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L’intellectuel réformiste iranien Sadegh Zibakalam a critiqué la position du régime de son pays sur Israël, affirmant qu’en encourageant les appels à la destruction d’Israël, l’Iran violait la Charte onusienne. Il a également critiqué l’idée de Khamenei d’un référendum sur l’avenir d’Israël, la qualifiant d’irréaliste et ne concernant nullement l’Iran. Selon lui, la volonté iranienne de détruire Israël ne peut être niée suite à la parade de missiles longue portée au cours de laquelle le slogan en hébreu « Israël doit être détruit » a été entendu. Zibakalam s’est exprimé dans le cadre d’une interview du ministère iranien de la Culture islamique, mise en ligne sur son compte YouTube officiel le 13 novembre 2016.
Extraits :
Sadegh Zibakalam : L’ONU a officiellement reconnu Israël, et l’Iran est un Etat-membre. Selon l’Article 1 de la Charte des Nations unies, les Etats-membres de l’ONU ne doivent perpétrer aucun acte d’agression l’un envers l’autre, et ne doivent pas souhaiter la mort ou la destruction d’une autre nation. […] L’Iran devrait se retirer des Nations unies si elle tient à scander : « Mort à Israël » et « Israël doit être détruit ». […] Quel mouvement politique palestinien appelle à la destruction d’Israël ?
Journaliste : Le Jihad islamique et le Hamas…
Sadegh Zibakalam : Absolument pas. Le Hamas appelle à la création d’un Etat palestinien. Où appelle-t-il à la destruction d’Israël ? […] La plupart des Palestiniens qui sont devenus des réfugiés en 1948, il y a presque 70 ans, sont déjà morts, et certains d’entre eux ont émigré en Jordanie, en Amérique ou en Ethiopie. Il y a déjà une deuxième et une troisième génération [de Palestiniens] là-bas. Suggérez-vous vraiment d’organiser un référendum pour déterminer s’ils devraient retourner en Palestine ou non ? Comment pourriez-vous même les identifier ? Admettons qu’un référendum soit tenu demain, que les Juifs retournent là où ils vivaient il y a 70 ans et que les Palestiniens retournent là où ils vivaient il y a 70 ans… Admettons que ce soit possible…
Journaliste : Dites-vous que nous ne devrions pas nous en préoccuper ?
Sadegh Zibakalam : Non, ce n’est pas ce que je dis. Je parle de la mission de l’Iran de détruire Israël, de nos déclarations affirmant notre volonté de détruire Israël…
Journaliste : Nous ne parlons pas de détruire Israël avec une bombe atomique…
Sadegh Zibakalam : M. Dehbashi, ne me contredisez pas. Ne dites pas : nous parlons d’un référendum, pas de la destruction [d’Israël]. Lorsque vous écrivez sur vos missiles « Israël doit être détruit », ce n’est pas une blague. Ces missiles ont une portée de 2 000 à 3 000 kilomètres, ainsi si vous les lancez d’ici, ils frapperont sans aucun doute Tel-Aviv. Vous écrivez « Israël doit être détruit » sur les missiles en hébreu, afin de dissiper tout doute [quant à nos intentions].
S’agit-il là vraiment des droits de l’Homme ? Qui a chargé l’Iran de cette mission ? Les Arabes ? Les Arabes ont-ils dit : « Ô Iran, nous sommes incapables de détruire Israël, et vous savez, nous les Arabes vous aimons beaucoup, alors veuillez s’il vous plaît vous charger de cette mission à notre place » ? Les Palestiniens ont-ils dit cela ? Ou le Hamas ? Ou l’OLP ? Le parlement palestinien en exil a-t-il dit cela ? Est-ce écrit dans notre constitution ? Y a-t-il eu un vote où les Iraniens ont décidé qu’Israël devait être détruit ? L’islam dit-il cela ? Qui a dit que nous devions détruire Israël ? […]
On ne m’arrête pas pour une raison pratique. Ils se disent : pourquoi l’arrêter ? Nous pouvons simplement l’appeler et lui dire de se taire, et il ne prononcera pas un mot de plus. […] Ils savent que s’ils me le demandent, je me plierai totalement à leur volonté – alors quel est l’intérêt de m’arrêter ? Après [les manifestations] du 18 septembre 2009, ils m’ont appelé et m’ont dit : « M. Zibakalam »… C’était au moment du lancement de la BBC [en persan]. « Ne parlez plus à la BBC », m’ont-ils dit. J’ai dit : « D’accord. » Ils ont appelé et dit : « M. Zibakalam, ne parlez plus à Radio Farda. » J’ai dit : « D’accord. » Un autre appel téléphonique : « Ne parlez plus à VOA. » J’ai dit : « D’accord. » Pourquoi l’arrêterions-nous s’il obtempère à chaque fois que nous lui disons quoi faire ?
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