Mohamed Moussa, imam américain : Nous avons ouvert un atelier pour apprendre aux imams à éviter la haine et l’incitation à la violence

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Lors de son sermon du vendredi 2 février 2018 prononcé au Centre éducatif islamique de North Hudson, dans le New Jersey (NHIEC), l’imam Mohamed Moussa, secrétaire général du Conseil islamique des Trois Etats, a appelé les prédicateurs et enseignants de l’islam à prêter attention aux contenus de leurs sermons et aux propos tenus en milieu scolaire, et à éviter tout ce qui pourrait être considéré comme de l’incitation à la violence.


Cette mise en garde a eu lieu suite à la médiatisation de plusieurs sermons du vendredi au contenu problématique, prononcés notamment dans la région du New Jersey et révélés par MEMRI ces derniers mois. L’imam Moussa a averti qu’il existait des « institutions de l’islamophobie » dotées de « budgets se comptant en millions, dont l’unique tâche est de nous [surveiller] ». Et d’ajouter que « chaque institution [islamique] doit s’assurer que quiconque s’exprime en son nom… est compétent, informé et responsable. »

Il a suggéré de contraindre les mosquées à n’embaucher que des prédicateurs ayant été informés par le Conseil islamique des Trois-Etats de ce qu’ils sont autorisés à dire. Le Conseil islamique des Trois-Etats a convié tous les imams de la région à participer à un atelier sur la question, qui s’est tenu le 1er février. Selon l’imam Moussa, 45 imams étaient présents. Il a précisé que les supplications adressées à Allah « pour qu’il compte [les juifs] un à un, les disperse jusqu’au tout dernier et n’en épargne aucun », que de nombreux prédicateurs connaissent par cœur, sont illégales en Amérique et devraient disparaître des sermons. Le sermon de l’imam Moussa a été mis en ligne sur la chaîne YouTube du NHIEC. Extraits :

Mohamed Moussa : Le fait de clarifier nos priorités a eu un effet sur notre discours islamique dans ce pays. J’évoque ce sujet parce qu’il existe des organisations dotées de budgets se comptant en millions, dont l’unique tâche est de nous [surveiller]. Ce sont les « institutions de l’islamophobie ». Leur travail consiste à surveiller tous nos propos. Il n’y a plus aucune mosquée, école ou même petit groupe d’étude qui reste dans l’ombre. Vous vous retrouvez brusquement propulsés dans les médias grand public, et même si vous prêchez dans une petite mosquée, vous causez du tort à l’ensemble de la communauté musulmane américaine. Cela arrive d’un coup. Vous ne le remarquez même pas.

Nous devons clarifier nos priorités afin de discipliner notre discours. Depuis que le président Trump a annoncé que Jérusalem est la capitale d’Israël et que l’ambassade américaine y sera transférée, les sentiments des musulmans se sont sans nul doute enflammés. Par conséquent, [certains prédicateurs] qui ne sont pas d’habiles orateurs ont mal parlé.

Dans ce pays, vous jouissez d’une liberté totale. Toutefois, cette liberté s’arrête là où commencent les droits des autres. En d’autres termes, cette liberté se termine si vous déchirez le tissu social, en attaquant une minorité ou une religion particulière, par exemple. Le fait de s’en prendre à une minorité ou à une religion donnée sera considéré par la loi et la constitution comme un discours de haine. Peut-être même comme un crime de haine, si [vos propos] incluent incitation au meurtre ou à la violence.

La congrégation est sans nul doute une source de pression pour les imams et les prédicateurs dans les mosquées. Nombre d’imams et de prédicateurs de mosquées et d’enseignants d’écoles [islamiques] cèdent à la pression des gens simples. Un tel imam désirant plaire prononce donc des sermons fougueux et indisciplinés. Et ensuite il se retrouve face à un dilemme : soit il est obligé de présenter ses excuses en public, soit les musulmans sont contraints de présenter leurs excuses en son nom ou de le désavouer – autrement l’islamophobie exploitera l’affaire pour avancer à grands pas.

