa, de Damas et d’ailleurs. Tous ces gens étaient-ils des espions et des agents de l’Amérique ? Non !
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