Al-Sharq Al-Awsat indique l’emplacement des bases militaires étrangères en Syrie ; la Syrie divisée en trois zones d’influence : américaine, russe et turque

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Le 14 mars 2017, le quotidien basé à Londres Al-Sharq Al-Awsat présentait un article donnant l’emplacement des bases militaires de différentes forces étrangères en Syrie, dont les forces américaines, russes et turques. Selon ce rapport, l’emplacement des bases reflète la zone d’influence de chaque pays, et le fait que la Syrie devient une fédération d’Etats ethniques susceptibles de se désintégrer à tout moment. [1] Extraits :

Entre les conférences de Genève et d’Astana, les superpuissances ont entrepris d’élargir leurs zones d’influence en Syrie en y installant plusieurs bases militaires qui, selon les experts, ouvrent effectivement la voie à une solution politique fondée sur une fédération et sur la division [de la Syrie]. Jusqu’à présent, Moscou et Washington étaient les principaux acteurs, aux côtés de l’Iran, mais récemment Ankara a décidé d’installer de nombreuses bases militaires dans la région connue comme le Bouclier de l’Euphrate, [2] afin de s’assurer un siège à la table des négociations internationales…

La Russie est le seul pays ayant ouvertement annoncé plus d’une fois qu’elle disposait de deux bases [en Syrie] : une base aérienne à Khmeimim, dans la région de Lattaquié, et une base navale à Tartous, sa seule base en Méditerranée qui devrait devenir sa plus grande base navale… Selon différentes sources, Moscou a récemment étendu sa présence à Damas, dans les zones rurales à l’est de Homs et à proximité d’Alep, et il y a aussi un état-major russe dans les zones tenues par les Kurdes au nord de la Syrie, qui font partie de la zone d’influence américaine.


Washington garde le silence sur l’emplacement de [ses forces] en Syrie, qui comptent plus de 900 hommes. La semaine dernière, elle a annoncé l’envoi de 400 Marines en Syrie pour soutenir les forces locales dans la bataille de Racca, bastion de l’organisation de l’EI. Selon certaines informations, les troupes américaines qui sont arrivées ont commencé à installer une base militaire permettant de mener des attaques d’artillerie contre les positions de l’EI à 32 km. Les Etats-Unis ont installé leurs bases militaires dans le nord de la Syrie, essentiellement dans les zones contrôlées par leurs alliés, les Unités de protection du peuple kurde.[3] La plus importante de ces bases est celle de Rmeilan, dans la pointe Nord-Est [du pays], près de la frontière irakienne, et une base installée dans la ville d’Ain Al-Arab (Kobane). Selon des sources kurdes, les Américains ont d’autres bases en Syrie, dont une à Hassakah.

La seule base britannique en Syrie est proche d’Al-Tanf, à la frontière syrienne avec la Jordanie et l’Irak, dans la région du désert d’Al-Hamadn au sud-est du district de Homs, à 240 km de Palmyre.

L’Iran dispose de deux bases militaires [en Syrie], une à l’aéroport international de Damas, le siège du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI) en Syrie, et une autre dans la région des montagnes d’Azzan, près d’Alep.

Les plus récentes bases militaires en Syrie sont apparemment les bases turques, encore en construction. Elles sont situées dans la région contrôlée par la Turquie, une ceinture de 30 km dont la limite nord s’étend d’Al-Bab aux frontières municipales de Manbij. Un épais voile de secret entoure ces bases, et des informations contradictoires circulent par conséquent à leur sujet. Des sources kurdes ont précisé à Al-Sharq Al-Awsat qu’il y avait plus d’une base turque dans les environs des villes d’Al-Raï et d’Akhtarin. Le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme, Rami Abdel Rahman, affirme qu’il y a une base à Al-Raï, une autre à Jarabulus et une troisième dans la montagne de Sheikh Aqil, à l’ouest d’Al-Bab. Il explique que la Syrie est effectivement devenue un pays sous contrôle international, en particulier au vu du fait que tous les pays susmentionnés aspirent à y élargir leurs bases militaires, ce qui fait de la partition de la Syrie une réalité tangible.

En février dernier, le régime syrien a fait deux fois appel à l’ONU [pour protester] contre l’établissement par la Turquie d’une base militaire en Syrie… au nord de la ville de Tel Rifat. [La base] inclut des dépôts d’armes, des casernes pour les officiers et des positions des forces du Bouclier de l’Euphrate. Selon des sources anonymes de l’opposition syrienne, Ankara a édifié une base militaire à Al-Bab ; aussi semble-t-il que la Turquie dispose de plusieurs bases pour consolider son influence dans la région Nord.

Selon le Dr Abdel Rahman Al-Hajj, spécialiste des groupes extrémistes, la Syrie peut être considérée comme étant divisée en trois zones d’influence : américaine, russe et turque. La région américaine se trouve à l’est de l’Euphrate et s’étend jusqu’à Deir Al-Zor et à la frontière irakienne. Par leur zone d’influence, les Etats-Unis tentent de réduire l’influence de l’Iran en Syrie et de perturber les lignes d’approvisionnement du Hezbollah en provenance de Beyrouth… Cela ouvre la voie à un Etat fédéral fondé sur la division ethnique et sur la guerre civile, Etat fédéral qui peut se désintégrer à tout moment.

Concernant les Iraniens, Al-Hajj affirme : « Les Iraniens veulent tout le pays. Par le biais du régime syrien, ils contrôlent la vie quotidienne dans le pays, en se focalisant sur les zones stratégiques qui relient la Syrie, le Liban et l’Irak. Par conséquent, [dans le cas des Iraniens], nous pouvons parler de centres d’influence, plutôt que de zones d’influence ».

Lire la version anglaise

Notes :

[1] Concernant la possibilité d’une partition de la Syrie, voir MEMRI Inquiry & Analysis Series No. 887, Pro- And Anti-Assad Camps Share Concerns Over Syria’s Possible Disintegration Into Separate Sectarian, Ethnic Entities, 29 septembre 2016.

[2] Région au nord de la Syrie où la Turquie, avec les factions de l’opposition syrienne qui lui sont alliées, mène l’Opération Bouclier de l’Euphrate contre l’EI et les milices kurdes. La région s’étend de la ville de Jarabulus à la frontière Syrie-Turquie jusqu’à Manbij, Al-Bab et au nord d’Alep. Dans le cadre de cette opération, la Turquie vise à élargir son intervention au nord-est de la Syrie et dans le bastion de l’EI à Racca.

[3] Les unités de protection du peuple sont la branche militaire de l’Union démocratique kurde (PYD), parti créé par des activistes kurdes au nord de la Syrie, et dirigé par Saleh Muslim. Selon la Turquie, ce parti est la branche syrienne du PKK turc.

 

 

 

 

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El Instituto de Investigación de Medios de Información en Medio Oriente (MEMRI) explora el Medio Oriente a través de los medios informativos de la región.

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