Après la déclaration de [Trump], certains prédicateurs… Comme je l’ai dit, quelque 2 000 ou 2 300 prédicateurs et imams donnent des sermons aux États-Unis, et seuls six prédicateurs ont été découverts [délivrant des sermons instigateurs]… Six imams, ce n’est rien, mais ils ont largement servi la propagande. Tous les journaux et médias en ont parlé. Ils ont décrit les juifs dans des termes considérés comme haineux. En outre, les propos tenus par certains d’entre eux dans leurs supplications auraient pu être interprétés comme de l’incitation à la violence contre cette minorité. Aujourd’hui, des appels à surveiller les mosquées et à refuser aux prédicateurs toute immunité dans ce type d’incidents sont lancés. Le New York Post a publié un long article à ce sujet. Les médias s’intéressent au sujet depuis, et cela a causé beaucoup de problèmes. […]

Comme je vous l’ai dit, six sur 2 000 ont parlé de manière irresponsable. Aujourd’hui, le New York Post dit que ce fut une grave erreur de céder à la pression et de suspendre le programme de surveillance de la mosquée de New York. En d’autres termes, ils veulent surveiller tout ce qui se passe dans les mosquées. Demain, ils pourraient passer aux écoles, et dire que ces écoles islamistes produisent des terroristes potentiels et des êtres haineux de notre société, seulement à cause de vidéos qui pourraient émerger de ces écoles, d’enseignants qui pensaient parler derrière des portes closes. Ainsi, l’argent, le sang et l’expertise que nous avons investis dans ces écoles seront menacés. Demain, ils pourraient nous dire de fermer ces écoles. Que ferons-nous ? Tout serait fait conformément à la loi.

Ainsi, chaque institution [islamique] doit s’assurer que quiconque parle en son nom – je ne parle pas de moi-même, maintenant… Ils doivent s’assurer que quiconque s’exprime en leur nom est compétent, informé et responsable. Responsable ! Sinon, tous les musulmans en paieront le prix, surtout dans les prochains jours.

Hier, nous avons dirigé un atelier d’une journée [initié par] le Conseil des Imams [des Trois Etats]. Nous avons invité des imams et des enseignants d’écoles islamiques. Environ 45 personnes ont accepté notre invitation. L’atelier a duré environ six heures, de 10h30 à 16h30. Nous avons débattu de tout : des perspectives juridiques, des caractéristiques du discours religieux et de ce qu’il est permis ou non de dire. De nombreuses questions ont été posées hier. Beaucoup de questions ! Tous les participants ont bénéficié de l’atelier, Allah soit loué. Au sein du Conseil des Imams [des Trois Etats], dont j’ai l’honneur d’être le secrétaire général, nous exigeons qu’aucune mosquée ne nomme d’imam avant d’avoir obtenu de notre part un certificat indiquant qu’il s’est entretenu avec nous et a reçu une explication sur ce qu’il doit et ne doit pas dire. Sinon, la mosquée sera tenue responsable. […]

J’ai lu tous les articles à ce sujet. La plupart des [cas d’incitation] provenaient des supplications. Vous savez, parfois quand nous en arrivons aux supplications… Nos cheikhs se souviennent des supplications par cœur, et ne font que les réciter. Alors ils commencent à dire : « Ô Allah, compte-les un à un, disperse-les jusqu’au dernier, et n’en épargne aucun. » Naturellement, les gens disent « amen » ; et alors on lit [dans la presse] que les gens se sont enflammés, qu’ils acquiescent à ces propos et veulent qu’Il anéantisse [les juifs]. Selon la loi, un appel à l’anéantissement constitue de l’incitation à la violence. Naturellement, je sais que le prédicateur ne fait que réciter des supplications qu’il connaît par cœur et ne se rend pas compte que cela pourrait être perçu comme de l’incitation à la violence, ou autre. […]

Faisons attention à ce que nous disons. Il s’agit d’une prière, pas d’une guerre. Je ne déclare la guerre à personne. Ces supplications négatives devraient disparaître de nos mosquées. Qui maudissons-nous ? Il y a des juifs qui se tiennent à nos côtés dans nos manifestations. Il y a des chrétiens en Palestine et ailleurs qui soutiennent la cause. Pourquoi devrais-je les maudire ? Pourquoi ? Qu’ont-ils fait ? […]

Acerca de MEMRI

El Instituto de Investigación de Medios de Información en Medio Oriente (MEMRI) explora el Medio Oriente a través de los medios informativos de la región.

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