Comment la communauté juive ressent-elle l’antisémitisme qui existe, encore aujourd’hui, en France ?
En France, selon le ministère de l’Intérieur, si le nombre d’actes haineux envers les juifs a diminué entre 2016 et 2017, passant de 335 à 311, les actions violentes ont, elles, augmenté, passant de 77 en 2016 à 97 en 2017. Ces chiffres permettent de mesurer la tête de l’iceberg, car tout le monde ne va pas porter plainte. Certains ont peur d’aller au commissariat ou ne savent pas quoi faire. La communauté juive vit très mal cet antisémitisme. Les parents dont les enfants ont pu être agressés vont ainsi déplacer leurs enfants dans des écoles confessionnelles. Les gens qui habitent dans des lieux où ils se sentent menacés vont déménager, s’ils en ont la possibilité financière. D’autres ont tellement peur qu’ils décident de quitter leur pays, la France. Les personnes juives font attention et ne vont pas porter une kippa dans la rue, également.
Que pensez-vous du plan national de lutte contre le racisme et l’antisémitisme présenté le 19 mars 2018 ?
Je ne doute pas de la volonté de nos présidents et de nos gouvernements de lutter contre ce fléau. Le plan national engage la France pour deux ans, il y a des mesures intéressantes, comme la lutte contre l’antisémitisme ou le racisme en ligne. On attend de voir comment le plan va être appliqué dans la pratique. Il n’y a pas de recette miracle.
Que devrait faire le gouvernement ?
Trois choses doivent être faites. En premier lieu au niveau de l’école. On ne naît pas raciste, si on le devient c’est que quelque chose n’a pas marché. Le rôle de l’école est de transmettre les valeurs de la République et la nécessité de vivre ensemble.
Il faut, ensuite, lutter contre les supports de propagande qui existent : les sites internet et les réseaux sociaux. On n’est plus dans le partage d’opinion : en France l’antisémitisme est un délit.
Enfin, il est nécessaire d’avoir une solidarité nationale. Je dois marquer ma solidarité, mon humanité, ma fraternité lors de n’importe quel événement. Face à la barberie et à l’obscurantisme, il faut protéger les valeurs de la République.
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