Un défenseur de l’identité pharaonique affronte une adepte du panarabisme : Israël, notre ennemi historique, a trahi les pharaons

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Un débat télévisé diffusé le 2 octobre 2016 sur la chaîne égyptienne LTC, a opposé le militant Samy Harak, qui préconise un retour à l’identité pharaonique, à la journaliste Nur-Al-Huda Zaki, adepte du panarabisme. Harak a déploré « la dissolution de notre identité au cours des soixante dernières années », amenée par « l’idéologie délirante » du panarabisme. Nur Al-Huda Zaki a rétorqué que « tout cela n’est que fantasme », estimant pour sa part que le panarabisme est « la seule idéologie adaptée à cette société » car « nous vivons dans un monde qui ne reconnaît pas les petites entités ». La chercheuse Azza Suleiman s’est jointe au débat, notant que les occupations consécutives « nous ont brisé l’échine », et que le « trésor » de la civilisation pharaonique « est la seule chose qui donne une valeur à l’Egypte ».


Selon Harak, Israël est « notre ennemi historique », qui a trahi les pharaons. « Israël mis de côté », dit-il, « nos relations avec les pays non hostiles sont régies par des intérêts ».

Extraits :

Présentateur : Récemment, sur Internet, sur Facebook et dans les médias sociaux, il y a eu des appels à revenir à l’identité pharaonique. […]

Après des milliers d’années, après l’entrée de l’islam en Egypte, et après toutes les monarchies et les républiques, voilà ce dont nous aurions besoin… Qu’est-ce qui justifie cet appel aujourd’hui ?

Samy Harak : Nous en avons besoin car notre identité a été effacée. Elle a été dissoute, diluée. La dissolution de l’identité mène à la dissolution de la loyauté… Les jeunes veulent quitter le pays, et pas seulement pour des raisons économiques. Personne ne nourrit de passion pour ce pays. […] La dissolution de notre identité au cours des soixante dernières années a débuté avec une idéologie illusoire appelée « panarabisme ».

Présentateur : Une idéologie illusoire appelée le panarabisme, dites-vous…

Samy Harak : C’était une illusion qui a fait plus de mal que de bien à l’Egypte et aux Arabes. Ses défenseurs étaient probablement mus par de bonnes intentions, croyant en la puissance de cette idéologie et en sa capacité d’unification, mais ce qu’elle a accompli, en réalité, c’est l’oblitération de l’identité nationale de chaque groupe régional, sans offrir d’alternative, ce qui a entraîné des revers, des défaites, des coups et une dispersion, pour nous conduire à notre situation actuelle. Je crois que ce nous récoltons aujourd’hui ce qui a été semé par les adeptes du panarabisme en Egypte. […]

Nur Al-Huda Zaki : Pour être honnête, je pense que tout cela est un fantasme. Nous parlons de vraies personnes, pas de robots.

Samy Harak : Ne vous fâchez pas contre moi…

Nur Al-Huda Zaki : Je pense que c’est plus un fantasme qu’une réalité, car [cette conception des choses] n’a aucun ancrage dans la réalité. La réalité est que ce pays avait une civilisation pharaonique, et qu’il a subi l’incursion de civilisations de tous les coins du monde. L’islam est entré dans ce pays. Le christianisme fut dans ce pays. Et ce pays est un pays arabe. […]

Nous vivons dans un monde qui ne reconnaît pas les petites entités. Il ne reconnaît que les entités importantes, représentées par des groupes, des pays ou des alliances. Même l’Amérique, quand elle veut frapper, elle ne le fait pas seule, bien qu’elle n’ait besoin de personne… […]

La philosophie du panarabisme, qui était manifeste en République arabe unie, est la seule idéologie qui convienne à cette société. Lorsque vous…

Azza Suleiman : Où est cette « unité » ?

Nur Al-Huda Zaki : Si vous formez un groupe d’États ayant des dénominateurs communs, vous pouvez contrôler le monde.

Azza Suleiman : Donnez-nous un exemple tiré de notre situation actuelle, de la guerre qui fait rage au Moyen-Orient. Veuillez nous dire où est cette nation arabe… […]

Présentateur : Pourquoi vous opposez-vous à cet appel, s’il peut restaurer la gloire des anciens Egyptiens ?

Nur Al-Huda Zaki : Quelle gloire ?

Présentateur : Vous avez les dynasties pharaoniques – la 18e dynastie, par exemple. Vous avez Ramsès II et la bataille de Kadesh. Vous avez la 4ème dynastie et les bâtisseurs des Pyramides…

Nur Al-Huda Zaki : Alors, dois-je construire une pyramide aujourd’hui ? Ou quelques statues ? Ou quoi ? De quelle gloire pharaonique parlez-vous ? […]

Samy Harak : Selon la Constitution, l’arabe est notre langue officielle. Très bien. Mais dans la vraie vie, l’arabe est la langue religieuse [islamique]. La langue populaire utilisée par les Egyptiens n’a rien à voir avec l’arabe. La langue que nous utilisons dans la rue et celle que nous parlons aujourd’hui nous vient de la langue égyptienne. […]

Azza Suleiman : Nous détenons un trésor – un trésor ! – appelé la civilisation égyptienne, mais il est recouvert par un peu de terre. Depuis 1 600 ans, nous avons subi des occupations consécutives qui nous ont brisé l’échine. Ceux qui nous ont occupés… Comme l’a dit (le poète grec) Simonide : « Nous les avons vaincus, non lorsque nous les avons conquis, mais lorsque nous leur avons fait oublier leur histoire. » Ils nous ont fait croire que ce sol abrite quelque chose de mauvais – méfiez-vous des mauvais pharaons ! – alors que ce trésor est la seule chose qui donne de la valeur à l’Egypte. […]

Présentateur : Voulez-vous une autre carte d’identité, en plus de l’actuelle ?

Samy Harak : Non, je parle de la même carte d’identité.

Présentateur : Voulez-vous y changer quelque chose ?

Samy Harak : Oui.

Présentateur : Que changeriez-vous ?

Samy Harak : Je voudrais supprimer le mot « arabe » [de la “République arabe d’Egypte »].

Présentateur : Que voulez-vous écrire à la place ?

Samy Harak : « Égypte », c’est tout. Cela a toujours été son nom. Elle est devenue la « République arabe d’Égypte » seulement à l’époque d’Abdel Nasser. […]

La coopération avec nos voisins est régie par des intérêts, mais Israël est un cas spécial, car c’est notre ennemi historique, depuis l’époque de Thoutmôsis et des trahisons multiples de Ramsès. Sheshonq est allé là-bas et a détruit ce qu’ils appelaient le « Temple de Salomon », mais c’était, en fait, un temple égyptien. Et ainsi de suite. Cela remonte à très loin. D’ailleurs, ils n’ont pillé notre terre que récemment. Dans chaque maison, il y a un martyr. Que sommes-nous censés faire ? Avec qui sommes-nous censés faire la paix et normaliser nos relations ? C’est un cas particulier. Mais Israël mis à part, nos relations avec les pays non hostiles sont régies par des intérêts. Nous pouvons conclure des alliances avec eux.

Acerca de MEMRI

El Instituto de Investigación de Medios de Información en Medio Oriente (MEMRI) explora el Medio Oriente a través de los medios informativos de la región.

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