Suite aux attentats de Paris, l’imam franco-tunisien cheikh Hassen Chalghoumi accuse les politiciens de délaisser la jeunesse musulmane européenne modérée, qui « se retrouve face-à-face à un petit groupe déviant ».
« Nous espérions, suite à l’attentat de Merah [à Toulouse en 2012], plus de détermination, et assister à l’expulsion de nombreux [imams]. Nous avons de nouveau espéré cela suite à l’attentat de Charlie Hebdo », a déclaré Chalghoumi, ajoutant : « J’espère que cela arrivera avant que nous, la grande majorité, n’en payons le prix ». Chalghoumi s’exprimait sur Al-Arabiya le 27 novembre 2015. Extraits :
Journaliste : Cheikh Chalgoumi, vous parliez des victimes des attentats [de Paris]. Y a-t-il un nombre substantiel de musulmans parmi elles ?
Cheikh Hassen Chalghoumi : Les terroristes ont attaqué un stade, donc évidemment qu’il s’y trouvait [des musulmans]. Ils n’ont pas vérifié si les cibles étaient des musulmans ou non. Il y avait des musulmans, évidemment. Ils ont tiré de façon arbitraire sur les musulmans et les non-musulmans, sans distinction. Ils se sont rendus sur des lieux qui symbolisent la coexistence française. Ils sont allés dans le 11e arrondissement de Paris, un quartier mixte, avec des gens de différentes nationalités. Ils ont voulu frapper le modèle de la coexistence, et dire : « Aucun musulman ne doit vivre aux côtés d’un [non-musulman]. Vous devez payer le prix de votre coexistence et de votre tolérance, et de votre cohabitation avec ces infidèles. »
[…]
Depuis des années, j’appelle [à expulser les imams qui incitent à la haine]. Malheureusement, les jeunes [musulmans] européens infortunés, éclairés, qui veulent étancher leur soif de religion, et bâtir une culture basée sur les enseignements de leur religion, se retrouvent face-à-face à ce petit groupe déviant. Les politiciens les ont délaissés. Nous espérions, suite à l’attentat de Merah [Toulouse, 2012], plus de détermination et voir beaucoup [d’imams] expulsés. Nous l’avons espéré, de nouveau, après l’attentat de Charlie Hebdo. Les politiciens disent à présent qu’ils feront ce qui s’impose, et n’ignoreront pas les faits. J’espère qu’ils agiront avant que [la violence terroriste] ne se propage et que nous, la grande majorité, n’en payons le prix.
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