Le cofondateur du BDS Omar Al-Barghouthi : Black Lives Matter nous soutient car la liberté pour la Palestine signifie la liberté pour les Noirs aux États-Unis

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S’exprimant sur la chaîne télévisée Mayadeen, Omar Barghouti, cofondateur du mouvement BDS, a salué les succès du mouvement, affirmant que le boycott universitaire, culturel et économique d’Israël avait eu un grand impact. Et d’ajouter que le mouvement BDS se focalise sur l’élimination de l’occupation israélienne et de l’ « apartheid » et sur le droit des réfugiés à retourner dans leurs habitations originelles d’où ils ont été expulsés. Barghouti a déclaré que le mouvement Black Lives Matter aux États-Unis a « récemment intégré le BDS à son programme », et que « la liberté pour la Palestine signifie la liberté pour les Noirs aux États-Unis ». Selon Barghouti, Hillary Clinton a soutenu le combat contre le BDS car elle est financée par le « sioniste américano-israélien » Haim Saban. L’interview a été diffusée le 18 septembre 2016.


Extraits :

Journaliste : Le mouvement [BDS] « épouse le principe simple selon lequel les Palestiniens ont les mêmes droits que le reste de l’humanité ». « Le reste de l’humanité » – n’est-ce pas aller un peu trop loin ?

Omar Barghouti : Pas du tout. Nous ne jouissons même pas de nos droits les plus fondamentaux. Le mouvement BDS a été lancé en raison de l’incapacité actuelle à protéger les droits du peuple palestinien. Certains de ces droits ont été bafoués : le droit au retour est en danger, le droit de notre peuple aux terres de 1948 est en danger, et même le droit de notre peuple aux terres de 1967. Certains de ces droits sont ignorés. Le mouvement BDS a été créé en 2005, afin de se focaliser sur l’élimination de l’occupation, sur l’élimination du système de ségrégation raciale – l’apartheid israélien – et sur le droit des réfugiés à retourner aux demeures desquelles ils ont été expulsés. …

Il y a des différences majeures entre la Cisjordanie, Jérusalem compris, Gaza et les terres de 1948, en raison de la nature différente du régime israélien dans chacune de ces régions. A Gaza, qui est totalement en état de siège, il est très difficile de boycotter des marchandises qui n’ont pas de substituts. Israël utilise Gaza et la Cisjordanie pour se débarrasser de sa marchandise de basse qualité. […]

Aujourd’hui, nous voyons d’importantes associations universitaires adopter le boycott total des universités israéliennes. Elles rejettent totalement tout lien avec les universités israéliennes. [Le boycott universitaire d’Israël] se répand parmi les universitaires. Des milliers d’universitaires en Occident, en Australie, en Afrique du Sud et au Brésil ont signé des pétitions rejetant tout lien avec le gouvernement et les universités israéliennes.

En outre, il existe ce que nous appelons un « boycott silencieux », lorsqu’un universitaire ou un artiste boycotte [Israël] sans le déclarer, pour ne pas être exposé au danger provenant des lobbies sionistes dans leurs pays. Des dizaines de milliers de gens boycottent [Israël] en silence, sans le déclarer. […] Nous ne parlons plus d’isoler Israël et son régime raciste uniquement dans les domaines universitaire et culturel. Nous parlons désormais d’un début de réel impact économique, à tel point qu’en 2014, l’investissement étranger direct dans l’économie israélienne a chuté de près de 50 %, comparé à 2013. C’est pourquoi Israël commence à traiter le mouvement BDS comme une « menace stratégique ». […]

Si Hillary Clinton fera une priorité du combat contre le BDS, dans le cas où elle deviendrait présidente, au niveau populaire, même au sein du parti Démocrate aux Etats-Unis, nous témoignons d’un grand changement chez les progressistes. Les Démocrates progressistes sont une importante faction du Parti démocrate, et la plupart d’entre eux ont commencé à défendre les droits du peuple palestinien plus qu’ils ne défendent Israël. Le soutien au boycott [d’Israël] croît prodigieusement, même au sein de la jeunesse juive américaine. Par exemple, selon un sondage d’opinion, mené par l’un des lobbies sionistes aux Etats-Unis en 2014, 46 % des jeunes Juifs américains de moins de 40 ans soutiennent le boycott total d’Israël. Imaginez : nous parlons de jeunes juifs américains ! Alors, vous pouvez imaginer la situation au sein de la population générale.

Le mouvement BDS gagne sérieusement du terrain dans les universités, parmi les universitaires, les artistes et les syndicats. Certains des plus importants syndicats américains ont adopté le boycott. Quelques églises [aux Etats-Unis] ont pris des mesures punitives contre le régime israélien, et contre les sociétés qui pactisent avec lui. Ainsi, sous la pression du lobby et de son principal sponsor, Haim Saban, un sioniste américano-israélien, le plus grand donateur de la campagne de Hillary Clinton, qui considère la lutte contre le BDS comme une priorité… Ainsi, elle est également devenu la priorité de Hillary Clinton, qu’il [Saban] finance. […]

Dans le monde arabe, le problème palestinien n’est pas considéré comme le problème des seuls Palestiniens. Marocains, Tunisiens, Algériens, Jordaniens, Koweïtiens et Libanais en font, avec la lutte pour les droits palestiniens, une partie de leur propre combat pour la liberté, la justice et les droits, et contre l’autocratie. Il en est une partie intégrante.

On essaie de distinguer les problèmes : « Pourquoi devrions-nous nous battre pour la Palestine ? Nous avons de sérieux problèmes dans chaque pays arabe. » Ou, comme certains commencent à le dire : « Allez, la Palestine est tout ce qu’il nous fallait… » La Palestine n’est pas détachée de la lutte pour la liberté dans les pays arabes. Prenez, par exemple, Black Lives Matter, un mouvement d’Afro-Américains. Ils ont récemment intégré le BDS à leur programme. C’était une victoire majeure pour nous. Ce n’est pas seulement par solidarité internationale envers le peuple palestinien que le problème palestinien a pris une telle importance dans le monde, épousé par chaque homme et femme progressiste dans le monde. C’est aussi en raison de leurs propres principes. La liberté pour la Palestine signifie la liberté pour les Noirs aux Etats-Unis. La liberté pour la Palestine signifie la liberté pour les Noirs. Pourquoi ? Nous boycottons la compagnie G4S, qui est également impliquée dans la direction de prisons privées aux Etats-Unis, qui viole les droits des Noirs et des Latinos. Ainsi, il existe une lutte commune contre ces compagnies et ce système. Les liens entre les gouvernements américain et israélien nuisent aux Américains, tout comme ils nuisent aux Palestiniens et aux Arabes.

Acerca de MEMRI

El Instituto de Investigación de Medios de Información en Medio Oriente (MEMRI) explora el Medio Oriente a través de los medios informativos de la región.

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