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Dans une émission sur la chaîne télévisée Al-Jazeera, le vice-président de MEMRI Alberto Fernandez affirme que l’Etat islamique (EI) et le régime de Bachar Al-Assad sont des régimes criminels et qu’une alternative à ces deux mauvaises options est nécessaire. Invité de l’émission « Opposite Direction » le 13 octobre 2015, Fernandez déclare : « Un tyran ne doit pas être remplacé par un autre. » Le chercheur irakien basé en Suède Nuri Al-Muradi, également invité de l’émission, affirme que l’Etat islamique n’est pas une organisation terroriste et que Bachar Al-Assad a fait partie des Francs-maçons.
Extraits :
Modérateur : Les terroristes n’ont-ils pas déjà atteint le cœur de l’Amérique et détruit ses tours ? N’y a-t-il pas un consensus, même au sein des pays arabes qui s’opposent au régime syrien, selon lequel le combat contre l’EI doit prévaloir sur le combat contre Assad ? La plupart d’entre eux participent à la coalition internationale menée par les Etats-Unis, n’est-ce pas ? Les populations arabes n’ont-elles pas initié des révolutions seulement pour remplacer un régime fasciste comme le régime syrien, tenu par les services-secrets, par un régime religieux fasciste comme celui de l’Etat islamique ? L’Amérique n’a-t-elle pas eu raison en décidant que le combat contre l’EI devait prévaloir sur celui contre le régime syrien ? Qu’ont gagné nos populations de ces sales zombies de l’EI, a interrogé quelqu’un.
Je vais soumettre ces questions au chercheur irakien Nuri Al-Muradi, qui se trouve ici avec moi dans le studio, et à M. Alberto Fernandez à Washington D.C., qui est le vice-président de l’Institut de recherche des médias du Moyen-Orient.
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Alberto Fernandez : Bachar Al-Assad est un boucher et une catastrophe – pour qui ? Pour le peuple syrien. Il se focalise sur le peuple syrien.
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Le régime de Bachar Al-Assad est un régime criminel, et l’EI est aussi un régime criminel. Telle est la réalité. Des pays comme les Etats-Unis, les pays en Occident et au Moyen-Orient réagissent de différentes manières [face à] l’EI, en fonction de leurs intérêts, priorités, etc. C’est tout à fait logique.
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Nouri Al-Muradi : Ils se sont ligués contre l’EI et non contre Bachar Al-Assad, parce que Bachar Al-Assad est leur élève et leur chien de garde. Il est le vilain modèle-miniature d’eux-mêmes.
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Bachar Al-Assad s’est converti à la franc-maçonnerie, et il est actuellement à la tête de l’une des loges. La seule raison pour laquelle il ne pratique pas les rites maçonniques est qu’il se trouve en état de guerre.
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Parce qu’il est en état de guerre.
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Alberto Fernandez : L’EI dit que le régime d’Assad est sioniste, et le régime d’Assad dit que l’EI est sioniste. Qu’en est-il de la responsabilité personnelle ? Je pense que les Arabes, les régimes arabes et les organisations terroristes comme l’EI sont parfaitement capables de générer tout seuls une « anarchie créatrice ». Ils n’ont pas besoin de l’Amérique, d’habitants de la Lune, de juifs, de chrétiens, ni de personne d’autre. C’est l’une des raisons des problèmes et des catastrophes au Moyen-Orient : Il n’y a pas de responsabilité personnelle. On blâme toujours les autres. Les Arabes ne se regardent pas dans le miroir. Bachar Al-Assad est une production 100 % arabe. Il est le produit du parti arabe Baas. C’est tout à fait naturel. Si les Arabes ne reconnaissent pas que, foncièrement, les catastrophes qui les frappent relèvent de leur responsabilité, celle de leur histoire, de leurs pratiques, ils ne pourront jamais émerger de ce piège.
Ceux-là mêmes qui maudissent les États-Unis pour leur intervention militaire en Irak versent des larmes de crocodile aujourd’hui en faveur d’une intervention militaire américaine en Syrie. Je ne comprends pas ce double standard. Je suis moi aussi un réfugié, mais mon peuple qui souffre en diaspora n’a pas incité les Etats-Unis à attaquer Cuba. Ces réfugiés et personnes déplacées [syriens] ont de la chance de jouir de la compassion, de l’ouverture et de la solidarité de l’Occident – le même Occident que vous maudissez, le traitant de « sioniste », « franc-maçon », « infidèle », et ainsi de suite… L’Occident essaye d’aider ces personnes innocentes, mais aider les réfugiés ne signifie pas que l’Occident devrait commencer une guerre ailleurs.
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Nouri Al-Muradi : L’EI a surgi comme la conséquence de l’injustice dont souffre la région, et d’un décret divin pour la création d’un califat. C’est le destin.
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Modérateur : L’EI est-il une organisation terroriste ou non ?
Nouri Al-Muradi : En ce qui me concerne, non.
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Alberto Fernandez : Il doit y avoir une alternative à ces deux mauvaises options. Un tyran ne doit pas être remplacé par un autre.
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